![]() | Et s'il tient beaucoup de place dans le cœur de nos enfants, ne nous en plaignons pas, car il est un des visages de l'amour. |
Croyez-vous au Père Noël ? Hum, peut-être pas... Y avez-vous cru ? Peut-être... Vos enfants - si vous en avez -
y croient-ils ? Selon les résultats d'un récent sondage, probablement .
Ou peut-être jouent-ils à y croire, comme ils jouent à croire au Grand Méchant Loup, aux sorcières, aux fées, ou comme
nous-mêmes jouons à croire à je ne sais trop quoi...
Mais existe-t-il ? Personnellement, je pense que oui, mais pas sous la forme conventionnelle il faut le
dire, du moins en ce qui concerne MON Père Noël. De nos jours, les liens entre la fête de Noël et la religion
semblent se faire parfois ténus, pour ne rien dire de l'histoire même du Père Noël .
N'a-t-on d'ailleurs pas vu récemment dans les provinces du Nord la tendance actuelle à la laïcité militante désacraliser
chirurgicalement la représentation locale du Père Noël en concluant par la confiscation manu municipalis des Saint-Nicolas
en chocolat destinés traditionnellement aux enfants des écoles ?
Le débat sur le bien-fondé de cette tradition est cependant loin d'être nouveau.
Les explorations d'archives journalistiques concernant notre auteur que j'ai pu récemment poursuivre en terminant l'inventaire
de ses écrits dans Carrefour (1948-1942) m'ont mis sous les yeux les échos d'une polémique virulente qui a fait rage en
France en décembre 1951 : une effigie du Père Noël avait été brûlée devant la cathédrale de Dijon. Sans prendre parti,
l'hebdomadaire avait confié à deux de ses rédacteurs l'instruction du procès démocratique de la victime de cet auto-da-fé quelque peu expéditif...
Après un réquisitoire passionné de l'écrivain Gilbert Cesbron, argumenté par ses convictions religieuses et sociales, la
parole passait à la défense, et la vibrante plaidoirie de René Barjavel invitait le gros bonhomme rouge et blanc à
garder encore pour de nombreuses années son habitude de rendre visite aux enfants.
Je vous invite à replonger dans le cœur d'un débat qui conserve toute son actualité, en découvrant la retranscription
complète de ces articles sur le barjaweb à la page :
étoffée, comme c'est la tradition, de quelques notes explicatives pour re-situer un contexte sans doute
ignoré des jeunes générations.
Reconnaissons que, sans la petite présentation que je viens de faire, la position de
Barjavel sur le sujet n'aurait peut-être pas été évidente à deviner. Quelques expériences que j'ai pu faire auprès
d'amis experts soumis à la question "Barjavel était-il pour ou contre le Père Noël ?" ont révélé des hésitations, levées
par l'ajoût de détails concernant les protagonistes de la polémique qui amenaient l'avis, un peu radical mais souriant, que
“si le clergé (catholique) était contre, Barjavel avait dû être pour...” Cependant, les arguments des deux
écrivains ne s'opposent pas complètement : Barjavel ne répond pas point par point aux dénégations enflammées de Cesbron,
mais, en fait, place la discussion sur un autre domaine. Les argumentaires sont fermes mais respectueux et complémentaires,
refusant l'intransigeance et les positions extrêmes. Chacun jugera... Et si vous le souhaitez, vous pouvez me communiquer
vos avis à partir du lien figurant sur la page.
Je parlais de l'exploration des archives du journal Carrefour.
Les approfondissements du thème « René Barjavel, journaliste » qui fut celui des Journées Barjavel 2003
et de leur Moulin littéraire (voir http://barjaweb.free.fr/SITE/themes/journalisme/rbmoulin.php)
sont loin d'être épuisés ! Alors que la Mairie de Nyons m'a fait savoir que les prochaines Journées auront lieu en 2006,
sur un thème qui n'est pas encore défini, cette année "sabbatique" en termes d'organisations longues et difficiels apparaît
donc comme un gage de nombreux approfondissements et découvertes. J'en profite pour noter que le numéro de Carrefour
présentant la polémique du Père Noël de 1951 contenait aussi une double page de prospective qui, sous le titre « Le
Père Noël vous apportera ces cadeaux... dans quelques années », montrait des prévisions d'innovations qui se
sont révélées justes, et que notre auteur avait aussi incorporées dans ses romans : cinéma en couleurs et en relief
avec son stéréophonique, photo instantanée, fécondation in vitro, fours à micro-ondes, transmissions télévisuelles à distance, etc
(article de Robert Clarke qui sera chroniqueur scientifique de la Presse française pendant de nombreuses décennies).
On sait que Barjavel, alors âgé de quarante ans, tenait dans Carrefour la rubrique de critiques de théâtre,
puis celle d'émissions radiophoniques maintenant inventoriées sur la page :
Occasionnellement, on trouve aussi dans cet hebdomadaire quelques chroniques générales du plus grand intérêt. Ce sont surtout de longues confidences et anecdotes personnelles qui deviendront quelques années après la base de son Journal d'un homme simple. Attendons-nous donc à une prochaine relecture de cette œuvre, car ces éclaircissements et quelques autres viendront apporter des éléments nouveaux sur cette période charnière de la vie de l'écrivain qui allait peu après commencer sa carrière de scénariste.
En ce début d'année, je veux conclure en vous présentant en mon nom et celui de mes collaborateurs mes meilleurs vœux de santé et de bonheur. Que toutes vos entreprises soient couronnées de succès, et que les jours qu'il nous reste avant de célébrer une nouvelle année vous apportent tous quelque chose, d'abord beaucoup de joie au quotidien. Et peut-être pour les plus sages d'entre nous, ne pas dédaigner d'en garder un qui soit de grande tristesse. La vie est aussi faite de cela !
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Pary sur Arche, le 8 janvier 2005 |
Les index correspondent aux notes de renvoi dans le texte.