Dans la DRÔME Provençale,
sur les traces de René BARJAVEL


Je vous invite à cette promenade dans la Drôme Provençale qui nous mènera sur les lieux où vécut notre auteur, et qu'il évoque dans ses ouvrages, tant autobiographiques (la Charrette Bleue, le Journal d'un homme simple) que romanesques (en particulier Ravage, et surtout Tarendol dans lequel la ville de Nyons est renommée Milon-des-Tourdres)

Pour la commodité de la visite, celle-ci est divisée en trois parties présentées sur trois pages différentes :

  1. Nyons, sous-préfecture, ville natale de René Barjavel.
  2. La campagne autour de Tarendol, village d'origine de la famille Barjavel, où repose l'auteur, face au mont Ventoux.
  3. Les autres villages évoqués dans différentes oeuvres.

Quelques conseils aux visiteurs :

  • Pour une "vraie" visite sur place, la meilleure période est semble-t-il le mois de juin. C'est la saison des cerises, l'affluence touristique est très modérée (Nyons n'est certes pas la Côte d'Azur !), et la température clémente. On pourra séjourner à Nyons, ou dans un village voisin (voir notre deuxième promenade à Tarendol).
  • Le souvenir de René Barjavel est relativement discret dans la région, en dehors de la (journée Barjavel), manifestation de la municipalité de Nyons dédiée à l'auteur. Hormis cet événement ponctuel, Nyons reste une ville d'écrivains qui s'enorgueillit de la proximité de Grignan, célèbre pour la présence de la Marquise de Sévigné, et de citations de Giono. Des écrivains locaux y sont encore bien actifs et des manifestations culturelles sur ces thèmes sont fréquentes. Notre auteur en est peut-être un peu oublié.
    Néanmoins, la Société d'Études Nyonsaises conserve activement la mémoire du patrimoine local, dont René Barjavel est indiscutablement une figure marquante (voir son site, Terre d'Eygues : [ http://www.terre-eygues.net ]. Elle a en particulier créé, avec le concours de la municipalité, un parcours balisé "Chemin Barjavel et Patrimoine" accompagné d'un dépliant disponible en mairie et à l'Office du Tourisme, qui propose des étapes signalées avec élégance sur des lieux marquants de la vie de l'auteur et de l'histoire de la ville (départ devant l'Office du tourisme).
  • Ces pages de visite virtuelle sont conçues comme un album photo interactif. Certaines illustrations sont cliquables, ce qui provoque l'affichage d'une autre vue du même site, ou de détails. Ces illustrations sont identifiées par une * près de leur légende.

Nous commencerons par la ville de Nyons elle-même, qui vit naître René Barjavel le 24 janvier 1911, et dont lui-même disait :

NYONS, BELLE ET DOUCE VILLE, OÙ SONT PLANTÉES MES RACINES, ET OÙ MON COEUR EST RESTÉ

comme le rappelle la plaque posée par la municipalité sur la maison natale, 5 rue Gambetta (voir ci-dessous). Barjavel a aussi dédicacé cette carte postale de la ville, avec humour et affection pour sa ville natale.
 

carte dédicacée par R. Barjavel

En cela, il reprend et rectifie la phrase de Jean Giono :

Nyons me parait être le Paradis terrestre.

Nyons bénéficie d'un climat exceptionnel, particulièrement sec et ensoleillé, qui favorise les cultures fruitières dont la région bénéficie. Ce fut d'ailleurs une surprise pour l'écrivain lorsque son premier voyage à Valence lui fit découvrir une météorologie moins clémente... { lire le passage }.

L'office du tourisme de Nyons met à la disposition du visiteur un plan-guide général bien commenté, et m'a confié qu'il avait existé un projet de "circuit Barjavel" dont une maquette m'a été remise. Ce projet, fort intéressant pour notre propos, est semble-t-il finalement abandonné. Toutefois, nous nous en inspirerons - avec d'ailleurs quelques ajustements - pour cette "randonnée".
On pourra aussi se reporter :

  • au site Internet de la ville de Nyons (http://www.nyons.com),
  • à celui de l'Office du Tourisme (http://www.guideweb.com/nyons).
  • et, pour l'ensemble du la Drome Provençale, à celui très complet de www.la-drome-provencale.com qui propose randonnées, forum, activités et informations actualisées.
qui fourniront aussi des indications et des liens utiles pour préparer une visite sur place et un séjour.

De plus, le livre de Mme S. Chamoux, écrivain de Nyons, "Nyons - Le Temps Retrouvé" (Éd. Équinoxe 13570 Barbentane) est remarquablement documenté de reproductions de cartes postales anciennes, commentées admirablement avec érudition et humour.


Cette vue de Nyons, à partir de la rive sud de l'Eygues (que Barjavel orthographie plutôt Aygues, ce qui est d'ailleurs plus proche de l'étymologie provençale du mot qui signidie eaux), du quartier des fours à chaux, montre au premier plan

photo (c) G.M.Loup

la promenade de la digue où se trouve (sur la droite) un moulin à huile proposant visite et dégustations {  }, et sur la hauteur, les quartiers anciens où jouait le jeune René, autour de l'école primaire de « La Charrette bleue », maintenant Musée Archéologique.

En pénétrant dans la ville par le pittoresque Pont Roman, construit au XIVème siècle, on accède directement, sur la gauche, aux quartiers anciens aux rues étroites et maintenant quasi-piétonnes pour un bon nombre d'entre elles. { voir la description dans Tarendol }.
À droite du pont, un musée de la moto pourra intéresser les amateurs, mais on suivra la rue de la Maladrerie jusqu'au à travers des quartiers d'artisans jusqu'au musée de la scourtinerie (fabrique de "filtres à huile d'olive" en corde).

Le Pont Roman, inspirateur des peintres - cliquer pour une autre vue
Le Pont Roman, vu de la rive nord vers la Citadelle sous laquelle la route passe en tunnel *.

Le "sommet" de cette partie de la vieille ville est le quartier des Forts, délimité autrefois par une muraille dont il reste quelques parties. C'est dans ce quartier qu'habitait la Caroline évoquée dans l'article du Journal du Dimanche du 10 juillet 1977 ( aller à cet article), et dans «  La Charrette Bleue ». { voir l'extrait }.

cliquer pour voir une autre vue
Ruelle(s) du quartier des Forts au début du siècle,
et à présent. *

Quelques cartes postales anciennes de ma collection donnent une idée de l'état plutôt miséreux de ce quartier au début du siècle, alors que maintenant, des rénovations en ont fait le quartier "chic" et pittoresque de la ville ; il abrite des ruelles voûtées, pavées, des soustets (passages couverts enjambant les rues - { voir } ), des tours, qui sont les restes des fortifications d'autrefois. C'est dans la rue Toesca (autrefois rue des Écoles), très pentue, que se trouve le musée archéologique dans les locaux de l'ancienne école primaire. { voir un extrait }.

photo (c) G.M.Loup
Entrée du musée archéologique,
autrefois l'école primaire.

Dans Tarendol, la description de cette école et de l'allure de sa rue servent de modèles pour le Collège de Jean, mais sa situation est en revanche bien donnée là où se trouve effectivement le collège où l'auteur fut élève. (Draye de Meyne, rue séparant la "vieille ville" de la "ville neuve") { voir l'extrait }.

Au centre de la vieille ville, la tour de l'Horloge est le clocher de l'église. Sa silhouette est surmontée d'une sorte de cage de dentelle de fer soutenant le carillon.

photo ancienne A.Thiriat, Toulouse / coll. G.M.Loup
La tour au début du siècle
photo (c) G.M.Loup
La tour à présent

Le sommet du quartier des forts est dominé par la Tour Randonne, ancienne tour des fortifications. Depuis sa transformation entreprise par un prêtre dynamique en 1862, elle abrite la minuscule Chapelle Notre Dame du Bon Secours consacrée en 1864 : le sanctuaire richement décoré ne contient que deux chaises. Sa silhouette autrefois carrée fut surmontée d'une dentelle de pierre qui sert de trône à la statue de Notre Dame. Dominant la ville,elle se voit de loin lorsque l'on approche de Nyons et est remarquablement mise en valeur par l'éclairage du couchant et, la nuit, par une mise en lumière qui la fait se dresser vers les étoiles.


photo (c) G.M.Loup

René Barjavel est né rue Gambetta, dans la boulangerie familiale. Cette boulangerie existe toujours, mais ses propriétaires ne sont plus des Barjavel depuis le départ d'Henri, père de René, comme l'auteur lui-même en fait état dans « La Charrette bleue » { voir l'extrait }.

Cependant, notre auteur est mis en valeur par le boulanger actuel, un panneau placé à l'entrée de la rue (en face l'emplacement de l'atelier d'Illy) indique "l'ancien fournil de Barjavel" (bien que René lui-même n'a jamais été vraiment boulanger).
Sur la maison elle-même, entre la porte d'entrée et la fenêtre de la chambre où naquit l'auteur, et dont le volet, toujours présent, fut percé d'un coup de baïonnette en 1918 { voir l'extrait et voir le volet }, une plaque commémorative honore la mémoire de l'enfant du pays { voir }

photo (c) G.M.Loup

Plus tard, devenu écrivain confirmé, Barjavel aimait revenir à Nyons,
se promener dans les ruelles de son enfance, et retrouver la boulangerie de ses parents.
L'auteur retrouve son pays natal Devant la boulangerie, rue Gambetta

Ce plan récent du centre de Nyons autour de la Place de la République, ancien cimetière { voir l'extrait }, permet de situer les emplacements d'évènements de l'enfance de l'auteur qu'il rapporte dans « La Charrette Bleue » *

carte du centre ville La place du vieux cimetière, le terrain de jeux de René - voir citation La remise du bureau de tabac - voir citation La boulangerie - voir photo d'époque L'emplacement de la forge d'Illy - voir citation Le coin de la rue du 4 septembre - voir citation Le collège de René - voir citation Le quartier des Forts - citation plus haut Le Champ de Mars, maintenant Place de la Libération La place du marché aux cocons - voir citation
l'Université Populaire, à l'emplacement de la forge d'Illy

De l'autre côté de l'avenue Paul Laurens (en face de l'ouverture de l'avenue Gambetta) se situe l'emplacement de la forge d'Illy, là où fut construite la charrette bleue, terminée ce terrible jeudi d'été 1920 par le cerclage de fer de ses roues, récit qui constitue la trame du livre { voir l'extrait }.
A cet endroit se trouve maintenant l'Université Populaire.
Toutefois, non loin (rue du 4 septembre, parallèle à la rue Gambetta) se trouve un immeuble dénommé résidence de l'Ancienne Forge dont le nom commémore l'activité.

Les sites évoqués par l'auteur à l'occasion d'évènements typiques d'une époque révolue ont bien changé à présent, ne serait-ce que par l'omniprésence des automobiles en circulation - le centre-ville de Nyons est le carrefour irradiant vers les quatre coins de la Drôme - mais aussi en stationnement, les rues étroites de la vieille ville ayant amené la municipalité à aménager les places (de la République, de la Libération, du Dr Bourdongle), en espaces de stationnement.
Avec nostalgie, on se replongera dans la vision qui était celle du jeune René au début du siècle 

La place Carnot au début du siècle - cliquer pour voir une autre vue

La place Carnot *, maintenant place du Docteur Bourdongle, est bordée d'arcades ombragées et fraîches qui rappellent celles de la Place des Vosges de Paris. Ce style de place se rencontre dans d'autres bourgades de cette région, en particulier à Buis-les-Baronnies, à trente kilomètres au sud de Nyons { voir }.
Des petites boutiques, en particulier d'artisans, d'antiquaires, de livres anciens, et quelques restaurants accueillants, lui gardent une atmosphère paisible.
C'est là que se tenait, une fois par an, le marché au cocons. { voir l'extrait }. À présent s'y tient chaque jeudi un marché provençal coloré et animé { voir }.

L'ancien Champ de Mars s'appelle à présent Place de la Libération.
C'est le véritable "centre ville" de Nyons, qui était au début du iècle un terrain de promenades planté de platanes.
Les platanes sont toujours là, mais la partie "sud" (en face le cinéma l'Arlequin, sous l"avenue Paul Laurens) est maintenant essentiellement transformée en parking.

Le Champ de Mars au début du siècle
le centre ville
Vue actuelle du rond point de la Place de la Libération.
La rue ouvrant à droite du Café de la Bourse donne sur la Place Carnot.
La voie dans l'axe de la vue est le Draye de Mayne qui monte vers la Mairie et,
plus loin, le Collège René Barjavel.

En s'éloignant du centre ville vers l'ouest, remontant l'avenue Paul Laurens, on atteint l'ancienne gare de voyageurs (maintenant bureaux de la sous-préfecture), chargée d'émotion pendant la guerre de 1914-1918 avec l'arrivée des permissionnaires ou des blessés - ou leur départ pour le front. { voir l'extrait }.
Cette gare était le terminus de la ligne locale Pierrelatte-Nyons, qui fut construite durant la dernière décennie du XIXème siècle pour accompagner le début du tourisme et permettre le transport des marchandises récoltés en Provence en raccordant la région à la ligne Paris-Lyon-Marseille { voir l'extrait }.
( voir aussi cette page du lycée de Valréas )

L'ancienne gare de voyageurs - carte postale ancienne

Continuant encore plus loin dans cette direction, en suivant l'avenue de Venterol, on sort de l'agglomération principale, et, après avoir traversé le Pont de Sauve, on arrive au pied du chemin des immortelles, assez pentu, qui conduit à la Grange, ferme du grand-père maternel de René, Paul Paget. { voir l'extrait }.

En amont, sur la colline, se trouve la source qui fut aménagée par le grand-père maternel de l'auteur dans une petite caverne qu'il creusa lui-même { lire le récit }.
Cette même source a servi de modèle pour celle de Saint Sauveur du Désert décrite dans Tarendol, mais dont la présentation est mêlée à des détails de situations qui sont ceux de la fontaine du village de Tarendol que nous verrons dans la deuxième partie de la promenade. { lire le récit dans Tarendol }.


Une autre visite plus touristique permettra de découvrir des attraits fort intéressants de la ville : les moulins à huile, les vieux moulins, le jardin des arômes et des plantes, la distillerie de Lavande et Plantes aromatiques, le Musée de l’Olivier, le musée archéologique...


À présent, avant de prendre la route vers Les Rieux puis Tarendol, imaginons-nous la ville... faute de la voir.


Les Rieux

Les Rieux étaient mon paradis. Je n'y trouvais aucun enfant de mon âge pour jouer avec moi, mais je n'avais besoin de personne. Je passais mes journées à décourvir les trésors du royaume. La plus grande richesse était l'eau.

(La Charrette bleue, p. 171 de l'édition originale)

Les Rieux sont un groupe d'habitations, qui constituent un hameau étendu, occupant une vallée fraiche, parce qu'humide (rieu signifie rivière) situé à l'écart de Nyons.
Après avoir franchi le Pont Romain, on traverse le quartier du Four à Chaux au pied de la Citadelle, puis on quitte la route principale (que l'on prendra pour se rendre à Tarendol) en montant la route des Guards.
En continuant encore plus haut, la route conduit à un remarquable point de vue dominant le vallon avec la ville de Nyons au delà et derrière la colline dont l'escarpement constitue la Citadelle.

Cliquer pour voir une vue agrandie et localiser la ferme de César Paget
Le vallon des Rieux vu du haut *
(la ferme de Gérard Paget au bord de la route)

Mais prenons la route vers Sainte Jalle, et dirigeons-nous maintenant vers Tarendol où reposent l'écrivain et des membres de sa famille.
(le visiteur "pressé" pourra aussi entamer directement la visite aux châteaux anciens de la Drôme provençale)


AVIS DES VISITEURS


Éblouie par ce site, cette région que je connais fort peu mais que mes ancêtres ont parcouru sans doute à pied, à dos de mulets ; une partie était originaire de Montauban pour s'installer à Orange où ils se sont alliés à des familles orangeoises. Dans ces ancêtres d'Orange, j'en ai une qui s'appelait Barjavel et dont les parents se sont mariés à Orange en 1701 ; j'ai déjà cherché mais jamais trouvé une généalogie de René Barjavel et il me plairait bien de savoir s'il en existe une.
Je ne connais presque pas cette région mais déjà ce site me l'a faite apprécier et c'est merveilleux. Je n'ai pas encore lu tous les textes qui s'y trouvent mais cela ne saurait tarder.
En attendant, merci pour ce voyage.

Josette, Nancy - 14 août 2001

Je signale à Josette qu'une telle généalogie existe, Mme Chamoux, écrivain de Nyons, y a travaillé. Avec sa permission, des éléments ont été présentés sur le barjaweb dans la section (biographie).


Ce ne sera pas une critique mais de vifs compliments pour le travail dont vous nous faites bénéficier.
Je m'arrête de temps en temps à NYONS (hôtel la Caravelle) mais j'ignorais jusqu'à ce jour les attaches que René Barjavel avaient avec cette ville. Or la lecture de cet auteur a représenté pour moi des heures délicieuses, donc une grande reconnaissance à René Barjavel malheureusement assez oublié maintenant.
Mais que fait l'Office de Tourisme de NYONS ?
Merci encore pour votre travail

C.L, Tour - 8 septembre 2001

J'ai pu apprendre à C.L. que l'Office de Tourisme et la Municipalité de Nyons ont organisé en 2000 et en 2001 la Journée Barjavel, le dernier samedi d'août, et mes collaborateurs y ont assisté en 2001, et même participé... : voir la présentation de la journée).


J'ai fait de belles randonnées à pied sur la Montagne d'Essaillon et celle de Garde Grosse au printemps de cette année. C'est un endroit magnifique.

Libaax, Lille - 30 octobre 2005


Vous aussi, faites partager, par l'intermédiaire du barjaweb, votre opinion sur cette promenade dans la Drôme provençale sur les pas de l'auteur.


COPYRIGHTS


  • Le texte du roman « Tarendol » est © Éd Denoël, 1946.
  • Le texte de « La Charrette bleue » est © Éd Denoël, 1980.
  • Les photographies en couleurs sont de G.M. Loup ou bien des cartes postales locales
  • Les cartes postales anciennes appartiennent à la collection de G.M. Loup
  • Les photographies en noir et blanc montrant l'auteur sont extraites du dossier-interview de l'édition Le Tallandier de « La Charrette bleue »
  • Le plan du centre ville de Nyons est extrait du dépliant-guide fourni gracieusement par l'Office du Tourisme de la ville.
  • Tout ce qui n'est pas mentionné ci-avant est © G.M. Loup.