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Celui que tous, aux alentours, appelaient le Père, était un prêtre qui s'assignait pour mission de soulager la misère des
déshérités de la vie. Il était alors député et, avec l'aide de sa secrétaire, une femme au grand coeur, il s'efforçait
d'aménager une vieille maison délabrée de la banlieue parisienne. Thomas, veilleur de nuit et proche voisin du
Père, observait curieusement ce singulier curé juché sur son toit et qui s'affairait en compagnie de quelques
hommes sans travail et sans gîte.
2
Quand la maison fut habitable, on la baptisa Emmaüs, du nom du village de Palestine où les disciples du Christ,
abattus et découragés, reprirent espoir. Depuis longtemps, Thomas ne songeait plus à railler le Père. Conquis
par sa bonté rayonnante, il avait d'abord rendu des services furtifs, puis il s'était mis de tout coeur au travail
avec ces vaincus de la vie groupés autour d'un généreux animateur pour édifier un asile aux sans-logis.
Un soir, il amena Bastion, qui venait de tenter de se suicider...
3 « Dans sa jeunesse, il s'est battu avec son frère qui voulait lui enlever sa femme