Télé 7 Jours est particulièrement prolixe... dès le numéro 364 (semaine du 11 au 17 mars 1967), une présentation de Stéphane Epin annonçait
la venue de M. Beaumonsieur, jouant sur le patronyme de l'acteur principal, Dietmar Schönherr) qui allait avoir l'importante mission
de succéder à Eliot Ness et ses incorruptibles. (voir la transcription de l'article).
Le premier épisode, L'attaque de l'espace, était présenté avec une photo futuriste des astronautes en scaphandre, et aussi un échange de regards entre le commandant et la charmante lieutenant Tamara Jageliocsk (Eva Pflug) qui laisse deviner qu'une intrigue sentimentale sous-tend la série...
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Cliff (à g.) et Atan (Dietmar Schonherr et Friedrich G. Beckhaus).
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Tamara (Eva Pflug), inquiète du sort des navigateurs de l'epace.
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La semaine suivante, le lecteur était invité à « apprendre avec René Barjavel le vocabulaire de l'espace », et aussi à en savoir plus sur les talents musicaux de Herr Schönherr
(voir la transcription de l'article).
Les épisodes suivants furent simplement annoncés dans la grille de programmes, et l'on put trouver quelques critiques pour se chagriner de ce que les héros étaient
des gens trop bavards et peu enclins à l'action...
(Guillaume Hanoteau dans le n°268 (10 avril) pour le quatrième épisode, Les Déserteurs), critique
reprise dans Télé 7 Jours n°367 du 1er avril 1967 :
An 3000
Avouons d'emblée une faiblesse. Nous ne mordons pas i la science-fiction.
De ravissantes filles en scaphandre, le visage emprisonné dans une cloche à melon, peuvent nous
annoncer que notre planète est sur le point d'être désintégrée par de mystérieux ennemis venus d'une
lointaine galaxie, nous ne frissonnons pas, alors que le moindre gangster du Chicago de la « bonne
époque » nous tient en haleine.
Ce préambule était nécessaire avant de rendre compte de « Commando spatial », la nouvelle
série du lundi soir. Ce sera au lecteur ainsi averti de rectifier le tir de notre critique peut-être injuste.
Tout d'abord, un compliment au décorateur. Les laboratoires et les machines qu'il a construits, sans
doute en contceplaqué, font riche et vrai. Nous serons plus sévères pour le responsable des maquettes chargées
de représenter les cataclysmes célestes. Les mondes en ébullition nous ont semblé être à la merci du premier extincteur
venu. Les budgets de Télévision, même allemands, il est vrai, ne sont pas ceux d'Hollywood.
Par ailleurs, les gens de l'an 3000 nous ont paru terriblement bavards et peu enclins à l'action.
Au milieu de ce flot de paroles et de ces dissertations sur l'antimatière, nous en sommes venus à regretter
les tonneaux percés à coups de balles des « Incorruptibles ». Mais, répétons-le en conclusion, ces déceptions
ne sont peut-être dues qu'à notre propre manque d'imagination spatiale.
et ce reproche plus sonore que visuel est aussi signalé par les téléspectateurs, et comme à l'époque les
télécommandes n'existaient pas... :
Le feuilleton « Commando Spatial » est très beau, mais il ne sera certainement apprécié que par une élite.
Il a toutefois un grand inconvénient : les enchaînements musicaux sont très bruyants et c'est insupportable.
J'ai dû faire un va-et-vient continuel de mon poste à mon fauteuil pour régler le son ; finalement, j'y ai renoncé et,
avec regret, j'ai tourné le bouton.
De Mme J. MARIE, Montpellier.
Le problème des fonds sonores trop bruyants, qui revient souvent dans notre courrier, n'a, hélas, pas encore trouvé
de solution.
D'autres télespectateurs ont quant à eux semblé apprécier, puisque l'on trouve dans le courrier des lecteurs du numéro 372 (6 mai), alors que les 6 premiers épisodes étaient passés :
Il fallait que nous soyons pivés de Commando Spatial pendant quinze jours pour que je réalise combien ce fantastique feuilleton me manquait. C'est vraiment une idée géniale de l'O.R.T.F. - et elles sont rares -
d'avoir choisi cette série opour remplacer les « Incorruptibles » ! Chaque lundi, nous nagons pendant une heure dans la science-fiction, nous voyageons à bord de l'Orion, nous frémissons avec l'équipage.
En un mot, nous sommes unis à l'heure interplanétaire. Les décors sont formidables, quant aux acteurs, ils méritent un grand coup de chapeau, principalement Dietmar Schönherr qui campe un excellent et très séduisant Cliff MacLane.
Mlle D.Lorentz - Sens
Un dernier épisode, « L'Invasion », fut comme on l'a vu diffusé le 8 mai.