Les JOURNÉES BARJAVEL 2003 :

La REVUE DE PRESSE
Cette page présente l'ensemble des articles parus dans la presse régionale, annonçant ou commentant les Journées Barjavel 2003 à Nyons. Les illustrations proviennent du journal, leur qualité graphique est celle permise par les techniques d'impression. Ils sont retranscrits sans aucune retouche éditoriale mise à part la suppression des hyphénations (les authentiques dysorthographies d'origine ont été conservées), dans l'ordre chronologique de leur parution et complétés le cas échéant de mes remarques et commentaires explicatifs.
 
On pourra aussi voir mes album photos présentant en images les temps forts de ces Journées, ainsi que la transcription du café littéraire dont il est question...


Le week-end précédant les Journées proprement dites a été précédé, le samedi 16 août, par l'inauguration officielle du parcours "Barjavel et patrimoine", événement qui ouvrait les festivités et qui fut lui-même dûment présenté par la presse, dans cet article du Dauphiné Libéré du mardi 19 août :


 

Promenade sur les traces de Barjavel

Les journées dédiées à l'écrivain sud-drômois commenceront, samedi matin, par le circuit "Barjavel et Patrimoine". Élaboré tout récemment, il sera commenté par les bénévoles de la société d'études nyonsaises. Attention, chaussures confortables indispensables

Partager avec l'écrivain l'amour qu'il porta à sa ville natale en découvrant les lieux qui bercèrent son enfance, mais aussi certains sites emblématiques qui font que "la seule différence entre Nyons et le paradis, c'est qu'à Nyons, on est bien vivant", telle fut la préoccupation majeure des initiateurs du circuit "Barjavel et Patrimoine". Et ils eurent là une idée de génie qu'ont assurément appréciée, samedi, les nombreux marcheurs qui ont étrenné le parcours. Ce circuit part de l'angle de la rue Pasteur et de l'avenue Paul-Laurens, là où se trouvait l'atelier Illy, l'ancienne forge dans laquelle fut construite la célèbre "Charrette bleue" qui donna son nom à l'un des plus célèbres romans de Barjavel. Puis il passe par la rue Gambetta où se trouve la maison natale de l'écrivain.

Il y commença aussi le récit de ses premiers souvenirs. Puis, les promeneurs sont invités à emprunter la rue Draye de Meyne. Là, se trouvait le collège Roumanille qui fut le berceau de la vocation d'écrivain du jeune René.

Direction ensuite place des Arcades, également appelée place du Dr Bourdongle. Cette place fut construite par les Dauphins au XIVème siècle afin d'agrandir la ville et favoriser le commerce. Comme tous les Nyonsais, Barjavel aimait à y venir et s'y attarda très souvent.

La halte suivante a lieu dans la rue Jean-Pierre André, cette rue où se sont rencontrés les parents de René Barjavel, Marie Paget et Henri Barjavel.

Le circuit prévoit aussi un passage à la tour Randonne, très beau donjon du XIIIème siècle, qui abrite aujourd'hui la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, l'un des plus beaux monuments de Nyons ; dans la rue des Grands Forts, le plus ancien quartier de la ville, devant le château féodal, ancienne forteresse chargée de protéger la ville ; dans la rue Toesca, devant l'église Saint-Vincent, sur le pont Roman (du XIVème), devant la ferme Paget, qui appartînt à l'oncle de Barjavel, César Paget, et se trouvait un peu plus haut, aux Rieux, et d'où le point de vue sur Nyons est imprenable. Une table d'orientation y a été installée pour l'occasion et vu le succès qu'elle a obtenu lors de l'inauguration du circuit, il y a fort à parier qu'elle attire de nombreux promeneurs.

Rendez-vous donc samedi 23 août à 9 heures devant l'office de tourisme pour cette balade d'une heure et demie environ.

P.B.

La table d'orientation installée aux Rieux à l'intention des promeneurs
a été inaugurée par le maire de Nyons, Pierre Combe, et de nombreux amoureux de la cité,
dont Jean Laget, président de la société d'études nyonsaises, et le conseiller régional Gérard Bertrand.



Le lundi 18 août vit se tenir une "conférence de presse" à la mairie de Nyons, au cours de laquelle les organisateurs des Journées ont pu présenter aux journalistes présent la teneur des animation et l'esprit relatif au thème de cette édition, le Merveilleux. Madame Anne Kerbat, venue spécialement de Valence, représentait le Dauphiné Libéré, et rapportait dans ce même numéro du mardi 19 août :
 

L'imagination au service de Barjavel

Nyons fête depuis quatre ans l'enfant du pays : Barjavel, le pionnier de la science fiction en France. Pour cette 4ème année consécutive "Les Journées Barjavel" sur le thème du merveilleux proposent ce wee-kend, deux jours non stop, enrichis pour cette nouvelle édition, d'un prix littéraire, d'un marché aux livres anciens, d'une chasse au trésor sur Internet et d'une randonnée cyclotouriste sur les traces du romancier à Tarendol...

René Barjavel aurait pu écrire cette citation de Paul Valéry : "Civilisations, sachez toutes que vous êtes mortelles". Barjavel n'a eu de cesse dans son œuvre de nous prémunir contre un réveil qui risque d'être brutal. Fasciné par la société technologique, il a démontré cependant ses limites et le monstre qu'elle peut enfanter en son sein : sa propre destruction.

Pourtant cet auteur s'est toujours défini comme "un pessimiste par réflexion et optimiste par tempérament". C'est pourquoi ses livres, malgré leur teneur souvent apocalyptique, laissent au lecteur comme l'a souligne Pierre Creveuil, "un effet optimisant".

Jusqu'à présent, une seule journée était consacrée à René Barjavel. Le cru 2003 s'annonce sous les meilleurs auspices puisque cette manifestation se déroulera désormais sur deux jours.

A la mairie se sont réunis hier les protagonistes de cet événement majeur. On notait la présence de Pierre Creveuil qui a crée cette année l'association des Amis de Barjavel, Mireille Bottero, adjointe à la culture, Nathalie Fert, conseillère municipale et secrétaire de l'association de Amis de Barjavel, André Avallone, responsable sport et culture, Jean-Baptiste Meunoz, chargé de la communication, M. Armand, délégué au TIC et les représentants du cyclotourisme nyonsais M. Barjot président et M. Meunier. Chaque année, ils essayent de travailler sur une facette de l'œuvre de Barjavel. "L'année dernière, a affirmé l'un des intervenants, "ont a voulu insisté sur l'aspect local, faire en sorte que les Nyonsais connaissent cet écrivain qui a commencé à faire parler de lui à Nyons uniquement après la parution de son livre "La charette bleue" où il évoque son enfance". A Paris, il se languissait de Nyons, et à Nyons il se languissait de Paris. "Nyons belle et douce ville où sont plantées mes racines et où mon cœur est resté", écrit-il. Aujourd'hui, c'est cette localité qui "se languit de lui" et nous offre une diversité d'activités. Une nouveauté cette année, avec la randonnée cyclotouriste "La Barjavel" qui se déroulera dimanche 27 août. Elle relie Nyons à Tarendol, berceau de la famille Barjavel à

Nyons, là où mon coeur est resté

environ 26 km. Le rendez-vous est fixé à 8 heures à l'office de tourisme de Nyons. Pour ceux qui ne désirent pas faire cette randonnée à bicyclette, un minibus (avec remorque à vélo) les attendra. Un premier regroupement aura lieu à Curnier à la salle des fêtes. Arrivé à Tarendol, les cyclotouristes pourront découvrir le lieu où il a été enterré près d'un cerisier si cher à son cœur et à celui de sa mère. A l'heure de midi, un pique-nique est organisé avec également la possibilité de déjeuner sur place à l'auberge de Tarendol "Les Gazelles". Le retour sur Nyons est prévu l'après-midi. Bien entendu, vous retrouvez "Le circuit Barjavel et patrimoine", à 9 heures. Autre visite guidée à ne pas manquer, celle qui s'effectuera samedi entre 9 et 12 heures, de la boulangerie du début du XXème siècle tenue par les familles Achard et Barjavel, rue Pierre-André. Ces visites en partie sportives laisseront une large place à un volet purement culturel avec un marché aux livres anciens, place du docteur Bourdongle animé par une dizaine de bouquinistes et libraires. Barjavel sera décliné sous tous les tons puisque dans la soirée, ainsi que dans la journée de samedi seront donnés des extraits de la comédie musicale "La nuit des temps" mise en scène, et interprétée par la communauté scolaire Sainte-Marie-de-Namur. Ne pas oublier à 11h 30 samedi, sur le parvis de la mairie, une lecture des textes extraits du répertoire du merveilleux de l'auteur qui sera effectuée par quatre jeunes collégiennes Nyonsaises.

Un film sera également projeté -"La charette, elle était bleue"- évoquant la jeunesse de René Barjavel, réalisé par M. Barge, illustré par des citations de "La charette bleue" et "Tarendol".

La remise du grand prix littéraire de Nyons et des Baronnies section poésie et section nouvelle sur le thème du merveilleux en hommage se fera dimanche 27 août à 16 h 30 cour de l'ancien collège Roumanille. 226 copies ont été rendues. Pour clore ses journées, Pierre Creveuil animera un café littéraire avec Laurence Delord, docteur es lettre, à 17 heures dimanche à la cour de l'ancien collège Roumanille.

Nyons, rendant hommage à Barjavel ne pouvait être que tournée vers l'avenir, c'est pourquoi vous découvrirez le cyberbus des enfants du Net, place des Arcades, équipé de neuf ordinateurs multimédias avec tous les périphériques à accès à Internet haut débit par satellite qui offrira à tous les visiteurs la possibilité de s'initier à l'utilisation d'Internet, de découvrir le site consacré à Barjavel, le site officiel de la mairie et de l'office du tourisme et de participer à une chasse au trésor sur ces trois sites. Et pour les plus perspicaces d'accéder à un tirage typiquement barjavellien ou nyonsais. Tout cela n'est pas fiction mais preuve que l'imagination du romancier est contagieuse.

Adresses Internet : http://barjaweb.free.fr, site de l'association des amis de Barjavel.
http://www.nyons.com, site officiel de la mairie de Nyons ;
http://www.nyons-tourisme.com, site de l'office de tourisme de Nyons.

Une nouveauté cette année, avec la randonnée cyclotouriste
"La Barjavel" qui se déroulera dimanche 27 août.

Anne KERBAT



Des entretiens tenus lors de cette "conférence de presse", Madame Anne Kerbat a pu tenter de cerner avec beaucoup de professionalisme, non pas la "personnalité" - ce qui n'est pas le propos - mais la démarche et les motivations du représentant présent de G.M.Loup, par ailleurs effectivement fondateur de l'Association des Amis de René Barjavel. On pourra se souvenir qu'un an plus tôt, la jeune correspondante locale du même journal, Carine Foccroulle, en avait réalisé une interview plus formelle, dressant ainsi le premier portrait d'une figure maintenant presque locale (voir l'article, un "Barja-phile", du 24 août 2002).
 

Histoire d'une passion

Pierre Creveuil vient de créer cette année l'association des amis de René Barjavel dont il est président. Morceaux choisis...

Pierre Creveuil, ingénieur dans l'électronique et dans l'informatique à Paris voue depuis son adolescence une absolue passion à Barjavel. "Le premier livre que j'ai lu ,"La nuit des temps"", explique t-il, "je l'ai emprunté dans une bibliothèque. Plus tard, je l'ai acheté, lu et relu". Ce qui l'attire "c'est l'équilibre entre une vision progressiste, la description utopiste d'un monde tel qu'il pourrait être et une lucidité par rapport au loi naturelle. Barjavel montre que l'homme ne peut faire fi de certaines règles qui régissent l'univers au risque de courir à sa perte. Il fut", dira t-il, "un écologiste de coeur mais pas du tout un politique".
Pour ce passionné, Barjavel doit être lu à la lumière de toute son œuvre si l'on veut en dégager une vision suffisamment objective. "Oui, c'est un visionnaire. Il a prédit des événements qui se sont passés, dans l'audiovisuel, le cinéma, les transports, et dans la société". Dans son roman "Ravage", pour lequel il obtint un vif succès en 1943, Paris brûle suite à une énorme panne d'électricité. "Au regard de ce qui s'est passé la semaine dernière aux USA, on espère toutefois qu'il n'est pas trop prophète, ce serait inquiétant...". Et notre interlocuteur de rajouter : "Barjavel reste un homme très rationnel dont l'imaginaire découle d'une analyse qui prend sa source dans ce genre de démarche : "Voyons ce qui se passerait si... "". Chez lui tout est passé au crible de son érudition qu'elle soit d'ordre scientifique, philosophique, religieuse. "II avait un vrai émerveillement pour les soufis", avoue Pierre Creveuil, "une certaine sagesse et compréhension du monde". Et de conclure sur l'homme : "Sa démarche est très individualiste mais elle va dans le sens de ce qu'il prône, l'auto-responsabilité. Le salut est pour lui dans l'individu. Il existe une erreur commune à beaucoup concernant ce romancier, c'est de chercher l'homme dans tel ou tel protagoniste; il n'y est pas. Sauf dans "Tarandol" qui est autobiographique".

II va s'en dire que notre fervent lecteur, admirateur n'est pas resté sans réaction face à la mine de réflexions que lui inspire Barjavel. Il a crée un site Internet qu'il a voulu le plus complet possible. Représentatif de toutes les facettes de l'écrivain. Un site qui présente une bibliographie fouillée, un inventaire des éditions traduites et une biographie d'environ 50 pages qui a pu voir le jour grâce à des gens qui l'ont connu à Nyons et dans le monde de l'édition. Un autre volet est consacré à l'inspiration prolixe qu'il suscite toujours. Certains veulent faire des films, d'autres des comédies musicales. C'est sous le pseudonyme collectif de G-M. Loup qu'une équipe travaille depuis 5 ans à la mise en place du site. Un clin d'œil qui n'échappera pas aux spécialistes qui reconnaîtront sous ce sigle la signature de l'auteur lorsqu'il endossait le rôle de critique cinématographique. En outre, la création de la fondation des amis de Barjavel sous l'égide de Pierre Creveuil donne du poids à toute recherche et intervention concernant l'écrivain. "Nous sommes aujourd'hui des interlocuteurs privilégiés de tous ceux qui effectuent des travaux universitaires sur Barjavel". Ainsi ce responsable animera dimanche 24 août à 17 heures un café littéraire sur le thème du Merveilleux dans l'œuvre de René Barjavel à la cour de l'ancien collège de Roumanille.
Le barjaweb : http://barjaweb.free.fr

A.K.



Pour les lecteurs du Dauphiné Libéré désireux de combler en hâte d'éventuelles lacunes dans leur culture littéraire, un petit article présentait l'écrivain, tel que la discussion lors de la conférence de presse évoquée l'avait révélé...
 

L'écrivain éclairé

René Barjavel est né à Nyons en 1911 où son père exerçait la profession de boulanger. Il a fait divers métiers dont celui d'employé de banque, critique de cinéma, journaliste au "Progrès de l'Allié" et au "Merle Blanc", scénariste et dialoguiste dans les films "Don Camillo". Il a également travaillé comme chef de fabrication chez l'éditeur Denoël, où il finit par ailleurs comme directeur littéraire.

Romancier prolifique, ces grands succès furent "Ravage", "La nuit des temps", "Tarendol", "Le grand secret", pour ne citer qu'eux. Dans "La charette bleue", il met en scène son village natal, Nyons. Sans oublier ses essais sur l'anticipation du cinéma en relief, et d'autres plus philosophiques ou religieux. René Barjavel est le pionnier de la science fiction, de la littérature fantastique en France, genre jusqu'alors, considérablement méprisé. Il l'introduit avec un style qui lui est propre emprunt d'humour, de poésie, de réflexion sur l'homme moderne confronté au propre péril de son anéantissement. Du nerf, de la passion et du coloris dans l'évocation) tel est la marque de cet écrivain.

Chez Barjavel, le moraliste n'est jamais loin. On retrouve dans son œuvre, les thèmes ayant trait à la fin du monde, l'apocalypse, le mythe du temps. Dans "Le voyageur imprudent", il suppose qu'un homme voyageant dans le passé peut modifier le cours de l'histoire jusqu'à empêcher sa propre naissance. Il est créateur du terme "Paradoxe temporel". Dans "Le grand secret", il se penche sur le rêve d'immortalité, autre paradoxe, car les 'détenteurs de cet énigme terrifiant découvre que la vie sans la mort n'a plus de sens.

René Barjavel rompt avec le roman d'anticipation d'avant-guerre qui imaginait avec un certain optimisme, les réalisations futures de l'homme.

"Le diable l'emporte" (1948) et "La nuit des temps" (1968) évoquent le naufrage de la civilisation du progrès technique et l'autodestruction de l'humanité. Mais il est important de souligner que ses histoires, si elles se terminent généralement mal, laissent toujours sur le lecteur un effet optimisant. Barjavel est l'homme du paradoxe.

A.K.



Un autre petit article, que certains indices permettent d'affirmer comme d'une autre plume, récapitulait ensuite le programme annoncé, on comprendra qu'il n'était pas nécessaire de le retranscrire ici.
 Que Barjavel soit "l'homme du paradoxe" est une affirmation quelque peu extrapolée qui n'engage que son auteur. Le mot a dû plaire puisque lors d'une interview radiophonique de Pierre Creveuil par Radio Nostalgie (dont malheureusement l'enregistrement n'a pas été conservé), la première question qui lui fût posée a été

« Dites-moi, Barjavel semble être l'homme du paradoxe, pourquoi et dans quelle mesure ? »...



Chaque jeudi voit la parution de l'hebdomadaire La Tribune de Montélimar, qui, dans son numéro du 21 août, présentait l'annonce des Journées et de leur programme. Là encore, il n'est pas nécessaire de reproduire celui-ci, par ailleurs bien complet et synthétique...
 


Les jours J, plusieurs reporters couvraient donc l'événement : pour le Dauphiné Libéré les correspondantes locales (Mme Nicole et Mlle Carine Foccroulle) avaient été conviées, et Madame Anne Kerbat a finalement été dépéchée in extremis de Valence (siège de l'édition Drôme-Ardèche du journal) pour assurer une couverture peut-être plus marquée aux événements.

Dès le second jour, l'édition dominicale du Dauphiné Libéré faisait état des moments "forts" du samedi, qui ont pu paraître étonnant pour les moins passionnés...
 

Les "Barjavelliens" s'en donnent à coeur joie

La quatrième édition des journées dédiées à René Barjavel a été inaugurée hier. Un spécialiste de l'écrivain animera cet après-midi un café littéraire sur le thème du merveilleux. N'oubliez pas ce matin dès 8 heures, la randonnée cyclotouriste à Tarendol où repose sous un cerisier l'enfant du pays

« Il n'y a que la mort qui aurait pu m'empêcher de venir ». Il est 10 h 30, place du Docteur Bourdongle, où se déplie la première édition du marché aux livres anciens. Les férus de la littérature "barjavellienne" attendaient ce rendez vous de pied ferme. En particulier cette Bordelaise dont les propos passionnés n'ont pas échappé à Pierre Creveuil. Ils arrivent de partout. C'est connu, quand on aime, on ne compte pas. M. Levollant de Puy Saint-Martin qui expose confie : « Les gens cherchent des titres et des années d'édition bien précises et souvent c'est assez étrange d'ailleurs, ils cherchent un ouvrage qui a toujours trait avec une date importante dans leur prore vie, la naissance de leur fils par exemple, le jour de leur mariage etc...  ». Nathalie Fert, conseillère municipale, secrétaire de l'association des amis de Barjavel, et propriétaire de "La galerie Fert", livres anciens et antiquités, a mis en place ce marché aux livres avec pour consigne aux bouquinistes d'achalander leur stand avec le plus d'ouvrages possible sur Barjavel et le merveilleux au sens large. Merveilleux médiéval, sur les contes et légendes de France, etc. Ils sont une dizaine à avoir répondu à l'appel. Des bouquinistes des alentours, dont deux venus de Grignan, Mireille Morin et Jean-François Perdriel. Ce dernier en début de matinée donnait ses premières impressions : « Il y a des amateurs et des connaisseurs. Et les livres, à vrai dire, semblent partir comme du petit pain ». Dont un petit fascicule, une compilation de critiques sur "La nuit des temps" avec des signatures prestigieuses telles celles de Jean Rostand. Une vente qui a fait des envieux. Pierre Creveuil, grand spécialiste de Barjvel enrage. « Il m'est passé sous le nez. J'ai eu de la chance car j'ai pu m'entendre avec l'acheteur. J'ai fait des photocopies. Ce gui m'intéresse à vrai dire, c'est surtout le contenu ».

Séquence émotion lors de cette matinée avec la visite du Fournil Achard-Barjavel, rue Jean-Pierre André. Un fournil qui comme endormi dans le temps, préservé contre les outrages des années semble surgir d'une époque à jamais révolue. Jean-Pierre Autrand accueille les visiteurs, un tableau de photos de famille à la main. Fébrile, on entre dans l'intimité d'une famille devenue célèbre. « Là, tout en haut, c'est mon arrière-grand-mère, Lydie Achard. Son frère Émile, boulanger se marie avec Marie Paget. De leur union naissent deux fils Paul et Emile. Un jour d'hiver, Emile ne sortira pas indemne d'un coup de froid ». De la chaleur des fourneaux à la rugosité glaciale de l'hiver, la grande faucheuse l'emportera, il a 36 ans. Que faire ? « La boulangère a fait venir un commis. Il s'appelle Henri Barjavel. René est leur fils. Ils s'installeront ensuite rue Gambetta. C'est de cette boulangerie que l'écrivain voyait construire "les charettes bleues ", titre de son ouvrage où il parle de son enfance nyonsaise. Et pour la petite histoire puisqu'on est en pleine généalogie, sachez que la fille d'Emile Achard a épousé le fils de René Barjavel. Notre hôte Jean-Pierre Autrand est donc cousin avec la fille Achard. « La boulangerie est gardée comme une relique précieuse par la famille » a t-il expliqué. « Voilà vous savez tout, la visite est finie, ce n'est pas non plus Versailles... ».

Du côté de la mairie, l'inauguration officielle en fin de matinée a permis au public présent de faire le tour des festivités avec beaucoup de grandes premières cette année. Alain Fouqué, premier maire adjoint, a rappelé : « Si Barjavel s'est approprié Nyons pour notre plus grand plaisir, à notre tour, nous nous approprions cet enfant du pays ». Soulignant que cette manifestation prend de plus en plus d'ampleur tant au niveau local qu'européen « puisque nos amis belges sont acteurs de ce festival ».

En préparation du café littéraire d'aujourd'hui de Pierre Creveui avec Laurence Delord, docteur en lettres, des extraits de textes de l'écrivain ont été lus par de jeunes collégiens nyonsais. Au programme, entre autres, "L'enchanteur" avec quête du Graal, et chevaliers de la table ronde. Quintessence de la pensée deBaijavel sur le merveilleux.

Plonger dans Barjavel, c'est une histoire sans retour. « Vous n'en revenez pas indemne. ». Parole de Barjavellien !

Anne KERBRAT


 

Après ce week-end soutenu, dont la variété des animations n'avait pas lieu de masquer l'intérêt culturel et littéraire qui se voulait constant, un "compte-rendu" fut publié le mardi 26 août et semble faire fi de la cohérence chronologique, comme il s'en explique lui-même par une pirouette peu convaincante toutefois...
 

La parenthèse littéraire

Les journées Barjavel ont donné lieu dimanche en fin d'après-midi à la remise du grand prix littéraire de Nyons etd es Baronnies, ainsi qu'à un café littéraire sur le thème du Merveilleux animé par Pierre Creveuil. Celui-ci n'a malheureusement pas répondu à toutes les attentes

Il n'est pas coutume de commencer par la conclusion. Mais, dans le cadre des journées Barjavel, tout est possible. N'était-il pas l'homme de toutes les audaces ?
Pierre Creveuil, spécialiste patenté de cet auteur, créateur du site internet, et fondateur de l'association des amis de Barjavel a donc terminé son exposé en citant l'auteur, qui écrivait en 1984 : « Quel est le sens de la vie ? Dans la vie elle-même, il ne suffit pas d'être en vie mais vivant... » ou encore «  Je suis constamment ébloui par le phénomène de la vie... ». Mais aussi : « Il y a des minutes qui contiennent l'éternité » Des phrases qui révèlent la profondeur de la quête initiatique qui parcourt son œuvre. Malheureusement, ce café littéraire érudit, universitaire dans son fond et sa forme, aura pêché par manque de clarté, d'esprit de synthèse étouffant d'une myriade de détails sans intérêt pour le public, la flamme livresque et l'esprit habité qui parcourt son œuvre. L'entrée en matière de cet exposé a consisté à définir les termes du merveilleux et du fantastique. Pour notre intervenant : « Du fantastique peut découler un conflit psychologique, alors qu'avec le merveilleux, le lecteur est sur un nuage » Pierre Creveuil est longuement revenu sur l'influence nombreuse des prédécesseurs dont l'écrivain était imprégné. Wells, Jules Verne pour ne citer qu'eux. Il a d'autre part côtoyé chez Denoêl, célèbre maison d'édition dont il deviendra le directeur littéraire des auteurs prestigieux tel Céline dont il fut un fervent admirateur, René Daumal qui a laissé une œuvre ésotérique et mystique, l'un des fondateurs de la revue « Le grand jeu ». Sa rencontre avec Olenka de Veer sera également déterminante. Ils écriront ensemble. Finira par naître entre eux une divergence concernant la psychologie des personnages féminins. L'enchanteur a donné lieu lors de ce café à une étude parcourant les thèmes qui habitent l'œuvre. La fille de Pierre Creveuil, Anaïs, a remplacé au pied levé Laurence Delord, docteur en lettre qui devait animer également ce café. Le public est en tout cas resté sur sa faim... de Merveilleux. Il va s'en dire que faire aimer Barjavel ne consiste pas à abreuver l'auditoire d'une pléiade de noms, de dates, de considérations sibyllines. Mais le happer et le tenir en éveil.

Anne KERBRAT




 

Vient ensuite, sous une autre plume, la présentation des temps fort de la soirée du samedi, la prestation musicale et chorégraphique de l'École Sainte-Marie de Namur et le film de M. Barge, "La charrette elle était bleue"
 

A chacun ses réminiscences

  

Aux journées Barjavel, dans un spécial "Merveilleux" le rappel de la belle histoire de l'homme resté fidèle à son pays natal, a pleinement retracé la vie de l'auteur dont la simplicité reflétait son intelligence et sa lucidité. Certes) la littérature aura grandement dominé les chapitres du programme mais une part s'est vue réservée à la marche et au vélo, par les inaugurations d'un circuit pédestre et d'une randonnée cyclotouriste : "La Barjavel". Si l'écrivain revenait parmi nous, il serait comblé car les deux initiatives lui réveilleraient des souvenirs. Très jeune, il a très souvent emprunté le fameux "sentier des écoliers" réaménagé, et des documents précieusement gardés dans des cartons d'archives l'attestent, René Barjavel s'est toujours passionné pour le Tour de France.

C'est ainsi que pour honorer aussi ses préférences sportives, le partenariat organisateur a également créé la Randonnée cyclotouriste "La Barjavel" Nyons-Tarendol.

Dimanche matin, c'était la première, et les cyclotouristes sportifs en forme - pour ne citer qu'un Belge et un Hollandais - en ont eu la primeur. Ils partirent donc, bien assistés, du point de rendez-vous donné devant le pavillon de l'office de tourisme par le président André Barjot et le secrétaire du club, René Meunier. Respectant un train de sénateur, les cycles éclaireurs gagnèrent Curnier, lieu d'étape prévu, puis se dirigèrent vers Saint-Sauveur. Suite à une brève pause, pour le ravitaillement, ce fut la montée de 5 kilomètres, avec des braquets conditionnés pour l'ascension, afin d'atteindre Tarendol le berceau de la famille Barjavel où les arrivées se succédèrent sans souci des écarts, car l'important c'était de participer.

Tarendol est une terre hospitalière, et l'accueil et le réconfort, après l'effort, réservés par Claudette à sa ferme fut hautement apprécié.. Mais les cycles sont des hommes de cœur respectueux. Ils l'ont confirmé lors de leur visite au cimetière caillouteux où ils se sont recueillis devant la modeste tombe de l'écrivain à l'ombre de l'arbre favori de René Barjavel qui rapelle combien ils sont trop courts... les temps des cerises.

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Quelques mots pour commenter la remise des prix du concours littéraire organisé par l'Association Portique :
 

Grand prix littéraire

La remise du grand prix littéraire de Nyons et des Baronnies, excellente initiative organisée par la revue Portique, avec la participation de la ville de Nyons, et l'union des entreprises du nyonsais, a réuni un jury composé de sept personnalités du monde de la littérature, de la poésie, de l'enseignement et du livres sous l'égide de Chris Bernard. Ils ont "planché" sur 226 copies. Le prix de la nouvelle (300 euros) a été attribué à Pascale Corde-Fayolle de Mégevette pour « Du bleu pour les générations futures ». Le 1er prix à Mme Claude Jego d'Orange pour « Le monde de l'éclipse » et le 3ème à Jacques Goyens, de Buis les Baronnies-Bruxelles pour « Le château enchanté ». Le prix de la poésie (200 euros) a été décerné à Élisabeth Deshayes de Saint-Etienne pour « Vive Béton ». Le 1er prix revient à Anne Vanrenterghem de Bailleul pour « De théorème à Anathème ». Le prix des jeunes poètes à Julien Meyer, 16 ans de Rasteau. Plusieurs mentions d'honneur relatif aux deux catégories primées ont été également remis. D'autres nouvelles et poèmes remarqués pour leur qualité seront publiés dans les numéros à venir de la revue portique.

La photographie illustrant cet article ne concerne pas la remise du prix de Nyons et des Baronnies, mais les lectures devant la mairie qui s'étaient déroulés la veille.
 


Enfin, toujours dans ce numéro du 26 août, un récapitulatif pour le moins "synthétique", avec un second avis sur le "café littéraire" qu'on jurerait recopié sur le premier :
 

Lorsque le fantastique devient familier

La 4ème édition des journées Barjavel s'est enrichie cette année de nouveautés. Avec un marché aux livres anciens qui a réjoui et attiré des passionnés, toute la journée de samedi, une randonnée cyclotouriste à Tarendol, sur les traces de Barjavel à Tarendol a réuni une quarantaine de personnes, sans oublier le circuit Barjavel et patrimoine devenu un grand classique.

Autre temps fort, la projection du très beau film " La charrette, elle était bleue " de M. Barge, évoquant la jeunesse de l'écrivain. Le volet littéraire avec la remise du prix de la nouvelle et de la poésie, autre grande première, s'avère être une excellente initiative qui a récompensé de nombreux candidats.

Le café littéraire de Pierre Creveuil, grand spécialiste de Barjavel et animateur de ses journées a pêche par son aspect trop académique. Le public est friand de vulgarisation, dans le bon sens du terme. Faire connaître Barjavel et le rendre accessible au plus grand nombre était le but de cette manifestation. Le thème de l'édition 2004 a d'ores et déjà été annoncé. Ce sera "Barjavel, journaliste".

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Commentaire rétrospectif le 27 août dans le Dauphiné Libéré, à propos de la soirée musicale et cinématographique.
 

Deux styles, une passion


La comédie musicale "la nuit des temps". Vêtus de costumes futuristes, et colorés les artistes amateurs
ont interprété 10 chansons parmi les 37 qui composent cette comédie musicale.

Avec "La nuit des temps" et "la charette elle était bleue", la soirée Barjavel a présenté deux facettes de l'œuvre du célèbre écrivain.

Dans le cadre de la manifestation "journées Barjavel, spécial merveilleux" plus de 250 spectateurs étaient réunis à la maison de pays. La soirée a débuté en chansons extraites de la comédie musicale "la nuit des temps". C'est à l'initiative de leur professeur, fervent admiratrice de Barjavel, qu'un groupe d'étudiants de Namur, s'est passionné pour ce roman. Vêtus de costumes futuristes, et colorés les 7 artistes amateurs ont interprété 10 chansons parmi les 37 qui composent cette comédie musicale, et montré leur talent en danse contemporaine. Depuis deux ans la communauté scolaire Sainte-Marie de Namur ne ménage pas ses efforts pour améliorer sa prestation, organisant même des "costumes" au sein de l'école. Déjà 5 représentations ont eu lieu en Belgique, mais tous comptent "aller plus loin" dans la qualité et l'organisation. Cela exige beaucoup de travail, mais ces jeunes sont très motivés et enchantés de revenir à Nyons avec une prestation nettement plus élaborée que l'an dernier.

En deuxième partie de soirée, c'est le président fondateur de l'association des amis de René Barjavel, Pierre Creveuil, qui présenta le film de Michel Barge. "La charrette elle était bleue". En compagnie du jeune Alexandre Martelli, âge de 6 ans, ces images nous plongent dans une époque révolue, celle des charrettes, des fours à bois, de la dure vie des campagnes et de la guerre de 14. A travers le magnifique regard du petit Alexandre, les extraits de "Tarendol" et "la charrette bleue" donnent une dimension toute particulière aux objets, paysages et ruelles que les Nyonsais voient tous les jours. Toute l'enfance faite de joies, de peines et parfois de solitude rêveuse, s'étale sur fond de bleu souvent teinté des couleurs merveilleuses des fleurs de la région. Ce film Michel Barge l'avait commencé à Tarendol, sans autre ambition que de recueillir de belles images. Ayant fréquenté dans sa jeunesse l'école d'art de Valence, il s'est perfectionné dans le domaine de la vidéo après avoir pris sa retraite d'artisan maçon. Marié à une Nyonsaise, la région lui était familière. Sa "rencontre" avec René Barjavel à travers "la charrette bleue" a été déterminante, et le film commencé sans but précis est devenu histoire, celle de l'enfant célèbre du Nyonsais. Lors du débat (fort court en raison de la température ambiante) Michel Barge reçut force félicitations pour être "allé à la vérité même, au-delà de l'anecdote, et des souvenirs" et avoir créé un "fondu dans l'atmosphère par la superposition réussie des textes et des images". Et Alexandre, l'acteur principal qui avait pris 2 ans de plus, était auprès de Michel Barge, ses grands yeux rêveurs posés sur tous ces inconnus qui l'entouraient amicalement.

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Le jeune Alexandre Martelli, 5 ans, interprète de René Barjavel enfant,
le réalisateur M. Barge et J.C. Armand.

Titre fort à propos que « Deux styles, une passion » pour qualifier cette soirée. En effet, les deux spectacles qui la constituaient offraient des atmosphères fort différentes, voire opposées : à l'exhubérance sonore de la comédie musicale faisant pendant l'ambiance intime et délicate du film de M. Barge, et il est normal que certains spectateurs aient préféré une partie plutôt que l'autre.
 


La Tribune de Montélimar, jeudi 28 août 2003, présentait sur une page entière un récapitulatif complet et sobre des moments les plus intéressants.
 

Sur les traces et à l'écoute de Barjavel

La journée du 23 août était consacrée à René Barjavel, du matin au soir. Promenade, lectures, chansons, cinéma...

Le nouveau sentier "Barjavel et Patrimoine"

Le parcours n'est pas tout à fait nouveau, mais il a été développé et formalisé sur un élégant dépliant disponible à l'Office de Tourisme. La Municipalité, conduite par Pierre Combes et accompagnée par de nombreux Myonsais, l'avait inauguré le 16 août. Il comporte 11 étapes concernant directement ou indirectement l'écrivain. En bout de parcours. au-delà de la ferme des . Rieux où le petit René passait ses vacances, une table de ' lecture du paysage " a été aménagée, dominant la ville de Nyons sur la rive gauche de l'Eygues. Le 23 août. l'infatigable Jean Laget, président de la Société d'Études Nyonsaises, a conduit un grand nombre de Nyonsais et de Touristes sur ce parcours, leur livrant explications historiques et anecdotes sur Barjavel et sur Nyons.

Paroles et Musique

Sur le parvis de l'Hôtel de Ville, la fin de la matinée a donné lieu à deux manifestations directement liées à René Barjavel. Un groupe de quatre jeunes des écoles de Nyons a lu des textes appartenant au répertoire "merveilleux" du romancier. L'année dernière, c'est le thème du 'fantastique" et de la science fiction qui était mis en valeur. Présentés par pierre Creveuil et lus par les jeunes, les textes dé cette année étaient extraits d'une nouvelle et du roman "L'enchanteur". En seconde partie, les enseignants, les anciens élèves et les élèves de l'école Sainte Marie de Namur (Belgique) ont dansé et chanté sur des extraits d'une comédie musicale composée à partir .de "La nuit des temps', ouvrage également du domaine "merveilleux". Cette comédie musicale résume les 300 pages de l'ouvrage de Barjavel en 37 chansons sur fond musical. Les chanteurs et chorégraphes en ont interprété quatre, dont l'une évoquait la méfiance de l'auteur de "Ravages" vis-à-vis de la science. Le texte des chansons est de Martine Bercy, la musique est l'œuvre collective de Jonathan Elias, Kevin Peiffer et Lucas Moons. La matinée s'est achevée par le verre de l'amitié offert par la mairie.

Livres anciens et cyberbus

Toute la journée se tenait un marché aux livres anciens, place des Arcades. La partie inférieure de la place y était entièrement consacrée. C'est une nouveauté par rapport aux précédentes journées Barjavel. Autre innovation à proximité immédiate des bouquinistes et en parfaite cohabitation avec eux : l'informatique, proposée dans un "cyberbus" venu de Chabeuil, appartenant à l'association des " Enfants du net ' que préside Christian Derisbourg. À l'intérieur du bus, 9 postes de travail attendaient les jeunes (ou les moins jeunes) pour leur permettre d'accéder à des jeux, à des sites Internet et de participer à une chasse au trésor. Rappelons que deux sites Internet concernent particulièrement Nyons et Barjavel : nyons.com et barjaweb.free.fr (sans point final). Mentionnons également asoft-nyons.net

Livres anciens

Soirée Barjavel

Malgré la chaleur et l'acoustique de la Maison de Pays, toutes les chaises installées étaient occupées pour assister à une fête en deux parties. La première consistait à donner la représentation complète de la 'comédie musicale "La nuit des temps", esquissée en fin de matinée par' l'école Sainte Marie sur le parvis de l'Hôtel de Ville. Grâce à des jeux de lumière, l'excellente chorégraphie exécutée par les jeunes artistes était bien mise en valeur. On regrettera tout de même que l'intensité excessive de la musique de fond ait rendu inaudible une bonne partie des textes chantés.

En seconde partie, projection d'un film de 45 minutes conçu, réalisé et .monté par Michel Barge, intitulé "La charrette elle était bleue". L'auteur a enchaîné de courtes séquences filmées, accompagnées d'une voix off (la sienne) lisant des phrases extraites de "Tarendol" et de "La charrette bleue". Le jeune Alexandre Martelli y tient le rôle du petit René Barjavel, filmé à Tarendol, à Nyons, aux Rieux, jusqu'à la mort de sa mère qui marque la fin de son enfance. Au passage, on reconnaît quelques acteurs nyonsais bien vivants parmi nous et tenant les rôles des personnes qui composaient l'entourage de René. C'est un film plein d'émotion, évoquant tout avec peu de moyens et beaucoup de talent. Par exemple, des images de quelques secondes sur les tranchées de 1914-18.

Michel Barge a été applaudi comme il le méritait.

Marc      

Nyons, vu du entier Barjavel

Devant l'hôtel de ville

Les jeunes lecteurs

Michel Barge et le petit Alexandre


 

Un autre avis, moins partial, sur le café littéraire...
 

Barjavel / "Le merveilleux" dans son oeuvre

Barjavel raconté par Pierre Creveuil.

C'était dans la cour carrée de l'ancien collège Roumanille ; un public de choix (Nyonsais, très attachés à l'histoire de leur cité, ou amateurs de Barjavel, était venu, malgré la chaleur, rendre hommage à Barjavel, à l'occasion du Café Littéraire conduit par Pierre Creveuil, avec la participation de Mlle Creveuil pour les lectures.

Autour de l'omniprésente Mireille Bottero, adjointe à la culture, l'on reconnaissait notamment la ravissante Nathalie Fert, Jean-Claude Armand et André Avallone, pour la ville de Nyons ; Chris Bernard, directeur de la revue de création poétique littéraire et artistique "Portique" ; Paulette Gaubil, secrétaire de ladite association , Jean Laget, président de la "Société d'Études Nyonsaises" ; Nicole Coquet, représentant "l'Union des Entreprises du Nyonsais", ainsi que le président Roullet de "l'Amicale des Nyonsais de naissance ou d'adoption". C'est par une approche sémantique du mot "merveilleux" et plus précisément du merveilleux Barjavélien; que Pierre Creveuil introduisit son exposé, rappelant notamment les notions de "surnaturel" de presque "fantastique" contenues dans les nouvelles de René Barjavel écrites en hommage à Jules Vernes ; dès 1946, l'auteur Barjavel dévoile l'intérêt qu'il porte au surnaturel ; le conférencier tint à rappeler que c'est à son professeur Abel Boisselier - du collège de Nyons - que Barjavel doit beaucoup, qu'il fut à la fois auteur de nouvelles, journaliste, romancier et enfin. après son dernier roman "L'enchanteur", écrivain de policiers !... "René Barjavel sait transcender le quotidien car il sait le regarder avec émerveillement, retrace des ambiances... Il sut également se nourrir des traditions des écritures médiévales ou celtiques, particuliérement inspirées dans le domaine du merveilleux. Barjavel dispose d'une immense palette de dons qui lui confèrent une plume exceptionnelle. Aussi, Pierre Creveuil, en conclusion avança-t-il "N'est-il pas l'enchanteur du XXème siècle ?"

C'est autour d'un pot sympathique que devait se poursuivre la discussion.

N.C


 

Et, pour terminer sur le dernier événement de ces Journées :
 

Journées Barjavel / Le palmarès du Prix Littéraire

Tous les lauréats ont été récompensés

Le jury, réuni à Nyons par Chris Bernard, était composé de sept personnalités du monde de la littérature, de la poésie, de l'enseignement et du livre. Le Prix 2003 de la Nouvelle (300 euros) est attribué à Pascale Corde-Fayolle, de Mégevette (74), pour "Du Bleu pour les générations futures". Un 2ème prix est attribué à Mme Claude Jego d'Orange (84) pour "Le monde de l'éclipsé". Un 3ème prix est attribué à Jacques Goyens, de Buis-les-Baronnies (26)... et Bruxelles pour "Le château enchanté".

Ont obtenu une mention d'honneur :
 - Max Aujard Calot, de Pern (46) : "Jeu de glaces".
 - Henri Gourgon, Grignan :"L'amoureux de la place des Arcades".
 - Myriam Matabiau, de Montastruc (47) : "Le grand chêne".

Le Prix 2003 de Poésie (200 euros) est attribué à Élisabeth Deshayes, de St-Etienne (42), pour "Vive Béton". Un 2' prix est attribué à Mme Anne Vanrenterghem, de Bailleul (59), pour "De Théorème en Anathème".

Un Prix des Jeunes Poètes est attribué à Julien Meyer, 16 ans, de Rasteau (84), pour "Vous êtes amoureux".
Ont obtenu une mention d'honneur :
 - Bernadette Behava, de Fontenay-sous-Bois (94) : "L'alchimie du mystère".
 - Michèle-Boyer-Caroti, de Marseille : "Cigales en sérénade".
 - Charlotte Mathilde Filioz, d'Orange : "Je ne suis que poète".
 - Robert Gleize, d'Arpavon (26) : "Romanichels".
 - Geneviève Levesque Géry, de Tournon (07) : "Koupala". 226 oeuvres ont été présentées.

D'autres nouvelles et d'autres poèmes ont été remarqués pour leur qualité : ils seront publiés dans les numéros à venir de la revue Portique.

Le Prix du site sur le "net" pour les amoureux de l'informatique et le Prix de la randonnée cyclotouriste "La Barjavel" (Nyons-Tarendol) ont été remportés respectivement par Mmes Lemaire Valérie et Anne-Laure (mère et fille) et par Stéphanie Rivière.

Les heureux lauréats des prix remportèrent suivant leur rang : coupes, chèques et bons d'achat offerts par l'Union des Entreprises du Nyonsais.


 

Qu'en a-t-il été de la chasse au trésor qui fut pour ses participants et animateurs un laborieux hammam, mais dont l'intérêt a retenu ceux vraiment motivés qui l'ont semble-t-il particulièrement apprécié ? Le vendredi 28 août voit un article du Dauphiné Libéré rapporter in extremis sinon le détail de la participation, mais de ses résultats.
 

Retour en images sur "la chasse au trésor"

La remise des prix du concours littéraire organisé par la revue Portique et la conférence de Pierre Creveuil sur le thème du merveilleux dans l'œuvre de René Barjavel, ont été suivies du palmarès des gagnants de "la chasse au trésor". Ce concours était organisé par la municipalité en la personne de Jean- Claude Armand, conseiller et membre de l'association "a-soft", ainsi que par le créateur du site Barjavel, Pierre Creveuil. Et pour cette occasion, l'on avait requis l'aide du Cyberbus des "Enf@nts du Net" qui avait stationné sur la place des Arcades. Les internautes étaient accueillis par P. Creveuil représentant de GM. Loup (équipe qui travaille depuis près de 6 ans à la mise en place du site) et un animateur qui dirigeait les participants souvent très jeunes vers les 9 ordinateurs multimédias équipés des périphériques et accès à Internet. Cette chasse aux trésors dissimulés dans le petit écran comportant 20 questions aléatoires, dont 14 relatives à l'œuvre de Barjavel et 6 concernant la ville de Nyons.

Surfer sur barjaweb.free.fr ou nyons.com (site mairie) ou encore nyonstourisme.com (site OTSI) fut un jeu d'enfant pour ces concurrents aguerris. Outre la participation au concours, le public pouvait profiter de la présence de ce bus venu de Chabeuil (et se déplaçant généralement dans les écoles et villages) pour s'initier ou surfer librement. A l'issue de cet après-midi consacré à la littérature, Valérie et Anne-Laure Lemaire, Stéphanie Rivière, Jean-Yves Willmann, Edwige Souvene et Tristan Duranton, six astucieux chasseurs de trésor, reçurent des mains de J.-C. Armand et P. Creveuil des cadeaux typiquement Barjavelliens ou nyonsais, sous l'œil approbateur du dragon et de l'Enchanteur qui ornaient la table de conférence. Ce concours très peu médiatisé est une intéressante initiative qui sera renouvelée l'an prochain sous une forme différente s'intégrant dans un projet global de l'Internet haut débit à l'échelle des Baronnies.

Anaïs et Pierre Creveuil lors du café littéraire.
 

Ces gagnants - et gagnantes - méritaient en effet de ne pas être oubliés.