Permettez-moi tout d'abord de vous annoncer la nouvelle du printemps : la préparation des Journées Barjavel 2004
est en bonne voie, et après deux premières réunions de définition organisées à la mairie de Nyons, le programme est
maintenant établi. Comme les années passées, j'y serai présent et actif par
mon représentant
maintenant bien connu, ainsi que d'autres fidèles amis, et je vous invite dès maintenant à visiter la page qui annonce l'événement à l'adresse
http://journees.barjavel.free.fr/2004
Je vous laisse y découvrir un choix d'animations variées mais toujours en rapport avec notre auteur, et,
constatant qu'il n'est pas prévu de reprendre l'activité "Quizz à propos de Barjavel", du moins sous l'égide de la
Mairie, je vous propose, le cas échéant, de m'écrire (grâce au lien figurant sur ladite page) si vous souhaitez manifester
votre intérêt pour une nouvelle édition, avec bien sûr de nouvelles questions, et sous le patronage direct du barjaweb
ou plutôt de l'Association des Amis de René Barjavel .
« René Barjavel journaliste » : ce thème annoncé dès l'an dernier correspond
pour moi à un travail de fond dont je vous ai à plusieurs reprises fait bénéficier des résultats sous forme de
présentation de redécouvertes d'articles de l'auteur, que le barjaweb se doit
de mettre en valeur. Pour la tâche de préparation, si une recherche exhaustive d'archives (qui restent à inventorier
complètement) constitue le moyen le plus rigoureux, les découvertes fortuites apportent souvent leurs surprises d'autant
plus appréciées qu'elles constituent généralement un point de départ vers d'autres explorations.
Ainsi ces dernières semaines m'ont vu trouver deux "petits écrits" datant de l'Après-Guerre, de formes bien différentes et pourtant de fond
homogène et correspondant à des préoccupations qui accompagneront l'auteur toute sa vie et qu'il exprimera dans ses romans,
articles et surtout dans sa Lettre ouverte aux vivants :
- Je pousse un cri, paru dans Les Lettres Françaises du 24 décembre 1959, commente de manière
très personnelle la sortie du film « Le Dernier Rivage », qui collait aux angoisses de l'époque
puisqu'il s'agit des conséquences d'une guerre nucléaire totale. L'article lui-même est présenté sur la page
http://barjaweb.free.fr/SITE/documents/rivage/index.html
, où je lui ai apporté quelques compléments explicatifs indispensables ainsi qu'une page d'analyse détaillée supplémentaire.
- La petite Marguerite n'est pas un "article" proprement dit, mais une courte nouvelle, ou plutôt
"un conte pour grands enfants" qui, curieusement et avec une pointe d'acidité envers la psychologie humaine, fut publié
le 31 décembre 1946 dans la revue Paris-Cinéma, "organe libre du cinéma français" qui commentait l'actualité du
Septième Art. On pourra lire ce texte sur la page : (http://barjaweb.free.fr/SITE/documents/marguerite/html)
La lecture de ces deux textes et leur repositionnement dans l'histoire contemporaine montrent bien qu'à côté
de ses talents de romancier, Barjavel portait son regard sur les évolutions de la Société, en réalisant qu'à la différence
des assertions des grandes théories, elles sont souvent le fruit de comportements individuels. Je ne cache pas que
cette approche constitue un point de départ pour des approfondissements plus étoffés que le 22 août prochain sera
l'occasion de mettre en avant,
près d'un ancien moulin à huile Nyonsais où se tiendra le cafe, pardon, moulin littéraire...
Comme journaliste se voulant proche de ses lecteurs, Barjavel faisait fréquement état dans ses chroniques des
courriers qu'il recevait. Et comme c'est devenu pour moi une tradition en ce mois de mars, je profite de cette lettre pour
faire part de quelques-uns des messages qui sont parvenus dans ma correspondance privée.
Les derniers mois écoulés m'ont donné l'impression que... comment dire..."le niveau s'est élevé" :
le nombre de demandes abruptes de « résumés prêts à recopier pour un devoir à rendre le lendemain »
a décru (sans doute sous l'effet des indications assez fermes maintenant présentées aux visiteurs qui veulent m'écrire par
le lien en bas des pages du site...), et surtout ces derniers mois ont vu arriver des courriers de personnes bien en vue
dans leur domaine, venant partager leur intérêt pour diverses aspects barjavéliens présentés sur le site. Déjà les
années passées m'avaient permis de recueillir les témoignages des artistes Annie Nobel, Philippe Richeux, Herbert
Léonard, Jacques Yvart et Pierre Tisserand, et cette tendance s'est poursuivie comme on va le voir cette année, montrant que le barjaweb
devient un site de référence sur l'écrivain...
Je ne citerai pas en détail les témoignages simplement élogieux que j'ai le plaisir de recevoir, et que je prends surtout pour les meilleurs encouragements.
Il est clair que les gens qui aiment Barjavel aiment le barjaweb...
Certains me demandent des conseils, plus ou moins intéressés car on devine parfois qu'une dissertation à rendre peut constituer le motif de questions d'intérêt
assez "pointu"... Ainsi :
-
Selon vous, êtes-t-il plus judicieux de lire scrupuleusement chaque oeuvre en fonction de sa date de sortie ou peux-t-on "sauter" quelques oeuvres ?
- J'aimerai votre avis sur cette question : « un personnage médiocre peut-il être le héros d'un
roman ? »
- Bonjour, j'enseigne en lycée professionnel et je vais faire lire La Nuit des temps à ma classe de 2nde BEP.
Je recherche des pistes de lecture à exploiter sur la structure, le style et les thèmes. Le site Barjaweb est vraiment très intéressant et j' y ai trouvé des éléments très riches, mais il m'en manque cependant.
- Pouriez vous me dire si dans le voyageur imprudent l'admiration qu'a St menoux sur la population du 100 00eme siecle est
le résultat d'une émergence nazi de la part de barjavel ou plutot une espece de prise de conscience fataliste sur la voie de
notre volonté et désir de pouvoir ?
- Nous nous interessons beaucoup a René Barjavel et trouvons votre site tres captivant.
Aussi nous aimerions connaitre votre etude de la psychologie de l'auteur au travers de ses textes et personnages.
Veuillez agréer monsieur nos plus sinceres salutations, en vous remerciant.
- Je suis à la recherche de renseignements sur l'oeuvre "l'enchanteur"/ thèmes développés ; résumé succint, analyse des personnages....
Il se trouve aussi des recherches un peu curieuses, telles :
- En effectuant une recherche google je suis tombé sur votre site Barjavelesque.
Je recherche Le Voyageur Imprudent en Divx, car introuvable ailleurs.
J'ai beau cherché je ne trouve que peu de traces du téléfilm sur la toile.
- toi qui a l'air de "maîtriser la situation" au niveau roman où, a ton avis, sur Paris, aurai-je le plus de chance de
me procurer des livres de Bob Morane (neuf et occase).
- je m'appelle David, et je suis à la recherche de plans pour fabriquer de vieilles charrettes à échelle réduite.
Si tu as des informations, merci d'avance.
- bonjour ! Je vous ecris pour vous poser une question:)
Pour le moment, je prepare une traduction de Barjavel (La faim du tigre) pour l'introduire dans mon pays, Chine.
Dans ce livre, je suis tombe sur une phrase que je n'arrive pas a comprendre, 'les atroces barbus des annes 80
(p.87, folio 2000) J'ai navigue, navigue entre les sites consacres a Barjavel et fouille les moteurs de recherche
mais aucun resultat. (réponse la plus probable que j'ai : un groupe de chimistes russes dans les anness 80?)
Pourriez-vous me faire savoir de quoi il s'agit ? Ca m'aidera beacoup. Ziu Lien
Passons sur les demandes de renseignements à propos des droits d'adaptations en tous genres pour La Nuit des temps,
qui furent l'objet de ma Lettre de Juin 2002 et pour lesquels il n'y a rien de changé...
Plus intéressantes (et d'orthographe plus rigoureuse...), des contributions apportent des éclaircissements sur la vie de l'auteur, telle celle de cet écrivain contemporain :
- Je découvre aujourd'hui votre site. Je suis moi-même écrivain et ma jeunesse a été bercée par les souvenirs que mon père me racontait sur René Barjavel lorsque celui-ci était élève au Collège de Cusset. Mon père à ce moment-là était répétiteur et rencontrait quotidiennement Barjavel dont il apprécait les qualités intellectuelles et avec qui il sympathisait.
Mon père qui occupa par la suite des fonctions importantes dans l'administation centrale eut l'occasion de rencontrer à plusieurs reprises René Barjavel (parfois dans des moments difficiles).
Et cette enseignante qui est aussi auteur de romans de science-fiction pour la jeunesse :
- Oui j'ai rencontré Barjavel. Et oui, je ne serais certainement pas écrivain de SF s'il n'avait pas répondu
à ma première lettre. Car il m'a alors adressée à Pierre Versins, le fondateur de la Maison d'Ailleurs à Yverdon en Suisse et
là, j'ai trouvé ma famille : les fans de SF qui m'avaient tant manqué dans mon adolescence. Mon courrier à René Barjavel et
surtout sa si gentille réponse constituent un de ces nœuds temporels qui font que dans un univers parallèle, je serais
quelqu'un d'autre sans aucun doute. [...] En tous cas, c'est un homme que j'admirais profondément. Je suis loin d'avoir
lu toute son oeuvre. Qu'importe. Ce que j'en ai lu m'a marquée à vie. La Nuit des temps en particulier que je tiens pour un
trésor de ma bibliothèque SF personnelle.
sans oublier Monseigneur S., évêque du Centre de la France :
- Cherchant un article du JDD, je découvre votre page. Merci d'avoir mis à disposition ces meilleurs articles de René Barjavel.
Auriez-vous conservé l'article du 18 Octobre 1980, qui fait suite à la réponse à Jean-Paul II ?
C'est aussi un morceau de bravoure. Je vous serais très reconnaissant si vous pouviez me le faire parvenir.
J'ai souvent cité ces deux textes, qui en réalité n'en font qu'un, car ils se complètent.
Cette indication m'a permis de compléter mes archives et la page http://barjaweb.free.fr/SITE/ecrits/JDD/JDD.html
, et de nouer un contact fructueux.
Enfin, car je ne peux pas tous les citer, ce témoignage émouvant de G.B., chauffeur de taxi dans le midi de la
France :
- Je suis tombé par hasard sur votre site. Je ne peux m'empêcher de vous raconter une merveilleuse rencontre due au hasard.
je vous précise que je ne suis pas du tout un intello ! Donc,par une belle nuit de novembre j'étais en station en attente
d'un éventuel client (comme vous l'aurez compris j'étais chauffeur de taxi).
Je lisais "La faim du tigre" ; je ne pouvais me concenter sur ma lecture, car j'étais dérangé par des clients potentiels ou des
gens qui voulaient des informations. Je relisais à nouveau un passage ardu de mon livre quand une voiture s'arrêta
à ma hauteur,un monsieur en descendit et se dirigea vers ma portière arrière droite;il entra,et je luis dis "bonsoir monsieur" tout en quittant mon livre sur le tableau de bord. je me retournais,et la il me semblais que je rêvais.je lisais du barjavel et il était la dans ma voiture!
il fut surpris lui aussi quand je lui dis « Ça alors mais vous êtes RENÉ BARJAVEL ! » et quand
je lui montrais ce que je lisais, il avoua lui aussi que c'était une sacrée coïncidence. Je l'ai conduit à son hôtel ;
en route nous avons parlé de Giono,car je suis originaire de Manosque. Bien entendu j'ai eu droit à une dédicace très sympa ;
et comme je n'ai pas voulu qu'il me règle la course,(j'étais tellement heureux de cette rencontre) il a voulu mes coordonnées.
J'ai reçu pour Noêl "Les Dames à la Licorne" et "Les Jours du monde" avec pour dédicace "à G.B. en souvenir de notre rencontre
toulonnaise ; que la licorne l'accompagne et veille sur son taxi... et que les Jours du monde lui apportent joies et
soleil"
Ce fut mon plus beau cadeau de Noêl,et le meilleur souvenir de ma carrière de taxi.
J'espère que je ne vous ai pas ennuyé avec cette anecdote.
Tous ces témoignages, même les plus humbles, me sont précieux ; ils contribuent à la construction du site, et,
même de manière indirecte ou différée dans le temps, apportent des éléments nouveaux permettant de compléter la vision
de l'auteur et l'analyse de son œuvre. Aussi, je dis MERCI à tous, et renouvelle mes invitations à poursuivre ces
échanges épistolaires...
Pary sur Arche, le 16 mars 2004
G.M. Loup.