Nyons, le 23 mai 1987

La cérémonie en l'honneur de René Barjavel
rapportée dans
Le Dauphiné Libéré Dimanche

Dimanche 24 mai 1987 - 35è année - N°1777 - édition Drôme Ardèche

Section Ardèche et Drôme p.5

Barjavel de Nyons
Le soleil chasse le vent et depuis hier le collège du Pontias
porte le nom de l'écrivain des ciels bleus

Nyons. - René Barjavel, qui fut journaliste, ne nous en voudrait certainement pas de « faire court » sur une aussi longue journée.

Il était à quelques tours de roue de nous, sous son ciel bleu de Tarendol,. Il était avec nous. Il reste en nous. Le journaliste-écrivain aurait-il aimé cet hommage officiel de la République puisqu'il y avait là le chef de cabinet du secrétaire d'État à l'enseignement et un télégramme de Fraçois Léotard ? Peut-être. Mais surtout, ce fut l'hommage des gens de chez nous celui de l'amitié et de la reconnaissance.
Voici, dans la petite rue Gambetta la maison natale qui est une boulangerie tranquille. Une vieille femme à cheveux blanc a entrebaillé ses volets gris, comme dans une page de Barjavel.
Le maire, Jean Escoffier, est entouré des deux enfants de Barjavel, Jean et Renée. Il parle de l'enfant de Nyons et de ce que l'on dirait aujoud'hui « son parcours ». On lira beaucoup Barjavel tout au long de la matinée, et, rue Gambetta, on lit... la rue Gambetta.

Jour de fête joyeux. Musique en tête du cortège. Soleil de Nyons. Au collège les enfants piaillent. Il était du Pontias. Il devient René Barjavel. Son fils Jean a dit : « Vous avez donc chassé le vent pour installer à sa place le soleil. »

Barjavel de Nyons et de France. Un collège des Charentes, celui de Chalais, est au rendez-vous. Les élèves préparent un PAE sur l'auteur de « Ravage ».
Collège vivant. La sonnerie rigoureuse des inter-classes stoppera bien des discours. Les discours, celui de Marie-Thérèse Massard, l'inspecteur d'académie qui évoquera dans la foulée, la réussite Drômoise de la « Semaine des Arts », de Daniel Cordani, le proviseur, de Philippe Navarre, le chef de cabinet (enfant du pays, lui aussi, « c'est mon ancien élève » nous dira une prof avec fierté) et Jean Montpessen le conseiller général. Mais aussi de notre ami et bon confrère Jean Durand pour un texte à deux voix avec ce fabuleux Charles Moulin aux boulces blanches et au timbre de Provence. Premier rendez-vous avec l'auteur de « La charrette bleue » : « Barjavel m'apparaît au bout de la rue des Cigales. De loin la toison argentée haut-plantée sur le front lui donnait des allures à la Cocteau (...). Ce matin-là, tombé du gant de Saint-Césaire, le petit vent du Pontias, semblait lui avoir lissé la peau et le cœur (...). Barjavel est retourné vers cette solitude, compagne de son enfance ; compagne aussi de l'écrivain » (...1).

Voilà. C'est tout. Ou plutôt cela commence, une nouvelle fois avec ce baptême d'un collège. Ancré dans le souvenir de tous, le nom de René Barjavel, depuis hier, est ancré sur un discret panonceau sur la grille d'un établissement scolaire. Ainsi, l'enfant du pays qui aimait la jeunesse et la vie rejoint-il les enfants de Nyons, leurs cahiers et leurs errances dans le ciel et les collines d'oliveraies.

Michel RICHARD

(1) Nous publierons dans de prochaines éditions, l'intégralité des souvenirs de Jean Durand sur René Barjavel.

Nos photos (Pierre Jean BELLARD). - Rue Gambetta, une plaque.. sur la boulangerie. Jean Durand et Charles Moulin : souvenir vivant d'un écrivain de toujours.
 


Sous le ciel de Barjavel

Outre les personnalités déjà citées : le sous-préfet Claude Blanc, le conseiller général Hervé Mariton, Jean Besson, vice-président du conseil général, Jacques Delatour, chef de service aux affaires scolaires, Pierre Ageron, président de l'académie Drômoise, des élus de Nyons... des Nonsais « pays » de René Barjavel. Un repas était ensuite servi chez André Valette.

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