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![]() PRÉSENTATIONUn livre d'art du peintre Willy Mucha
{ Meilleure vue de la couverture }
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La rareté de cet ouvrage et la fierté que j'ai d'avoir pu le trouver m'ont incité irrésistiblement à en faire partager le contenu avec les visiteurs du barjaweb.
C'est par la lecture du Journal d'un homme simple que se révèlent les origines de l'attachement de Barjavel à Collioure et de son amitié avec Willy Mucha. C'est en effet à l'été 1950 que Barjavel et quelques amis se sont rendus à Collioure pour y réaliser le tournage du film "Barabbas", inspiré par la pièce de Michel de Ghelderode. N'ayant pas prévu d'hébergement, ont été très amicalement accueillis par Willy Mucha qu'ils ne connaissaient pas et qui leur avait été simplement recommandé par un ami commun. Barjavel raconte :
Barjavel connaissait déjà la région, car c'était autour de Palavas-les-Flots qu'il s'était pendant quelques mois
"replié" après l'armistice de 1940 et la débâcle qui s'en est suivie. C'est le cadre ensoleillé qui l'a incité à y revenir
en famille pour les vacances d'été de 1949, et la découverte de la richesse de la luminosité, des éclairages naturels et
des festivités qu'y s'y déroulent le 15 août lui ont inspiré l'idée d'y réaliser le tournage du film. Malheureusement une fois
le tournage terminé les financements prévus se sont évaporés et il n'a pas été possible d'en finaliser la réalisation.
Quelques années plus tard, le scenario deviendra le roman Jour de Feu (voir
dans la bibliographie).
L'amitié avec Willy Mucha s'est consolidée et cet album en est le témoignage vivant, souvenir d'une ville et de sa
lumière et d'un artiste peintre et dessinateur dont l'œuvre a toujours extrait l'essentiel du spectacle de la nature.
À preuve les vingt-quatre dessins aux traits épurés de cet album, mais aussi ses gouaches et toiles qui ne sont cependant
maintenant connues que de quelques amateurs.
C'est qu'il y a un "mystère" Willy Mucha... Le personnage lui-même, ami des grands peintres Dali et Matisse en
particulier, d'artistes divers des années 1950 (Charles Trenet, Edith Piaf) et d'autres personnalités du monde des Arts
et des Lettres qui se retrouvaient l'été à Collioure ou dans les environs, n'est pas porté dans le cœur des
Colliourencs. D'origine étrangère, péjorativement suronommé "Le Métèque", et cultivant lui-même volontiers un certain mystère sur sa nationalité (Polonaise)
et ses hypothétiques liens familiaux avec le célèbre illustrateur hongrois Alphonse Mucha (avec lequel il est encore confondu...),
il fut mal accepté dans la ville au clocher marin... Peu avant sa mort, c'est au journal L'Indépendant du Midi qu'il fit
don de l'ensemble de ses œuvres, "privant" Collioure et sa région de tout souvenir de la ville où il habitait et qu'il
avait tant représentée. Les rancunes sont tenaces, et de nos jours, qui irait à Collioure en vue de s'informer à son sujet
recevrait un accueil plutôt froid, voire ouvertement hostile comme nous pouvons en témoigner...
Toute commémoration et souvenir sont donc tabous, et un projet de musée régional qui avait été élaboré à la fin des
années 1990 a été brusquement abandonnée par décision du Conseil Général.
Mais déjà au temps de l'amitié entre Willy Mucha et Barjavel ces sentiments plutôt rafraîchis ont pu se percevoir dans
le texte que rédigea Barjavel en décembre 1950 pour le Livre d'Or de Willy Mucha, album dans lequel les amis qui
lui rendaient visite laissaient un témoignage ou un dessin du clocher.
Cette page est présentée sur la page de bibliographie des textes
et sa retranscription { ici }
Dans ce contexte, l'album lui-même au tirage quasi confidentiel et dont l'éditeur "La Ruche" reste quelque peu
mystérieux lui aussi, n'a pratiquement laissé aucune trace : je n'ai pu rencontrer aucun libraire, bouquiniste,
antiquaire ou galerie spécialisée qui en ait connaissance (et donc a fortiori pouvant m'indiquer comment le trouver).
J'ai pu aussi constater lors de ces recherches que la connaissance de Willy Mucha est, même chez les "spécialistes", elle
aussi, quasi inexistante...
La Bibliothèque Nationale de France en conserve un exemplaire (numéroté 101), qui ne relève d'ailleurs pas du
Dépôt Légal mais d'un don privé.
Ce n'est qu'en novembre 2004 que, pas un enchaînement de rencontres et de négociations passionnées, je concrétisais
enfin cette découverte en me procurant l'ouvrage auprès de Mme C.B. qui l'avait reçu en héritage familial mais n'a pas
su me dire comment il avait été acquis par son père : son "canal de distribution" originel reste donc pour l'instant mystérieux.
C'est cet exemplaire que je présente dans la section ci-dessus. Son état de conservation, présentable mais sans plus (le papier
des planches en particulier est parfois taché), laisse planer un doute sur la conservation des autres 330 exemplaires et
leur existence...
Sans oublier les liens présentés sur la page du barjaweb concernant le Journal d'un homme simple.
Henri-François Rey, journaliste, écrivain et dialoguiste, était aussi un ami de Barjavel et de Willy Mucha. Il fut d'ailleurs acteur dans ce projet de film Barabbas comme l'indique l'auteur dans son Journal d'un homme simple :
Né à Toulouse le 31 juillet 1919, licencié en philosophie, commença sa carrière comme journaliste
(on trouve en particulier sa signature dans L'Echo des Étudiants que lança Barjavel en 1943, puis dans Carrefour.
Son activité de scénariste et dialoguiste pour le cinéma le fait apparaitre en 1953 pour
L'Esclave (Yves Ciampi, 1953),
Zoé (Charles Brabant, adaptation d'un roman de Jean Marsant),
Les Héros sont fatigués (film avec Y.Montand, scenario d'Yves Ciampi et Christiane Garnier, 1955)
Ça va barder (de John Berry avec E.Constantine et J.Carmet, 1955).
Il publie en 1958 son premier roman : La Fête espagnole (qui obtint le Prix des Deux-Magots en 1959).
Son goût pour le Roussillon et son amitié avec Willy Mucha et quelques autres l'incitent à s'installer à Cadaquès en 1959.
Continuant aussi le travail cinématographique, on lui doit
Cette nuit-là (1958),
Le vent se lève (1959)
et Terrain vague (1960).
Il écrit ensuite La Comédie (1960), et La Fête espagnole est adaptée pour le cinéma par Jean-Jacques Vierne en
1961 (avec Peter van Eyck). Son roman Les Pianos mécaniques (dans lequel Cadaquès est directement transposé en Caldeya),
obtient en 1962 le Prix Interallié, et est lui aussi adapté au cinéma en 1965 par Juan Antonio Bardem (avec Mélina Mercouri
et aussi Renaud Verley). 1965 voit paraître un nouveau roman, Les Chevaux masqués, puis en 1967 Le Rachdingue et en 1972 Un Père, son fils.
Henri-François Rey est mort le 22 juillet 1987.
La présente page, élaborée en décembre 2004, fut présentée par la Lettre mensuelle de ce mois.
Identifier les détenteurs des copyrights éditoriaux pour Collioure n'est pas chose aisée. Sur la base des indications
portées sur l'ouvrage, on peut considérer que :
Les autres illustrations de provenances diverses sont dûment référencées par leur légende (interactive le cas échéant).
COPYRIGHTS
Tout ce qui n'est pas explicitement référencé est © G.M. Loup.