Les pages de garde et revers de jaquette des oeuvres de Barjavel permettent de dessiner une biographie sommaire, que l'on peut toutefois qualifier d'"officielle".
Il faut cependant assembler soigneusement les données fournies par plusieurs de ces sources pour obtenir une vue d'ensemble satisfaisante qui sans bien sûr se vouloir exhaustive, n'escamote pas l'essentiel.
René Barjavel est né le 24 janvier 1911 à Nyons (Drome). Fils de boulanger, petit
fils de paysans, il fait ses études au collège de Nyons puis à celui de Cusset dans l'Allier.
Après le bachot, il fait de nombreux métiers pour gagner sa vie: pion, employé de banque,
conférencier... Il débute à dix-huit ans dans le journalisme au Progrès de l'Allier, à Moulins.
|
Malgré la présence de détails peu connus, voire érudits, les termes neutres, le caractère figé d'une présentation rigide et codifiée et surtout certains raccourcis ne peuvent bien évidement rendre la richesse de l'écrivain.
On pourra, pour se faire une idée de la piètre (re)connaissance par les « institution littéraires » de la véritable dimension de l'auteur, mettre en regard de ma "définition" que j'ai voulu aussi exacte que le permet cette concision extrême les entrées de divers dictionnaires, encyclopédies ou autres ouvrages spécialisés. Je qualifie la plupart des analyses littéraires que l'on y trouve d'inexactes, ou en tout cas incomplètes (mais telles n'est pas leur propos en général), sinon de franchement erronées ou partiales. Je laisse au connaisseur le soin de juger de la pertinence des informations ici rapportées, tel le choix apparemment aléatoire des ouvrages "représentatifs", et conseille au non-spécialiste de ne pas tenir compte de ces définitions, mais de se faire une idée par lui-même, et pour cela de découvrir l'oeuvre de ses propres yeux...
Dict. Hachette Encyclopédique Illustré 1994 :
Barjavel (René) (Nyons, 1911 - Paris, 1985). journaliste et écrivain français. Ses romans de science-fiction développent une thèse antiscientifique et antitechnologique : Ravages (1943), Jour de feu (1957), la Nuit des temps (1968), la Peau de César (1985) | ||
Je tiens à préciser que le 's' indu sur Ravage est à charge du dictionnaire ; erreur relativement courante même dans des sources qui auraient lieu d'être bien documentées car proches de l'auteur.
Dans son récent « Guide tout-terrain de la science-fiction » (Éd. Larousse, 2000), qui n'est d'ailleurs qu'une reprise quasiment à l'identique
d'un précédent ouvrage « Les Maîtres de la science-fiction » paru quelques dix ans plus tôt chez Bordas,
Lorris Murail consacre un chapitre à René Barjavel.
Faisant montre d'une grande érudition en la matière, l'étude de l'oeuvre est
cependant comme à l'habitude rapidement réduite à quelques grands traits mal
interprétés repris dans des ouvrages faussement représentatifs : ceux
de la première période. L'opinion et les préférences de
L. Murail - relevant en un sens de l'idéologie - ne regardent que
lui. Toutefois, certains propos, d'un ton tendancieux et qui
relèvent d'une lecture partielle - et partiale - de Barjavel sont
abusifs et méritent quelques commentaires. Quand il affirme ainsi qu'il n'y a « pas
d'avenir sans foi, même mesurée, même méfiante, en l'homme et le progrès scientifique », il ne montre que son ignorance
d'ouvrages tels que Demain le Paradis ou Les Années de..., non
plus qu'il ne cache avoir laissé de côté les ouvrages pourtant
populaires et plus philosophiques tels que La Faim du Tigre ou
Lettre ouverte aux vivants qui veulent le rester - à moins que ces
derniers soient eux aussi considérés comme « professant des idées
noires et prônant une morale réactionnaire », mais encore une fois,
chacun est libre de ses interprétations. Si ce faisant il a voulu
se limiter aux seuls ouvrages de science-fiction, c'est bien cette
lecture partielle qui explique une étude caricaturée de
l'oeuvre de Barjavel. Quant aux « positions obscurantistes », je n'y
vois que l'expression personnelle d'une interprétation partiale et sans autre
fondement qu'une sorte de "sectarisme scientiste".
Enfin lorsqu'il parle d'un « immense succès mais d'une qualité assez
médiocre », veut-il ainsi suggérer que le public - qui attribue le succès -
est incompétent et que son avis ne serait qu'accessoire ?