Les PERSONNAGES
de

LA NUIT DES TEMPS

Une histoire, un roman, c'est avant tout l'évolution de personnages dans un cadre temporel et spatial.
L'évolution et leur réaction font avancer l'histoire qu'ils ponctuent de péripéties suivant leur caractère.
Le premier nombre apparaissant à côté du personnage indique le nombre de fois où ce nom est cité dans l'oeuvre.
Le second nombre exprime en "pour mille" (‰) sa fréquence relative.
Les personnages sont présentés dans l'ordre décroissant de leurs nombres d'occurences.


Le docteur Simon (194 - 2.31396)

Le personnage principal du roman.

Simon est le médecin de la mission française qui découvre le signal sous les glaces. Il demeure par la suite une des figures principales au sein de la communauté par les liens affectifs qu'il noue avec élèa.

Le portrait physique de ce personnage n'est pas des plus importants. Il est donné au début du roman, alors qu'il est revenu du pôle sud, et donc très marqué par l'histoire qu'il vient de vivre. Agé de trente deux ans, il est grand, mince, porte une courte chevelure brune et une barbe bouclée. Ses yeux sont clairs et leur blanc est strié de rouge.
Le docteur Simon apparaît dans le texte sous deux dénominations : « Le docteur Simon » et « Simon », privilégiant tantôt sa fonction (héritée de son père), tantôt l'homme. Ce nom très commun peut aussi être son prénom: on ne le voit à aucun moment de l'histoire désigné de façon à pouvoir inférer sur son identité complète. L'auteur, par cette désignation ambiguë, affirme le caractère esseulé du protagoniste, et facilite l'assimilation du lecteur au personnage. Il y trouve aussi l'occasion d'y accentuer sa proximité avec élèa : lorsque celle-ci l'appelle, Simon apparaît bien plus être un prénom qu'un patronyme. L'appellation choisie de « Simon », évoque formellement la France à laquelle Barjavel est très attaché, au point d'en faire dans le roman une nation guidant les autres, ici comme dans Colomb de la Lune où elle est le premier pays à fouler le sol de la Lune, ou dans Ravage, où elle accouchera du patriarche.
Ce personnage proche du lecteur l'est d'autant plus que ce dernier connaît tout de lui grâce aux nombreux passages du livre en focalisation interne. Ce sont les chapitres qui apparaissent en italique dans les différentes éditions et qui permettent de connaître les pensées du docteur Simon, et uniquement les siennes, comme si le lecteur était le personnage. Cette focalisation interne est renforcée par l'utilisation de la première personne du singulier : " Je " :

Je le savais. Je regardais tes lèvres. Je les ai vues trembler d'amour au passage de son nom. Alors j'ai voulu te séparer de lui, tout de suite, brutalement, que tu saches que c'était fini, depuis le fond des temps, qu'il ne restait rien de lui, pas même un grain de poussière quelque part mille fois emporté par les marées et les vents, plus rien de lui et plus rien du reste, plus rien de rien... Que tes souvenirs étaient tirés du vide. Du néant. Que derrière toi il n'y avait plus que le noir, et que la lumière, l'espoir, la vie étaient ici dans notre présent, avec nous. J'ai tranché derrière toi avec une hache. Je t'ai fait mal. Mais toi, la première, en prononçant son nom, tu m'avais broyé le coeur.

C'est par ce biais que son amour pour Eléa apparaît tout d'abord, un amour égoïste qu'il fera évoluer en une passion dévouée. Avec l'échec de la mission scientifique, son amour raté constitue l'autre grand enjeu non abouti du roman. Il incarne l'archétype du personnage classique et commun, dont Barjavel aime à animer les ressources et sentiments qui peuvent faire changer la face du monde.
Le docteur Simon est le personnage qui fait le lien entre le passé représenté par Eléa et le présent, tout comme il fait le lien entre le Pôle Sud et le monde civilisé, le monde parisien. (voir thématique)
Personnage également important car c'est lui qui entretient le suspense en dévoilant le caractère dramatique des évènements, les influençant, même :

Ma bien-aimée, mon abandonnée, ma perdue, je t'ai laissée là-bas au fond du monde, j'ai regagné ma chambre d'homme de la ville avec ses meubles familiers
Il y a une façon bien simple de savoir s'ils sont morts ou vivants, dit la voix de Simon dans le diffuseur. Et en tant que médecin, j'estime que c'est notre devoir : il faut essayer de les ranimer...
Il y avait là, sous la glace, quelque chose de bien plus excitant que l'odeur des petits matins sur les Parisiens mal débarbouillés.
Depuis, je me répète qu'il était trop tard, que si j'avais crié, cela n'aurait rien changé, que je t'aurais simplement accablée sous le poids d'un désespoir inexpiable. Pendant ces quelques secondes, il n'y aurait pas eu assez d'horreur dans le monde pour emplir ton coeur. C'est cela que je me redis sans cesse, depuis ce jour, depuis cette heure : « Trop tard... trop tard... trop tard... ».

La fin tragique, tout comme son amour pour Eléa, est dévoilée dès cette première phrase du roman, par le docteur Simon :

Ma bien-aimée, mon abandonnée, ma perdue, je t'ai laissée là-bas au fond du monde, j'ai regagné ma chambre d'homme de la ville avec ses meubles familiers ».

L'histoire apparaît donc comme un flash-back, comme si Simon voulait revivre une nouvelle fois cette période de sa vie. Pour le lecteur, l'intrigue n'est donc pas tant de savoir quelle est l'issue, mais bien comment et pourquoi on arrive à cette fin tragique.
Mais le narrateur ne dévoile pas tout du point de vue de ce personnage :

Comment auraient-ils pu savoir qu'ils commettaient une erreur tragique, que s'ils avaient choisi, au contraire, de commencer par l'homme tout aurait été différent ?

se réservant une partie du suspense.
On retrouve un personnage similaire en la personne de Saint-Menoux dans « le Voyageur imprudent ».
 


Eléa (368 - 4.38936)

Divine beauté.

C'est la Beauté devenue femme. C'est plus que « Miss Univers »... C'est « Miss Eternité ». Simon en est fou amoureux au premier regard.

Ils te connaissaient tous, ils avaient tous vu sur leurs écrans la couleur de tes yeux, l'incroyable distance de ton regard, les formes bouleversantes de ton visage et de ton corps. Même ceux qui ne t'avaient vue qu'une fois n'avaient pu t'oublier
Son buste amaigri, ses seins légers tournés vers le ciel étaient d'une beauté presque spirituelle, surnaturelle.
Et parmi tous les hommes qui, à ce même moment, regardaient sur leurs écrans l'image de cette femme, qui voyaient ces douces épaules pleines, ces bras ronds enserrant en corbeille les fruits légers des seins, et la courbe de ces hanches où coulait la beauté totale de la Création, combien ne purent empêcher leur main de se tendre, pour s'y poser ?.

Beauté universelle, surnaturelle, éternelle. Barjavel se lance dans une tentative de description de cette femme idéale, toute imagée, en commençant par son corps :

Ses seins étaient l'image même de la perfection de l'espace occupé par la courbe et la chair. Les pentes de ses hanches étaient comme celles de la dune la plus aimée du vent de sable qui a mis un siècle à la construire de sa caresse. Ses cuisses étaient rondes et longues, et le soupir d'une mouche n'aurait pu trouver la place de se glisser entre elles. Le nid discret du sexe était fait de boucles dorées, courtes et frisées. De ses épaules à ses pieds pareils à des fleurs, son corps était une harmonie dont chaque note, miraculeusement juste, se trouvait en accord exact avec chacune des autres et avec toutes.

Puis, lorsque le moment du réveil approche et que le masque est ôté, vient la description du visage :

Sa bouche fermée - nacrée par le froid et le sang retiré - était comme l'ourlet d'un coquillage fragile. Ses paupières étaient deux longues feuilles lasses dont les lignes des cils et des sourcils dessinaient le contour d'un trait d'ombre dorée. Son nez était mince, droit, ses narines légèrement bombées et bien ouvertes. Ses cheveux d'un brun chaud semblaient frottés d'une lumière d'or. Ils entouraient sa tête de courtes ondulations aux reflets de soleil qui cachaient en partie le front et les joues et ne laissaient apparaître des oreilles que le lobe de celle de gauche, comme un pétale, au creux d'une boucle.

Eléa, femme parfaite, va permettre à l'auteur de donner sa définition de l'amour parfait :

Amour. (...) Depuis que je t'ai vue vivre auprès de Paikan, j'ai compris que c'était un mot insuffisant. Nous disons " je l'aime ", nous le disons de la femme, mais aussi du fruit que nous mangeons, de la cravate que nous avons choisie, et la femme le dit de son rouge à lèvres. Elle dit de son amant : " Il est à moi. " Tu dis le contraire : " Je suis à Païkan ", et Païkan dit : " Je suis à éléa. " Tu es à lui, tu es une partie de lui-même.
- Je n'étais pas, dit-elle. NOUS étions...

Cette symbiose n'est pas uniquement basée sur les mots. Il s'agit d'une véritable osmose des esprits et des pensées des amoureux :

Coban avait tout expliqué à éléa du fonctionnement de l'Abri, et toute la mémoire d'éléa était passée dans celle de Païkan. Il savait comment fermer la porte d'or.

C'est d'ailleurs parce qu'elle est à Païkan qu'Eléa refuse le présent.

Tu écoutes, tu regardes, mais rien ne t'intéresse. Tu es derrière un mur. Tu ne touches pas notre temps. Ton passé t'a suivie dans le conscient et le subconscient de ta mémoire. Tu ne penses qu'à t'y replonger, à le retrouver, à le revivre. Le présent pour toi, c'est lui.

Elle ne sait pas qu'il a évincé Coban de l'Abri pour prendre sa place et la suivre.

Eléa... Elle est à... Païkan. Elle tuera trois fois pour lui : d'abord le garde qui était entré en elle et dont elle s'est servie pour échapper à Coban, ensuite l'homme qui l'a suivie dans l 'Abri et qu'elle croyait être Coban. Enfin elle même. Puisqu'elle ne peut vivre sans Païkan et que Païkan est mort.
Elle va jusqu'au bout de ses idées et de ses convictions, obstinée et ne pensant qu'à une chose : être avec Païkan, car elle est à Païkan :

Elle a détruit tout ce qui l'empêchait de passer, hommes, portes et murs !

Eléa, outre cette beauté éternelle, possède une intelligence hors du commun : elle a été choisie pour entrer dans l'Abri afin de perpétuer la vie et enfanter des êtres intelligents. Elle est la numéro trois sur la liste de l'ordinateur Gonda.

L'ordinateur a choisi cinq femmes, pour leur équilibre psychique et physique, pour leur santé et leur parfaite beauté.

C'est contre son gré puisqu'elle aurait été séparée de Païkan.
L'ordinateur la définit comme :

équilibrée, rapide, obstinée, offensive, efficace.

Eléa fait la liaison avec le passé. C'est par elle que Simon d'abord, les savants ensuite, et le monde actuel enfin, connaissent la vie du monde d'il y a 900 000 ans. Monde divisé en deux (à l'époque de l'écriture du livre, c'était également le cas avec les USA et l'URSS), mais surtout une société idéale, égalitaire. Du moins, en Gondawa. Elle explique - et montre - la société qui fut la sienne, la cérémonie de la désignation, lors de laquelle elle reçut son numéro (3-19-07-91), les énisors, la guerre...
 


Païkan ( 250 - 2.98191)

Je suis à Païkan.

Comme Eléa, il est la Beauté incarnée côté masculin :

le corps de l'homme donnait la même impression extraordinaire de jeunesse encore jamais vue.
Et parmi les femmes qui regardaient cet homme, combien furent brûlées par l'envie atrocement irréalisable de se coucher sur lui, de s'y planter, et d'y mourir ?
Il était blond comme le blé mûr au soleil. Ses cheveux lisses tombaient droit autour de son visage jusqu'à ses épaules fines où déjà les muscles esquissaient leur galbe enveloppé. Ses yeux noisette...

Il était ingénieur du temps :

Après avoir fait les mêmes études, ils avaient choisi le même métier, celui d'Ingénieur du Temps, afin de vivre à la Surface. Ils habitaient une Tour du Temps, au-dessus de Gonda 7.

D'abord réticent à l'idée de voir Eléa accompagner Coban dans l'Abri, il se résigne ensuite, préférant la voir survivre sans lui plutôt que de la voir mourir avec lui :

Je viens te chercher ! Je briserai tout ! Je les tuerai
- Nous allons mourir ensemble, dit-elle. Il glissa sa main dans l'arme abandonnée sur l'herbe, se retira, et se dressa. Elle eut le temps de voir l'arme braquée sur elle. Elle cria : - Toi ! - Tu vas vivre, dit-il. Il tira.

Il est à Eléa qu'il aime d'un amour... éternel. Il ira jusqu'à tuer Coban pour prendre sa place dans l'Abri :

Il (Simon) voyait Païkan regarder le corps inerte, regarder éléa, soulever Coban, l'emporter, le jeter hors de l'Oeuf...

après une lutte sans merci. L'amour est plus fort que l'ordre établi. Eléa ne le saura pas. Et Païkan mourra de cette ignorance. Du sang même de sa bien-aimée.
 


Coban (169 - 2.01577)

LA Connaissance.

C'est le savant universel.

Il est le plus grand savant de Gondawa. Il sait tout.

« Coban sait » revient neuf fois dans l'ouvrage.
C'est lui qui construisit l'Abri, par philanthropie, par amour de la Vie :

Cet homme ne pensait qu'aux autres hommes, et, au-delà des hommes, à la Vie elle-même, à ses merveilles, et à ses horreurs contre lesquelles il luttait en permanence, de toute son intelligence et de toutes ses forces.
Coban craignait... C'est pourquoi il a fait construire l'Abri où vous nous avez trouvés...
J'ai fait un abri qui résistera à tout. Je l'ai garni de semences de toutes sortes de plantes, d'ovules fécondés de toutes sortes d'animaux et d'incubateurs pour les développer, de dix mille bobines de connaissances, de machines silencieuses, d'outils, de meubles, de tous les échantillons de notre civilisation, de tout ce qu'il faut pour en faire renaître une semblable. Et au centre, je placerai un homme et une femme.

Par sa volonté de préserver et continuer la Vie à tout prix, il s'apparente à un personnage récurrent dans l'oeuvre de Barjavel : Monsieur Gé (« le Diable l'emporte, « une Rose au paradis, « la Tempête »). Mais ce rapprochement n'est valable que pour cet aspect : Monsieur Gé construit les abris parce qu'il a les moyens financiers, Coban parce qu'il a les connaissances.
Son amour de la Vie et sa philanthropie font qu'il préfère prendre Eléa dans l'Abri plutôt que sa propre fille :

Regardez, dit Coban avec une gravité triste, celle que j'aurais choisi de sauver avec moi, si je m'en étais cru le droit...

Il a donc le sens du devoir et de sa Mission.
C'est l'Espoir de l'humanité :

Un homme endormi et qu'on allait réveiller allait expliquer l'équation de Zoran qui permettrait de puiser au sein de l'énergie universelle de quoi vêtir ceux qui étaient nus et nourrir ceux qui avaient faim. Plus de conflits atroces pour les matières premières, plus de guerre du pétrole, plus de batailles pour les plaines fertiles.

Il a en outre fabriqué le « sérum universel », garantissant à l'humanité l'éternité, tout comme Shri Bahamba dans « Le Grand Secret ». :

Pourquoi le conseil Directeur vous laisse-t-il dans l'ignorance des travaux de Coban ? Je vous le dis, au nom de ceux qui depuis des années travaillent à ses côtés : il a gagné ! c'est fait ! Dans le laboratoire 17 de l'Université, sous la cloche 42, une mouche vit depuis 545 jours ! Son temps normal de vie est de quarante jours ! Elle vit, elle est jeune, elle est superbe ! Il y a un an et demi, elle a bu la première goutte expérimentale du sérum universel de Coban ! Laissez travailler Coban ! Son sérum est au point ! Les machines vont bientôt pouvoir le fabriquer. Vous ne vieillirez plus ! La mort sera infiniment lointaine !

Espoir de l'humanité d'aujourd'hui, il fut un véritable dieu vivant à son époque :

C'était l'homme le plus célèbre du continent. Il avait donné à ses compatriotes le sérum 3 qui les rendait réfractaires à toutes les maladies, et le sérum 7, qui leur permettait de récupérer si vite leurs forces, après quelque effort que ce fût, que l'équivalent du mot fatigue était en train de disparaître de la langue gonda.

En comparaison de ses connaissances, son physique est sans importance :

Dans son visage mince aux joues creuses, ses grands yeux noirs brillaient de la flamme de l'amour universel. Cet homme ne pensait qu'aux autres hommes, et, au-delà des hommes, à la Vie elle-même, à ses merveilles, et à ses horreurs contre lesquelles il luttait en permanence, de toute son intelligence et de toutes ses forces. Il portait ses cheveux noirs coupés court, à hauteur des oreilles. Il avait trente-deux ans. Il paraissait aussi jeune que ses étudiants, qui le vénéraient et copiaient sa coupe de cheveux.
Il portait la sévère robe saumon des laborantins, mais l'équation de Zoran, sur sa poitrine, était imprimée en blanc. Il marchait de long en large, pieds nus comme un étudiant...

C'est l'objet des convoitises des puissances actuelles pour son savoir :

Chaque chef d'escadre avait pour instruction de ne laisser, à aucun prix, ce Coban partir chez le voisin.
Mais n'importe quelle république affamée ou quel tyranneau noir, arabe ou oriental régnant par la force sur la misère pouvait tenter contre l'EPI un coup de force désespéré, et s'emparer de Coban ou le tuer.

Joe Hoover (166 - 1.97999)

Chef Mamamouchi.

C'est le chimiste de l'expédition chargée de découvrir ce qui se passe en Antarctique. Rochefoux est le seul à l’appeler par son prénom, une seule fois.
Il est le chef de la délégation américaine et, à ce titre, caricature ses compatriotes :

Hoover était un géant roux ventru et débonnaire, aux mouvements lents .
Avec sa cordiale mauvaise éducation américaine qu'avaient aggravée les nombreuses années vécues à Paris, au Quartier Latin et à Montparnasse
Il préférait jurer en français. Sa conscience de protestant américain en était moins tourmentée.

Il tentera de percer l'Abri :

Hoover tira de sa trousse un marteau de cuivre et en frappa le métal, d'abord légèrement, puis à grands coups. Il n'y eut aucune résonance.
Hoover grogna et se pencha pour examiner la surface. Elle ne gardait aucune trace des coups. Il essaya d'en prélever un échantillon. Mais son ciseau d'acier au tungstène glissa sur la surface et ne parvint pas à l'entamer.
Il y versa alors différents acides qu'il examina ensuite avec un spectroscope portatif. Il se releva. Il était perplexe.

Ce n'est pas un personnage principal, mais Hoover est présent par son charisme dans cette histoire.

Hoover demanda qu'on arrêtât tous les moteurs, même la ventilation, et que chacun s'abstînt de parler ou de bouger.
- Masques ! cria Hoover. (...) Agenouillez-vous ! Doucement ! dit Hoover. A quatre pattes !...

Moqueur, Hoover parsème l'histoire de réflexions qui apportent un peu d'humour au drame :

On aimait bien Hoover, et on lui savait gré d'être drôle au milieu du drame.
Quoi ! Vous ne l'avez pas reconnu ? Vous, une femme ?... C'est de l'or !...
Je ne pèse rien, dit-il. Je suis un gros flocon...
On sait bien que les marxistes ne croient pas au surnaturel, répondit-il, mais attendez un peu que le fantôme vienne vous chatouiller les doigts de pied la nuit...
Il chercha des yeux (le gant) de la main droite. Il n'y en avait pas. - Rectification, dit-il. Gant pour manchot !...
- Elle doit être amoureuse, dit Léonova. Hoover ricana. - D'un homme qu'elle a quitté il y a 900 000 ans !...
Je vous félicite, votre fille (la Traductrice, note de GM. Loup) a de l'esprit, mais elle est un peu casse-machins, non ?
Vive l'Angleterre ! cria Hoover.

Son accoutrement amène aussi un côté sans-gêne :

Quand il monta sur le podium pour prendre place à la table du comité directeur de l'EPI, il y eut d'abord une vague de rires. Il était sorti du lit pour venir, et avait juste endossé sa robe de chambre. Elle était de couleur framboise écrasée, avec un semis de croissants de lune bleus et verts. (…) en soulevait la ceinture dont une extrémité pendait jusqu'à ses bottes d'intérieur en peau d'ours blanc. Son pansement rond en forme de turban achevait de lui donner l'air d'un Mamamouchi du Bourgeois gentilhomme, mis en scène à Greenwich Village.

Le chimiste américain est également curieux : Il essaie le gant (qui tuera le roumain Ionescu) et la mange-machine :

Hoover, sans le moindre scrupule, avait manipulé la mange-machine

allant même pousser sa curiosité jusqu'à l'absorption des sphérules délivrées :

Hoover hésita un instant, puis il prit la fourchette d'or, piqua une sphère, et la mit dans sa bouche. Il s'attendait à une surprise extraordinaire. Il fut déçu. Cela n'avait pas grand goût. Ce n'était même pas particulièrement agréable.

Sa curiosité fait de lui un observateur aguerri :

Noticed ? They're all left handed ! ...

Hoover, bien qu'américain, n'a pas confiance en l'O.N.U. Bizarre, étrange, même...

Nous n'avons pas confiance dans l'O.N.U. Nous n'avons pas confiance dans les Casques bleus. S'ils débarquent à 612, nous laissons tomber la pile atomique dans le Puits, et nous la faisons sauter

C'est sans doute par son humour et son charisme que Hoover saura conquérir la belle Léonova. Une alliance capitalo-marxiste, symbolisant la volonté de paix des chercheurs de l'Antarctique, laissant de côté les différences idéologiques :

Il n'y avait sûrement pas de chat à cette époque, ma mignonne, dit Hoover.
Avec sa cordiale mauvaise éducation américaine qu'avaient aggravée les nombreuses années vécues à Paris, au Quartier Latin et à Montparnasse, il voulut lui passer l'index sous le menton. Son index avait la taille et la couleur d'une saucisse de Toulouse, avec des taches de rousseur et des poils rouges.
Allez, mignonne, on remonte. Passez la première...
La petite ?
Tu es ma petite soeur, dit-il en donnant une tape sur les fesses de Léonova.
O.K., petite soeur, dit Hoover

et

Embrasse-moi, petite soeur rouge ! avait dit Hoover
Petite soeur, dit Hoover à Léonova, je suis un énorme célibataire dégoûtant, et vous êtes une horrible cervelle marxiste maigrichotte... Je ne vous dirai pas que je vous aime parce que ce serait abominablement ridicule. Mais si vous acceptiez de devenir ma femme, je vous promets que je perdrais mon ventre et que j'irais même jusqu'à lire le Capital.

Cet amour, né dans la sphère, est même comparé à celui d'Eléa et Païkan !

Hoover avait tenu à les accompagner, et Léonova accompagnait Hoover. Par moments, il prenait sa main menue dans sa main énorme, ou bien c'était elle qui accrochait ses doigts fragiles à ses énormes doigts. Et ils avançaient ainsi, sans y prendre garde, dans les salles et les couloirs de la Traductrice, main dans la main comme deux amants de Gondawa.

Il ne dit pas qu'il l'aime. De même qu'il ne l'appelle pas par son nom. Cacherait-il un grand timide ? Comme si les peuples américain et soviétique pouvaient se rapprocher afin d'éviter le pire. N'oublions pas que cette histoire a été écrite en 1968...
 


Léonova (98 - 1.16891)

Petite soeur rouge.

Elle est anthropologue et chef de la délégation russe.
Sa description physique n'est pas détaillée. On sait juste qu'elle est charmante, que c'est « la plus jolie femme de l'expédition », qu'elle est « mince et brune » et que sa voix est monotone. De quoi satisfaire toutes les imaginations, mais aussi de quoi minimiser sa simple beauté (elle n'est pas belle, mais simplement « charmante et « jolie ») en comparaison de la splendeur d'Eléa. Sa féminité est également présente sous une autre forme : par deux fois, elle pleure.
Léonova est l'interlocutrice privilégiée de Hoover et forme avec lui un couple inséparable :
Elle est d'abord liée à lui par la politique puisque, dans le contexte d'écriture, les deux nations que ces personnages représentent sont des rivales, avec des systèmes totalement différents. Les querelles étatiques se retrouvent naturellement en Antarctique : lorsque Eléa demande si la guerre est terminée, la russe s'empresse de répondre :

Non ! dit Léonova, les impérialistes...

de même, lorsque Eléa montre sur un globe l'emplacement d'Enisoraï - qui, rappelons le, correspond à l'emplacement des Etats-Unis -, la soviétique s'exclame :

Enisoraï, c'est déjà vous, dit Léonova à Hoover. Vous étiez déjà des salauds d'Américains, des impérialistes en train d'essayer d'avaler le monde entier et ses accessoires.

Dans le même registre, Léonova possède la fibre patriotique :

L'U.R.S.S. ! Toujours l'U.R.S.S. ! Pourquoi l'U.R.S.S. ? La Chine aussi ! L'Allemagne ! L'Angleterre ! La France !...

crie-t-elle à propose de la possibilité d'espions. Sa volonté de société égalitaire mondiale transparaît nettement au moment où Eléa se sert de la mange-machine pour reprendre des forces :

Elle pensait à une distribution générale de mange-machines aux peuples pauvres, aux enfants affamés. Elle demanda vivement : Comment ça fonctionne, ça ? Qu'est-ce que vous mettez dedans ?

L'anthropologue est également liée au chimiste car ils forment un couple d'espoir : le détail en a déjà été donné avec Hoover. Elle n'a pas besoin de la Traductrice lorsque l'américain lui parle car elle comprend très bien l'anglais. Une précision tout de même : ces deux personnages ont tout pour se déplaire : l'un est américain, l'autre russe ; le premier est ventru, le second est charmant. Et pourtant, l'alchimie les réunira, tels deux aimants.
Le caractère de la dame de l'est est souvent calme. A l'ouverture de la sphère, aucune émotion :

Léonova se relève, ôte son masque et parle dans son micro. Elle annonce calmement que la Sphère est percée.

Ce trait de caractère entraîne la russe dans toutes les aventures de découvertes : elle était là lorsque la sphère a été ouverte, elle est descendue dans le Puits, elle est entrée avec Simon pour découvrir les deux corps d'Eléa et Païkan, elle participe à l'interrogatoire de Lukos.
Ce calme slave est parfois mis à mal : Léonova est irritable :

" Il ", quoi " il " ? Quel est ce métal ? demanda Léonova énervée.
Furieuse, Léonova tapa sur la main qui montait vers son visage.
Vous êtes un gros porc ignoble, dit-elle.

Il ne faut pas croire pour autant que la vulgarité est dans sa nature ! Elle apparaît poète lorsqu'elle compare la sphère à une graine :

Je ne sais pas ce que vous suggère la vue de cette Sphère, mais moi... elle me fait penser à une graine. Au printemps, la graine devait germer. La perforatrice télescopique, c'est la tige qui devait se développer et percer son chemin jusqu'à la lumière, et le " piédestal " creux était là pour recevoir les déblais... Mais le printemps n'est pas venu... Et l'hiver dure depuis 900 000 ans... Pourtant, je ne veux pas, je ne peux pas croire que la graine soit morte !...

reprenant ici sans doute l'image d'une révolution prolétarienne mondiale apparue chez Zola dans Germinal.
Poète, donc, mais aussi très concernée par ce qui peut servir à l'humanité : c'est elle qui prononce un discours à la population mondiale, lui demandant d'écrire aux chefs d'état afin de poursuivre l'effort sans arrière pensée d'appropriation égoïste du savoir contenu dans la sphère :

Ce n'est pas aux gouvernements, aux politiciens que je m'adresse. C'est aux hommes, aux femmes, aux peuples, à tous les peuples. écrivez à vos gouvernants, aux chefs d'état, aux ministres, aux soviets. écrivez immédiatement, écrivez tous ! Vous pouvez encore tout sauver !...

C'est enfin elle qui lance l'idée du serment solennel des savants : ils jurent de consacrer leur vie à lutter contre la guerre et la bêtise et ses formes les plus féroces, la bêtise politique et la bêtise nationaliste.
La désignation de russe, bien que précise, peut paraître anormale pour l'époque d'écriture. En effet, on employait plus aisément le terme de « soviétique ». L'auteur a-t-il été influencé par les discours du chef de l'état qui évoquait à plaisir « la Russie soviétique » ? A-t-il été visionnaire en prévoyant l'éclatement de l'U.R.S.S. ?
Une femme chef de délégation...
 


Lebeau (62 - 0.739513)

Réveilleur professionnel.

Le docteur Lebeau dirige une équipe compétente de réanimation à l'hôpital Vaugirard, à Paris. Il ne fait pas partie de l'équipe originelle dépêchée en Antarctique, mais est invité à s'y rendre à la suite de la découverte des corps en hibernation.
A ce titre, il se distingue et s'impose comme « chef réanimateur ». Après avoir donné des conseils pour la construction de la salle de réveil, après avoir influencé la décision du réveil premier pour la femme, il procéde au réveil d'Eléa d'abord, de Coban/Païkan ensuite. Sa maîtrise des connaissances et des processus de réanimation est incontesté et en fait un éminent professionnel :

Attention ! dit Lebeau. Pulsations de pré-réveil. Elle va s'éveiller ! Elle s'éveille ! Otez l'oxygène !

C'est d'ailleurs lui qui propose la transfusion de sang, qu'il croyait salvatrice, à Païkan.
Cependant, malgré ses compétences, il sait reconnaître la valeur des autres : il demande à Simon de se joindre à l'équipe de réanimation

en raison de ses connaissances des problèmes polaires, et de tout ce qu'il savait déjà de la Sphère, de l'Oeuf et du couple

il s'efface aussi devant le Dr Simon au réveil d'Eléa, apeurée.
Acteur lors de la sortie d'hibernation d'Eléa, il est également acteur lorsque le moment est venu de remettre les deux corps à leur place d'origine.
Il propose à Simon de capter les images de la conscience de Païkan/Coban lors de son réveil, ce qui permet au lecteur de comprendre que le survivant masculin est la moitié d'Eléa, et ce qui permet aussi à Simon de constater que son amour aurait été impossible.
Le rôle de Lebeau dans l'histoire est purement de l'ordre de son domaine professionnel. Cependant, il fait preuve d'humour

Mais personnellement, ajouta-t-il en souriant, après avoir vu la femme, j'aurais facilement tendance à penser qu'une telle beauté a plus d'importance que le savoir, si grand soit-il.
Mon petit, dit Lebeau, en médecine, ce qu'on ne peut pas savoir, on doit le supposer...

et de connaissances littéraires :

Ariane, ma soeur, de quel amour blessée...


Lukos (52 - 0.620236)

Bouée percée. (ou : Janus) Sous titre à discuter...

Lukos est le philologue turc à l'allure athlétique, même colossale.
Son rôle dans l'histoire est double et contradictoire.
Il apparaît dans la première partie de l'histoire comme le génial inventeur de la Traductrice qui permet aux différentes nationalités de se comprendre sur la base polaire. Son invention a été produite et perfectionnée au Japon, seul pays ayant cru à sa réussite (« Les Américains n'y avaient pas cru, les Européens n'avaient pas pu, les Russes s'étaient méfiés). Devant les difficultés de traduire la langue gonda (ou les langues gondas !), il a l'idée d'établir un réseau d'ordinateurs mondial afin d'aider le cerveau de la Traductrice dans ses recherches. Précurseur de l'internet (« Du bout de la Terre, Lukos tenta et réussit la plus fantastique association. Sur ses indications, tous les grands calculateurs furent reliés les uns aux autres, par fil, sans fil, ondes-images et ondes-sons, avec relais de tous les satellites stationnaires), il décode ainsi le langage d'Eléa et permet alors le dialogue avec cette dernière, la sauvant in extremis de la mort de la faim. Lukos devient la bouée qui permet le sauvetage d'Eléa.
Dans son bon côté, en prolongement de l'utilisation de sa découverte, Lukos incarne le héros du monde grâce à ses traductions de la bibliothèque gonda trouvée dans l'oeuf. Il conserve précieusement les films des connaissances avant leur envoi au monde entier.
Paradoxalement, il contribue à la fin des espoirs nés de la découverte de la sphère. Sous couvert d'aller chercher des armes afin de protéger l'oeuf des espions, il achète, perfectionne et pose des mines à son retour. C'est pourtant une figure qui, au départ, ne souffre d'aucun soupçon :

Ils (dont Lukos) partirent le jour même pour l'Europe. On leur adjoignit Shanga et Garrett, l'assistant de Hoover. Il était entendu qu'ils ne se quitteraient jamais. Ainsi la loyauté de chacun d'eux - dont personne ne doutait - serait garantie par la présence des autres.

Son côté sombre en fait un meurtrier ; sa victime est Hoï-To. Le turc fait disparaître les textes gondas au plaser, avant que ses mines ne détruisent totalement la base. Le mystère reste entier sur ses motivations : capturé, il ne dit mot sur l'origine de ses actes, sur ses éventuels complices. Refusant de livrer la moindre information, il parvient à se procurer l'arme de Simon par force, et à se suicider.
Avec sa disparition, l'évacuation de l'Epi débute.
 


Rochefoux (32 - 0.381684)

Patriarche fonceur.

Rochefoux, c'est le chef des Expéditions Polaires Françaises. Malgré ses quatre-vingts ans, il a une énergie débordante aussi bien dans le domaine persuasif (c'est lui qui, durant deux heures, explique aux journalistes la découverte des français en Antarctique.) que dans le domaine physique (il se rend sur place pour descendre dans la sphère, il ne passe chaque année quelques semaines à proximité d'un pôle).
Visage rougi par ses heures passées en plein air polaire, ses cheveux sont d'un blanc neige, coupés court, son regard est d'un bleu pur, son sourire optimiste.
Conscient de l'impossibilité nationale de pourvoir matériellement et humainement au percement de la glace, il va secouer

l'Unesco comme un fox-terrier secoue un rat, pour obtenir toute l'aide nécessaire, et tout de suite.

Avec l'O.N.U., c'est la deuxième instance internationale qui est mise en avant négativement par l'auteur. Son manque de confiance et sa volonté de parvenir à percer le mystère font que c'est lui qui dévoile au monde entier (et pas seulement au monde scientifique et du pouvoir) ce qui a été trouvé en Antarctique. Ce personnage a également une sainte horreur des militaires.
Rochefoux fait preuve de méfiance envers ce qui peut être trouvé. Il refuse d'ouvrir la porte de la sphère, par crainte d'un système protecteur, et décide de percer ailleurs. C'est encore lui qui confie une arme à Simon pour y pénétrer.
 


Brivaux (32 - 0.381684)

Divine Technique

Brivaux est l'ingénieur des Expéditions Polaires Françaises. Petit génie de l'électronique, il s'est porté volontaire pour ce poste alors que des ponts d'or lui étaient offerts par les grandes sociétés : faire de l'électronique à deux pas d'un pôle magnétique l'intéresse beaucoup. C'est également un as du bricolage.
Il est l'élément déclencheur de l'histoire car c'est lui qui capte le signal de la sphère. Sa foi en la technique et l'électronique lui fait balayer les objections sur la validité de son relevé :

Ce "machin" fonctionne au poil. Je voudrais fonctionner aussi bien que lui jusqu'à mon dernier jour. C'est là-dessous qu'il y a quelque chose qui ne va pas...

Il est le premier à affirmer qu'il y a des ruines sous la glace.
Brivaux précise l'épaisseur de la sphère (2,92 m.).
Le technicien cherche à comprendre le fonctionnement des "capteurs de consciences " d'Eléa. En vain : aucun circuit, aucune connexion dans l'appareil. La conclusion qu'il en tire est qu'il s'agit d'électronique moléculaire. Il réussit cependant à brancher les capteurs sur un téléviseur afin d'élargir le cercle des " voyeurs ".
L'ingénieur est aussi l'homme qui prévient l'équipe que la Pile a flanché et qu'il est temps de partir.
 


Moïssov (28 - 0.333973)

Réanimateur soviétique.

Moïssov est à la tête d'un service de réanimation à Akademgorodok (ville russe de Sibérie connue pour ses instituts de recherche scientifique). Il a été invité sur la base afin de participer à la réanimation d'Eléa et Païkan. Son rôle est cependant moindre que celui de français. Il propose, dans une optique égalitaire chère à son éducation, de réveiller simultanément les deux corps inanimés.
Le russe se lance dans un discours sur l'homme dans lequel il indique que

l'homme est merveilleux, et les hommes sont pitoyables

Il parle anglais, ce qui lui permet de comprendre l'acte de Lebeau qui arrache la perfusion à Païkan.
Il replace les corps à leur emplacement originel avant de partir.
 


Grey (24 - 0.286263)

Scepticus glaciologus.

Louis Grey, 37 ans, glaciologue des Expéditions Polaires Françaises. Il est indirectement à l'origine de la découverte sous-glaciaire : lorsque l'épidémie de rougeole la base, il prend les " rescapés " pour les emmener au point 612.
Il se montre sceptique lors de la lecture des enregistrements, croyant en une défaillance technique, et doit se rendre à l'évidence lorsque quatre instruments indiquent la même chose. Il est en outre à l'origine de la découverte des ultrasons. C'est enfin lui qui apporte des renseignements capitaux pour l'histoire : les ruines, le signal (et donc la sphère), se situent à une profondeur comprise entre 900 et 1000 mètres, ce qui correspond à une datation de 900 000 années, « à quelques siècles près...
Ami du docteur Simon, c’est l’un des rares personnages à avoir une désignation complète composée de son prénom et de son patronyme. Comme un autre Louis : Louis Deville.
 


Vignont (15 - 0.178914)

Famille témoin.

Sous le terme de Vignon, quatre personnages bien distincts sont regroupés, représentant une famille française suivant l'évolution des événements polaires d'après les journaux télévisés.
Il y a le père et la mère, gérants d'un magasin de vente de l'Union Européenne des chaussures, la fille qui suit des cours de l'Ecole des Arts Déco, et le fils qui double ou cube son bachot.
Ils paraissent ridicules et naïfs.
La mère, d'abord, la plus rêveuse sans doute de la famille, montre ses limites intellectuelles à plusieurs reprises et son indécision :

C'est idiot, des questions comme ça, dit la mère. Quoique, si on y pense...

Le père, plus préoccupé par ses impôts et l'argent dépensé :

Qu'est-ce que ça va coûter encore comme argent !...

La fille, se croyant supérieure par ses études supérieures :

C'est pas nouveau, dit la fille, c'est du précolombien...,

n'est en fait attirée que par le sexe, telle

une usine à fabriquer la vie
elle était toute autour de son ventre qui n'arrêtait pas de se souvenir de la nuit précédente passée dans un hôtel de la rue Monge avec un Espagnol maigre.

Le fils, enfin, secret, qui ne veut d'abord dévoiler ses émotions et se cache dans une lecture de bande dessinée pour exploser à la fin et dévoiler ses pensées nocturnes secrètes :

On y retournera ! On les sauvera ! On trouvera le contre-poison ! Moi, je suis qu'un idiot, mais y en a qui sauront ! On les tirera de la mort ! On veut pas de la mort ! On veut pas de la guerre ! On veut pas de vos conneries !

Il symbolise le refus du monde et la révolution des étudiants.
 


Lanson  (15 - 0.178914)

Les yeux du monde.

Lanson est l’ingénieur anglais chargé de la télévision. Il apparaît chaque fois qu’un besoin de caméra se fait sentir. Il est ainsi présent au début de l’aventure, lorsqu’il fait pénétrer un cable dont l’extrémité est percée de deux lentilles pour observer l’intérieur de la sphère. De même, il est là quand il y a des images à transmettre au monde, ou lorsqu’Eléa branche l’appareil qui permet de visionner ses souvenirs.
Il est secrétement amoureux d’Eléa (mais qui ne l’est pas ?) car il laisse toujours une de ses caméras pointée sur le visage de cette femme et conserve les images pour son propre plaisir.
 


Lokan (14 - 0.166987)

Dernier président du conseil directeur de Gondawa.

Lokan apparaît dans les récits d’Eléa. Il est le président de Gondawa au moment de la guerre contre Enisoraï.
Lors de ses discours, il veut paraître rassurant. Il essaie de ne pas utiliser l’Arme Solaire car il connaît sa puissance de destruction.
 


Hoï-To  (13 - 0.155059)

Physicien japonais.

Hoï-To est un physicien japonais qui fait partie de la première équipe qui descend dans le Puits. Il apporte aux lecteurs des précisions sur le zéro absolu, indispensables pour comprendre que les corps n’ont pu subir la moindre modification en 900 000 ans.
Il est à l’origine de la découverte de la bibliothèque gravée sur les murs de l’œuf et travaille avec Lukos sur les traductions. C’est d’ailleurs par la main de ce dernier qu’il sera assassiné (couteau dans la poitrine).
 


Mourad (12 - 0.143131)

Adjoint encombrant.

Mourad est l’adjoint de Lukos. C’est un Turc qui parle également le japonais.
En voulant montrer la Traductrice aux journalistes, il découvre une anomalie dans les fils : c’est un émetteur. Il découvre aussi que les bobines de films ont été détruites par de l’acide. C’est donc lui qui découvre la présence d’un espion sur la base.
 


Higgins (12 - 0.143131)

Ingénieur, Higgins fait partie de la première équipe à descendre dans le Puits et à entrer dans la Sphère. Il meurt en passant au travers d’un mur.
 


Shanga  (11 - 0.131204)

On ne connaît pas sa nationalité, contrairement aux autres membres de la communauté polaire. Il est juste « Shanga l’Africain. A ce titre, il est contre l’emploi de mercenaires sur la base de l’EPI et refuse d’ôter les bottes de Hoover, voyant là une marque d’esclavagisme. Il ira en Europe pour chercher des armes et assurer la loyauté de chacun.
Il permet à Eléa de parler des Noirs et de leur origine : Il est le « berger de la 9e planète, ce qui correspond à la planète Mars, ce qui permet de faire remonter l’exode à des temps plus reculés que ceux connus jusqu’alors, et ce qui permet aussi aux scientifiques d’apprendre que le système solaire compte douze planètes, et non neuf.
 


Forster  (17 - 0.20277)

Réanimateur américain, de Columbia. Il fait la perfusion à entre Eléa et Païkan/Coban.
Replace Païkan et Eléa sur leurs socles avant d’évacuer de l’EPI..
 


Yuni (9 - 0.107349)

C’est un londonien de seize ans, patron et disc-jockey d’une immense discothèque pouvant accueillir 6000 personnes. En synchronisant le bruit du cœur d’Eléa à son réveil et la musique, il invente le ‘wake, danse de l’éveil.
 


Lona  (9 - 0.107349)

Lona est la numéro deux sur la liste de l’ordinateur de Coban. Elle ne prend pas place dans l’Abri car elle est enceinte de deux semaines.
 


Lancieux (9 - 0.107349)

D’abord surnommé Cornexquis, il est le père de l’instrument qui fait les relevés des ruines sous la glace.
 


Van Houcke (9 - 0.107349)

Néerlandais qui appartient à l’équipe de réanimation.
 


Deville (8 - 0.095421)

Louis Deville, journaliste, est le représentant d'Europress sur la base polaire. Il est le premier à demander si les corps trouvés peuvent être vivants.
 


éloi  (7 - 0.0834934)

Mécanicien des Expéditions Polaires Françaises.
 


Partao (7 - 0.0834934)

Partao est le chef de l'Université de Lamoss, pays neutre entre Gondawa et Enisoraï. Il est le contact de Coban, et sert d’intermédiaire entre les deux puissances ennemies.
 


Henckel (7 - 0.0834934)

Allemand qui fait partie de la première équipe à descendre dans le Puits. Il est contre l’emploi de mercenaires dans la base et part en Europe chercher des armes. Il propose de nommer une commission chargée de rédiger le texte de la Déclaration de l'Homme Universel et participe à l’interrogatoire de Lukos.
 


Ionescu (6 - 0.0715657)

Physicien roumain tué par Hoover qui essayé le gant trouvé près d’Eléa.
 


Doa (6 - 0.0715657)

Fille de Coban. Elle est non-désignée. De caractère très doux, elle est plus intelligente encore que son père.
 


Bernard (6 - 0.0715657)

Dessinateur de l’Expédition Polaire Française. Il trace le croquis des ruines trouvées sur les enregistreurs.
 


Ardillon (6 - 0.0715657)

Jules-Jacques Ardillon est un personnage dont se sert un journaliste pour montrer que les gens sont ignorants.
 


Zabrec (5 - 0.0596381)

Il est de Belgrade et est invité à se joindre à l’équipe de réanimation de la base.
 


Goncelin (4 - 0.0477105)

Assistant de Brivaux.
 


Voltov (3 - 0.0357829)

Amiral russe qui lance la chasse au sous-marin espion et le détruit.
 


Mikan (3 - 0.0357829)

Chef de service de Païkan.
 


Juan Fernandez (3 - 0.0357829)

Espion qui se fait passer pour photographe à La Nacion de Buenos Aires. Meurt de froid dans l’Oeuf.
 


Soutaku (2 - 0.0238552)

Il travaille au district de Lamoss : c’est le contact de Partao.
 


Mozran (2 - 0.0238552)

Ministre gonda qui a construit l’Arme Solaire et voudrait bien la voir fonctionner.
 


Lao Tchang (2 - 0.0238552)

Chinois sur la base. Donne sa caution au discours de Hoover contre l’O.N.U.
 


Haman  (2 - 0.0238552)

Médecin de Beyrouth et est appelé dans l ‘équipe de réanimation.
 


Evoli (2 - 0.0238552)

Physicien italien, il participe à l’interrogatoire de Lukos.
 


Joao de Aguiar (2 - 0.0238552)

Délégué du Brésil, il est le président de l’Unesco.
 


Olofsen (1 - 0.0119276)

Géographe danois qui a toujours soutenu la thèse d’une inclinaison de l’axe de la Terre. Il exulte car il a « enfin des témoins qui peuvent prouver et faire approuver ses théories.
 


Odile (1 - 0.0119276)

Secrétaire du bureau technique, elle est la première à essayer l’appareil qui permet à des individus de voir les souvenirs de quelqu’un d’autre. Elle provoque d'ailleurs un court-circuit car elle est trop émue par les souvenirs ainsi rappellés...
 

Moïssan (1 - 0.0119276)

En Gondawa, il permet à Coban de voir les images de Gonda 1 en guerre.
 

Kutiyu  (1 - 0.0119276)

Chef du peuple énisor.
 

Haka (1 - 0.0119276)

Assistant de Lukos dans son travail sur la Traductrice.
 

John Gartner (1 - 0.0119276)

P.D.G. de la Mécanique et électronique Intercontinentale, il est le premier chef d’entreprise à mettre ses puissants ordinateurs au service de la base pour aider dans la traduction de la langue Gonda.
 

Garrett (1 - 0.0119276)

Assistant d’Hoover, il accompagne ceux qui partent en Europe à la recherche d’armes.
 

Forkan  (1 - 0.0119276)

Frère d’Eléa. Il a 17 ans.
 

Anéa (1 - 0.0119276)

Anéa est à Forkan ce qu’Eléa est à Païkan. Elle est (déjà !) mère.
 

André  (1 - 0.0119276)

Pilote d’hélicoptère sur la base polaire française.
 

G.M. Loup,
Pary sur Arche, le 3 mars 2000