Dans l'inspiration
du Voyageur Imprudent

 

On se doute bien évidemment que le thème des voyages dans le temps a vu une prolifération de romans, nouvelles et films, de qualité fort variable, et que, comme on l'a vu dans la section Genèse de la page principale, le roman de Barjavel s'inscrit dans une thématique globale.

Il ne peut être question ici de répertorier ces oeuvres de manière exhaustive, mais plutôt d'identifier celles qui relèvent de la même inspiration que Le Voyageur imprudent par le thème du paradoxe temporel en particulier.

Mais il convient tout d'abord de présenter deux oeuvres que le roman de Barjavel a inspirées directement, et qui ont pour titre... Le Voyageur imprudent.

L'auteur lui-même, ayant publié son roman en 1944, a nourri le projet d'en faire une pièce de théatre. Après une premier rédaction à la fin de la guerre qui lui donnait la forme de tragédie, il revient sur son projet à l'été 1950, et, comme il le commente lui-même dans Le Journal d'un homme simple :

20 août 1950.
Pour changer un peu de domaine, j'ai corrigé, en revenant de Collioure, mon Voyageur imprudent, récrit en juillet pour la troisième fois. Non pas mon roman, il est ce qu'il est, il restera tel, et pour ma part je ne le trouve pas mauvais du tout ! Mais la pièce que j'en ai tirée. Lorsque je l'ai écrite pour la première fois, c'était un drame. L'ayant terminée, je la relus. Et je m'aperçus que pour un drame c'était plutôt farce. J'avais été trahi par les mots et par mes habitudes et mes réflexes de romancier.
(...) C'est pourquoi on souffre moins de la lecture d'un roman moyen que du spectacle d'une pièce imparfaite. Le lecteur peut suppléer à ce que la lecture ne lui a pas apporté. Dans une pièce, ce qui manque fait un trou dans lequel s'écroule le reste.
J'avais écrit mon drame en comptant sur l'imagination et la sensibilité du spectateur. Mais le spectateur n'imagine pas. Il est assis dans un fauteuil. Il écoute et il regarde. Il prend ce qu'on lui donne. Et pour être sûr qu'il prend assez, il faut lui donner beaucoup. J'ai donc récrit mon Voyageur en décidant de renoncer au drame et d'en faire une comédie. Mais maintenant je ne suis plus sûr du tout que ce soit drôle.

Le projet en restera donc là, et aucune trace référencée de cette version n'est connue.
 


En 1981, le sujet inspira directement le monde du cinéma - où pourtant les films de science-fiction sur ce thème sont légion - et Pierre Tchernia, sans doute séduit par les aspects fantaisites qui pouvaient être tirés du roman, l'adapta en téléfilm qui fut diffusé au tout début de 1982. On pourra { voir ici la présentation dans Télérama },
Le téléfilm ne fut pas rediffusé par la suite, mais il a été mentionné (mais semble-t-il non projeté) en 1997 lors d'une exposition / festival de science-fiction à la Bibliothèque Publique d'Information du centre Georges Pompidou à Paris.
Il est occasionnellement projeté par l'INA lors de séances de rétrospectives, comme cel fut le cas en février et mars 2000.

Il apparait de ce que l'on peut lire dans cette présentation que, bien que faite du vivant de l'auteur, et sans nul doute avec son autorisation, l'adaptation prit des libertés par rapport au roman, et que l'aspect philosophique semble en avoir disparu pour faire place à des situations se voulant amusantes mais apparement décevantes, faute aussi de moyens technique suffisants.

Pierre Tchernia, dont les auteurs préférés dont Barjavel et M. Aymé, le reconnait :

Je sais que le Voyageur imprudent est un œuvre d'un foisonnant lyrisme et que je me suis livré, dans le cadre d'une dramatique de télévision, à une affectueuse trahison envers Barjavel : au travers de son roman, je me suis déplacé en voyageur imprudent. J'espère qu'il en restera le charme des personnages, la mélancolie du dnouement et l'envie de lire le roman. Je sais que les acteurs ont donné vie comme je le souhaitais aux personnages que j'ai adopté (car l'adaptateur est un père adoptif) et je les en remercie. Je pense à ceux qui sont au générique comme à l'ami fidèle qui est venu jouer le petit rôle du chef d'orchestre...

(Télé 7 jours n° 1127 du 2 janvier 1982, également rapporté dans l'anthologie Merveilleux, Fantastique et Science-fiction à la télévision française de J. Baudou et J.-J. Schleret, 8ème art éditions / INA, Paris 1995)



ŒUVRES D'AUTRES CRÉATEURS

Ici surtout, n'envisageons pas de tout lister !
Je ne peux que recommander la visite d'un site consacré à ce thème, [ Le Chronoscope ], qui explore le sujet de manière vraiment complète, tant du point de vues des références sur tous les médias que sur des études plus théoriques.
Le site [ La clepsydre ], lui aussi dédié au thème des voyages dans le temps, est davantage orienté vers l'actualité des créations dans ce domaine.

Nous verrons donc ci-après les œuvres les plus marquantes d'un point de vue peut-être quelque peu subjectif...
 



ROMANS et NOUVELLES

Univers 1986 - Ill. de Jill Bauman Si la littérature de science-fiction s'est très rapidement approprié le thème barjavelien du (puis des) paradoxe lié au voyage dans le temps, en en oubliant la paternité qui en revient à notre auteur, il faut quand même indiquer que l'anthologie "Univers" de la collection J'ai Lu - S.-F. (n°2012) a voulu rendre hommage à Barjavel dans son édition de 1986, ainsi que Pierre K. Rey l'exprime sa préface :

Voyageur imprudent sur un monde devenu sans doute trop matériel pour lui, René Barjavel a rejoint récemment sa Nuit des temps. En guise d'hommage, j'ai demandé à Lorris Murail d'exhumer son « Axiome fondamental du parricide prénatal », vertigineuse variation sur le Paradoxe de Barjavel. De quoi donner pas mal d'idées aux écrivains de science-fiction en manque d'inspiration.

Le recueil contenait donc { ce court texte  } de Lorris Murail, originellement paru en 1974 dans le fanzine Nyarlathotep. Hommage à Barjavel, certes, mais qui ne peut pas faire oublier l'opinion peu amène qu'a exprimée ce même L.Murail sur Barjavel dans le récent « Guide tout-terrain de la Science-Fiction » -  lui-même repris mot pour mot d'une encyclopédie de la S.-F. d'une décennie auparavant.

Pour ceux qui auront aimé le thème du Voyageur imprudent, je recommande tout particulièrement :

  • L'anthologie « Histoires de voyages dans le temps » (Livre de poche n° 3772), recueil de nouvelles sur ce thème décliné sur tous les tons, et faisant la part belle à de jolies versions du paradoxe. La préface de Jacques Goimard fournit de nombreuses références et aussi des thèmes d'approfondissement.
LP3772
  • Les paradoxes ou situations ahurissantes qui peuvent résulter de voyages dans le temps mal maîtrisés peuvent être traités avec humour, et plutôt que des fins tragiques, donner lieu à des chutes comiques. Le recueil de l'anthologie « Histoires à rebours » (Livre de poche n° 3773), de cette même collection, contient quelques nouvelles portant des signatures bien connues : Techniques de survie (Poul Anderson), et surtout L'Homme qui tua Mahomet (Alfred Bester), qui exploite précisément le thème du paradoxe.
LP3773
  • Le Voyageur de l'inconnu (Dr Futurity) de Philip K. Dick (Livre de poche n°7093, 1988), publié initalement sous le titre Docteur Futur (Le Masque S.-F. n°2, 1974), rapporte les extraordinaires aventures d'un médecin, Parsons qui se retrouve "aspiré" dans le futur par un groupe de dissidents qui lui demandent de réanimer un homme qui, grâce au voyage dans le temps, devait modifier l'histoire afin d'éviter la suprématie des blancs mais a été assassiné lors d'un de ses voyages. Fidèle à son sens du devoir, Parsons va aller dans le passé essayer de sauver l'homme, mais... l'histoire de la conquête du continent américain s'avérera aussi inflexible que l'épopée Napoléonienne ! P.K.Dick a aussi abordé le thème du voyage temporel et ses paradoxes dans d'autres romans, dont "En attendant l'année dernière".
    Voir des présentations (choisies pour ne pas divulguer le secret de l'intrigue...) :
LP 7093 / Le Masque SF n°2
  • La Patrouille du temps de Poul Anderson, saga débutant par une courte nouvelle contenue dans le premier recueil suscité, et dont le thème général porte justement sur le contrôle des voyages dans le temps par une patrouille spéciale ayant pour mission d'empêcher tout incident volontaire ou involontaire qui pourrait causer un paradoxe remettant en question l'Histoire...
    Sur Poul Anderson, voir :
    http://www.cafardcosmique.com/auteur/anderson.poul.html
  • Robert Silverberg, dans Les Temps parallèles (Éd.Marabout S.-F. n°595, 1969 et Presses de la Cité collection Superlights n° 20, 1984 - Up the line), complète les actions rectificatrices assez brutales de la Patrouille temporelle par celle des Guides touristiques qui organisent des visites des événements historiques, soulevant en cela une prolifération de paradoxes fort étonnants dont le moins "tortueux" est celui du meurtre du grand-père... À un point tel que, lors de leur formation, on apprend aux futurs guides que « en raison de la loi des Paradoxes Moindres, c'est le paradoxe le moins improbable qui a priorité... » Ce roman, pourtant peu connu et semble-t-il non réédité depuis 1984, mériterait plus d'attention, même si certains aspects de son côté jubilatoire inciteraient à en réserver la lecture aux adultes...
    Les masques du temps (The Masks of Time) est un angoissant roman sur un voyageur venu du futur dans ce qui semble un simple but touristique mais qui finira par être déïfié...
  • Et, de R.Silverberg également, de souvent courtes mais très "denses" nouvelles (publiées à l'origine dans le recueil Trip, puis regroupées dans le recueil Omnibus "Voyages au bout de l'esprit"), en particulier "Moi, moi-n et moi-n", et "Ce qu'il y avait dans le journal ce matin", qui explorent avec un humour acide les conséquences d'un paradoxe temporel appliqué à la spéculation boursière, la seconde se terminant en parfait accord avec une théorie dont nous reparlerons...)
    On en verra une présentation sur [ la page du site Omnibus ].
Les temps parallèles, (édition des Presses de la Cité collection Superlights n° 20 (1984)
 
  • Les Seigneurs de la guerre de Gérard Klein, space-opera sur le thème des tribulations du héros, Corson, à travers le temps en compagnie de soldats pour qui la guerre est une fin en soi. "CORSON est le jouet de Dieux futurs et se perd dans ses souvenirs, à moins qu'il ne se souvienne de son futur..."
    Sur G.Klein, voir :
    http://www.cafardcosmique.com/auteur/klein.html ]
  • Plus fantastique que science-fiction, Les Voies d'Anubis de Tim Powers (The Anubis Gates, 1983, prix Apollo 1987) Raconte les aventures de Brendan Doyle, professeur d'anglais, qui remonte le temps jusqu'en 1810 pour assister à une conférence du poète Samuel T. COLERIDGE, mais rate son retour...
    Sur Tim Powers, voir :
    http://www.cafardcosmique.com/auteur/powers.html ]
  • Les meilleurs récits de Douglas Adams (1952-2001), alliant science-fiction à un humour tout britannique :
    • Un cheval dans la salle de bain (Dirk Gently's Holistic Detective Agency), où le détective déduit l'existence d'une machine à voyager dans le temps comme étant la seule solution possible aux énigmes qui lui sont posées...
    • La pentalogie du Guide du routard galactique (Hitchhicker guide to the Galaxy, 1979), et ses "suites" : Le dernier restaurant avant la fin du monde (The Restaurant at the end of the Universe), La vie, l'univers et le reste (Life, The Universe and Everything), Salut, et encore merci pour le poisson ! (So Long, and Thanks For All The Fish), Globalement inoffensive (Mostly Harmless), ainsi que son exégèse par Jean Bonnefoy, "Surtout pas de panique".
    Sur D.Adams voir :
    http://www.cafardcosmique.com/auteur/adams.douglas.html ],
    ainsi que son site (en Anglais) :  ]http://www.douglasadams.com/creations/hhgg.html ]

et j'ai retrouvé, dans la Bibliothèque verte :

  • De l'écrivain-auteur-scénariste Noël-Noël : Le Voyageur des siècles, illustré par Jacques Pecnard, par ailleurs connu pour avoir illustré l'édition de 1972 de Roland, le chevalier plus fort que le lion...

    « Je suis votre arrière-petit-neveu, et J'ARRIVE DU FUTUR ! » Devant ce jeune homme souriant qui prétend venir de 1988, le vieux professeur d'Audigné se demande d'abord s'il n'a pas affaire à un fou. Mais le visiteur sait convaincre.
    Après avoir fait surgir d'un vieux miroir les charmants visages des dames de jadis qui s'y sont contemplées, il décide le professeur à prendre place dans une étrange « machine à remonter le temps ».
    Les deux voyageurs se retrouvent à Paris vers la fin du règne de Louis XVI. Mais quels imprudents ! Leur intervention risque de bouleverser le cours de l'histoire. Vont-ils empêcher la Révolution d'éclater, et Bonaparte de devenir général ?
    Avec sa verve et sa drôlerie habituelles, Noël-Noël entraîne ses héros à travers les siècles, dans ce roman qui a inspiré un grand film télévisé aux épisodes d'une folle fantaisie.

    Noël-Noël était ami et "collègue" de Barjavel (dans sa période d'activité cinématographique), on peut raisonnablement penser à une inspiration directe, le Voyageur des siècles pouvant se voir comme une version "pour la jeunesse" sur le thème de Barjavel.
    Ce livre pour la jeunesse est en fait la mise en roman - avec une fin rendue heureuse - du feuilleton télévisé que réalisa Noël-Noël en 1971 et qui fut diffusé en quatre épisodes de 90 minutes cet été-là : voir [ archives de la télévision des années 70 : http://www.tele70.com/archive-06-2007.html ]

  • Faut-il parler de voyages dans le temps pour le roman Memo d'André Ruellan ? La quatrième de couverture laisse deviner un sujet complexe, mais passionnant :

    Chercheur en pharmacologie, Paul cherche à mettre au point un médicament stimulant la mémoire et teste l'objet de ses recherches sur lui-même. À partir de cet instant, il se retrouve à la dérive entre différentes époques et différentes versions de son existence, cherchant à se raccrocher à la réalité ou à la provoquer grâce aux pouvoirs de plus en plus complexes des évolutions successives de ses créations chimiques.

    Mais s'ils sont individuels, c'est bien de voyages dans le temps qu'il s'agit. De quoi donner une nouvelle piste de réflexion aux théoriciens du sujet...
    André Ruellan, auteur de nombreux autres romans de S.-F. sous le pseudonyme de Kurt Steiner (et quelques autres), est aussi scénariste et.. dentiste. Memo a obtenu le Grand Prix de la Science-Fiction française en 1985.
    Voir : [ http://fr.wikipedia.org/wiki/Kurt_Steiner ]

Memo - Éd 2001

Le thème proche de celui des voyages dans le temps mais consistant en une fiction sur une Histoire ayant divergé à un certain moment d'avec la nôtre - autrement dit "que passerait-il maintenant s'il s'était passé ceci au lieu de cela... l'interrogation même de Saint Menoux... a reçu la dénomination d'Uchronie, et a aussi été une source d'inspiration féconde.
On pourra visiter deux sites consacrés à ce sujet :

Dans cette veine, on peut citer le célèbre Maître du Haut-Château, de Philip K.Dick, mais aussi l'excellente nouvelle de mon ami Ugo Bellagamba (alias Michael Rheyss), L'Apopis républicain, qui développe justement une fiction mélangeant avec maîtrise l'uchroniue, l'égyptologie, le space-opera et la ferveur républicaine face à un Bonaparte des temps futurs, l'idée de base étant que l'histoire a basculé différement à Waterloo.
On verra une présentation du recueil Aventures lointaines n°1 (1999, collection Présence du futur), contenant cette nouvelle, sur la page : http://perso.infonie.fr/fbeurg/lecture/AL-pdf.html



BANDES DESSINÉES

Dans ce domaine, il y a pléthore, sans compter les adaptations de romans... Je citerai un précurseur, dans la série Blake et Mortimer : Le Piège diabolique présenté sur la page [ http://www.jlmartin.com/bm/bmh.htm ].

Couverture du Piège diabolique
Les plus justement célèbres restent les séries :
Couverture du premier volume "La cité aux eaux mouvantes"
Couverture du premier volume de "Vortex" : "Tess Wood, prisonnière du futur"

Une série pour la jeunesse de Laurent Parcelier, La malédiction des sept boules vertes, en 5 tomes, présente un premier épisode intitulé... Le Voyageur imprudent. Mais le rapport avec le roman de Barjavel ne semble pas dépasser le titre et le thème du vert... Il s'agit plutôt d'un monde d'heroic fantasy avec esprits, elfes, bûcherons courageux, tyrans, gentils et méchants magiciens.
Voir des présentations de cette série :
 -  [ http://www.bdland.com/cgi-bin/collectAff.exe?caC=203327&x=c19 ], et
 -  [ http://www.bdnet.com/La%20Malediction%20Des%207%20Boules%20Vertes/fiche_serie.htm ]



FILMS

Souvent inspirés de romans, mais aussi pouvant être conçus directement pour le cinéma, les scénarios de films sur le thème du voyage dans le temps tirent souvent profit d'effets spéciaux quand ils n'en sont pas que le prétexte.
Parmi ceux méritant d'être signalés, je retiendrais :
  • La machine à explorer le temps : l'adaptation de qualité du roman de Wells de 1960 par avec Rod Taylor a été présentée dans la page principale.
  • Une remake de La machine à explorer le temps annoncé pour le printemps 2002, de Gore Verbinski et Simon Wells, petit fils de l'auteur. Cependant les critiques se demandent déjà s'il peut atteindre la qualité du précédent, malgré le relatif vieillissement de celui-ci.
    (voir une présentation sur le site de IMDB)
  • Le Voyageur des siècles, d'après le roman cité précédement, réalisé en 1971 en téléfilm de 4 épisodes par Jean Dréville, avec Robert Vattier, Hervé Jolly, et Raymond Baillet. Le téléfilm fut lui aussi re-projeté par l'INA en février 2000 dans le cadre d'une rétrospective consacrée au Temps.
Affiche du film
    Dolorean
  • Retour vers le futur (Back to the Future) de Robert Zemeckis en trois épisodes (1984, 1989 et 1990, Oscar des meilleurs effets spéciaux son en 1986), et peut-être un quatrième à venir, qui confrontent Marthy et le Docteur Emett Brown aux ruptures du continuum espace-temps, par le média d'une machine à voyager dans le temps bien dans les mœurs de notre époque : une Dolorean.
    On pourra voir un site d'un passionné, consacré à cette série : [ http://perso.wanadoo.fr/retourverslefutur/ ],
    ainsi que le site officiel en anglais [ http://www.bttf.com/ ].

    On notera la scène qui ne peut manquer de nous rappeler Saint-Menoux, lorsque Marty McFly, jeune homme de l'an 1985 envoyé bien malgré lui en 1955, sent soudain le souffle lui manquer : ses forces le quittent, il vacille, et voit avec horreur sa main devenir transparente. Dans quelques secondes, il aura été effacé de la surface de la Terre, parce qu'en empêchant la rencontre de son futur père et de sa future mère, il a conséquemment empêché sa propre naissance...



ÉTUDES

La thématique des voyages dans le temps, qui constitue le vif du sujet de cette inspiration, s'est vue développée par de nombreux auteurs, non seulement romanciers, mais aussi physiciens, philosophes, psychologues... Des études fort sérieuses sur un sujet qui peut paraître aussi "futile" (car on verra que même si la possibilité théorique de voyage dans le temps s'avère réelle, sa mise en œuvre à l'échelle macroscopique relève quand même de l'imagination débridée...) montrent que le thème va en fait bien plus loin que le simple divertissement romanesque, car il aborde en plein les concepts de Destin, Déterminisme ou Sens de l'Histoire, rapprochant une fois de plus la science-fiction de la philosophie. Sur cet aspect général des rapports entre la science-fiction et la philosophie, on pourra se reporter aux études :



RÉFLEXIONS THÉORIQUES de PHYSIQUE et de MATHÉMATIQUES

J'ai chargé un de mes collaborateurs de préparer une synthèse des aspects théoriques des voyages dans le temps, elle sera prochainement consultable sur cette page (vous pouvez m'écrire pour être informé en priorité de sa disponibilité.)
En attendant, et afin d'offrir des pistes de réflexion au visiteur intéressé, je me dois de conseiller la lecture d'excellentes études et listes thématiques sur ce sujet, en particulier  :
  • Émission sur Arte le 21 décembre 1999, présentant de manière amusante une boucle spatio-temporelle dans laquelle se frouvoie le professeur Archipi qui essaye sa machine à emonter le temps. L'évocation du paradoxe est bien demême nature que celui de Saint-Menoux, et la "solution" fort similaire : [ http://www.arte-tv.com/hebdo/archimed/19991221/ftext/sujet3.html ]
     
  • Le Temps déployé - Passé, Futur, Ailleurs - Éd. du RocherLe Temps déployé, livre du physicien au CNRS Costa de Beauregard (Éd du Rocher, coll. L'esprit et la matière, 1988)présente une étude théorique du concept de temps dans la physique fondamentale, qui se veut accessible à un public de non-spécialistes par l'emploi d'un vocabulaire simplifié sans être simpliste.
    Malgré tout, l'utilisation inévitable d'un formalisme de base de la physique moderne (probabilités ondulatoires, opérateurs quantiques...), même s'il ne s'accompagne pas de développements d'équations complees, rend peu compréhensibles - au sens "profond" - certains aspects des théories exposées, et indit plutôt le lecteur à en faire des articles de foi. Attitude qui ressort aussi de l'accueil que reçut la pense de Costa de Beauregard dans le monde des physiciens plus "conventionnels" (ou peut-être plus "orthodoxes") qui ont pu se hérisser de ses ouvertures, pourtant prudentes et mesurées, vers certains domaines du "paranormal".
    Costa de Beauregard y discute largement du paradoxe Einstein-Podolsky-Rosen (E.P.R) après des "rappels" théoriques des différents formalismes relatifs à l'espace et au temps. Il en ressort en particulier que, si la théorie de la Relativité n'a pas été explicitée en tant que telle avant Einstein, ce n'est que l'effet d'une certaine "frilosité" intellectuelle, l'élément déclenchant ayant été l'expérience décisive de Michelson-Morlay en 1887 montrant le caractère absolu de la vitesse de la lumière.
    Les écritures formelles de la physique quantique relativiste amenent Costa de Beauragard à considérer le temps comme "non-orienté", sa "réversibilité de droit mais non de fait" sert alors de base à l'auteur pour considérer comme possibles les allers-et-retours dans le temps en révisant le concept de causalité d'une manière pour le moins stimulante intellectuellement. On pourra lire un article de C. de Beauregard abordant ce sujet sur la page [ http://perso.club-internet.fr/nicol/ciret/bulletin/b13/b13c16.htm" ]
  • Une page théorique bien complète mais accessible sur le thème "Science et voyage dans le temps", développant en particulier la théorie des trous de vers, nom donné par le physicien John Archibald Wheeler à ce qu'avait imaginé Einstein et Nathan Rosen sous le nom de "pont d'Einstein-Rosen", singularités de l'espace-temps très courbé permettant le passage "soudain" d'un "endroit" à un autre. Les aspects liés aux paradoxes, et plus généralement aux lois de causalité sont également discutés.
    Voir la page : [ http://www.ifrance.com/timeworld/voysci.htm ]
     
  • La page [ http://fbon.free.fr/science.html ], construite par un fan de la série télévisée "Sliders", fournit des explications similaires sous une forme plus "lisible", mais aussi une indication de la "solution" du paradoxe, à savoir une théorie de la multiplicité des univers ; elle soulève toutefois un autre paradoxe, celui de la non-conservation de la masse...
     
  • Une autre synthèse sur quelques théories : [ http://www.geocities.com/crousset.geo/cosmos.html ].
     
  • Une page canadienne sur les possibilités de voyage temporel reprend aussi ces explications, [ http://www.nrc.ca/time/francais/4.2-f.html ], et elle propose un article de Pascal Lapointe (paru initialement dans le journal canadien "La Presse" le 12 décembre 1994), "Question de temps", qui fait un premier point sur les caractéristiques de l'espace-temps qui se trouvent applicables à l'élaboration de voyages dans le temps.
    Cet article lui-même se trouve à la page : [ http://www.cam.org/~paslap/pascal/txt10.html ]

Pour les anglophones, de nombreuses pages en anglais poussent un peu plus loin certains aspects théoriques, ainsi :

  • Une page complète sur le voyage dans le temps et la physique moderne (Time Travel and Modern Physics) à l'Université de Stanford : [ http://plato.stanford.edu/entries/time-travel-phys/ ], qui présente une solution, ou plutôt réfute le problème des paradoxes tels que celui de Saint-Menoux en faisant appel au théorème du point fixe (théorème de Brouwer), dont l'application qui en est donnée à la photographie voyageuse est bien la "solution" de la nouvelle de Silverberg présentée précédement...
  • Une présentation générale de toutes les prétendues possibilités de voyages, avec de très nombreux liens d'approfondissement : [ http://freespace.virgin.net/steve.preston/Time.html ],
    L'auteur prend en effet à témoin l'Équation d'Énergie du Voyage dans le temps comme argument-choc (voir : [ http://freespace.virgin.net/steve.preston/time-travel-equation.html ]).

Le paradoxe lui-même a inspiré, sur une base "mathématique", une courte nouvelle : "SALE TEMPS..." par Jean-Pierre Guillet : [ http://www.acdev.com/~fabrice/nouvelles/saletps.htm ]


COPYRIGHTS

  • Les images de couvertures des ouvrages mentionnés sont © de leurs éditeurs respectifs
  • Tout ce qui n'est pas mentionné ci-avant est © G.M. Loup.

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