SIGNE DE RALLIEMENT ? Le visiteur du barjaweb aura pu remarquer, dès la page précédant l'entrée proprement dite du site, la présence de ce symbole à l'aspect énigmatique pour le non-averti : ![]() L'amateur de l'œuvre de l'auteur, ou ayant approfondi la visite du site, aura reconnu l'Équation de Zoran, telle qu'elle apparaît dans le roman le plus célèbre de l'auteur, La Nuit des temps (p. 133 de l'édition originale aux Presses de la Cité, p. 159 de l'édition Press-Pocket la plus courante actuellement), associée à sa signification telle que l'explique Éléa :
- Ceci est l'équation de Zoran. Elle se lit de deux façons. Elle se lit avec les mots de tout le monde et elle se lit en termes de mathématiques universelles.
Pourquoi rouge ? Elle apparait de cette couleur lorsqu'Éléa la dessine à l'aide du bâton de rouge à lèvres emprunté à l'infirmière. Et, symbole de la connaissance universelle, elle ornait les vêtements des savants de l'Université de Gondawa : L'équation de Zoran, timbrée en rouge sur le côté droit de sa poitrine, le désignait comme chef labo. Cependant, à propos de Coban : Il portait la sévère robe saumon des laborantins, mais l'équation de Zoran, sur sa poitrine, était imprimée en blanc. J'ai bien sûr apporté à son sujet quelques développements sur la (page écrit) consacrée à cette œuvre. Une première question vient à l'esprit du lecteur du roman : comment prononce-t-on Zoran ? :
zor-an (comme "temps"), ou "zorann'" (comme "Anne") ?
- Vous croyez qu'ils s'aiment ? La confusion est explicable par l'homophonie, et son explication conduit donc à en déduire qu'il convient de prononcer "zor-an".
« Les gens prononcent comme ils veulent » À l'époque (vers 1968), les patronymes serbo-croates n'étant pas vraiment connus en France, ces noms étaient vraiments nouveaux. À présent, l'actualité de la dernière décennie fait que des gens vraiment prénommés Zoran sont connus, et l'usage s'est adapté à prononcer "zorann'". Comme on peut le découvrir sur le barjaweb, je me suis moi-même amusé à en placer des adaptations animées, telles que ces trainées de souris... Je garde pour moi quelques autres réalisations fantaisistes élaborées à titre d'essai. Certaines vont être également présentées sur la présente page... Les éléments graphiques sont plutôt rares dans les écrits de l'auteur, celui-ci semblant plutôt préférer laisser le lecteur par lui-même l'aspect visuel des choses décrites par le textes. Je n'ai localisé que deux œuvres contenant dessins ou pictogrammes :
Pour le lectorat barjavélien, l'Équation de Zoran est devenue de façon non concertée le "symbole" même de l'œuvre de l'auteur, et peut-être de sa philosophie... Il est vrai que l'idée sous-jacente d'Énergie Universelle exprimée dans La Nuit des temps est aussi développée dans sa Lettre ouverte aux vivants, parue en 1978 : L'énergie universelle ! C'est une idée qui m'est chère depuis toujours. Je crois que l'univers n'est qu'un immense tourbillon de tourbillons d'énergie, une extravagante symphonie en ronds, depuis les rondes lentes et démesurées des galaxies jusqu'aux vertigineuses rotations des minuscules roulements à billes, les atomes, dont NOUS sommes faits, nous, vivants, et toute la matière. Et la tornade générale se poursuit certainement bien au-delà, dans les deux directions, celle du gigantesque et celle de l'infime. L'énergie est. Partout. L'énergie est l'eau primordiale, le matériau polyvalent dont tout est construit. Nous baignons dedans, et notre dedans, c'est elle. Votre cher corps parfait ou tordu, votre sublime cerveau, votre cor au pied, votre estomac aigre, monsieur, votre mignon derrière, madame, et vos seins mollets ou à la coque, et le soleil et le Mont Blanc, et le " vide " intersidéral, c'est la même chose sous des formes différentes, et la pesanteur, l'électricité, la lumière, c'est encore la même chose. Il n'y a qu'UN, dans la multiplicité de ses combinaisons et de ses apparences. La représentation de l'Équation de Zoran est aussi présente dans (les éditions traduites) de La Nuit des temps,
à l'exception de l'édition anglo-américaine (The Ice People), où elle est remplacée par une description textuelle plus détaillée (traduction de Charles Lam Markmann) :
L'édition suédoise (I tidernas gryning), quant à elle, la représente p.103 mais à l'envers ! ![]() De quelques réflexions que j'ai nourries à son sujet sont ressorties des résonnances plus profondes avec des points biographiques ou thématiques
de l'auteur. Ainsi j'ai pu remarquer que l'on pouvait voir la forme de la partie en spirale comme une représentation quelque peu byzantine de la lettre G.
Il n'en a pas fallu davantage pour imaginer que, peut-être, le symbole dérive du nom de Gurjieff, le fameux Monsieur G. dont est notoire l'influence
sur l'œuvre et la pensée de Barjavel. J'ai ainsi élaboré cette animation (cliquer pour lancer) :
Lors de la construction de la page "écrit" consacrée à L'Enchanteur (voir),
il m'est aussi venu à l'esprit que cette même lettre G s'associait assez naturellement au Graal,
et que, pour certains exégètes et ésoteristes, il n'y a pas loin de cleui-ci à l'Énergie Universelle... On pourra s'en rendre compte
en cliquant ci-dessous :
Et les connotations mystiques de ce rapprochement, ébauchées dans la description du dessin dans le roman, voient leur sens s'approfondir lorsqu'on les met en regard de la symbolique de la croix chrétienne telle que Barjavel en expose sa conception dans Si j'étais DIeu :
Sans Ma création Je suis inexprimé, mais en elle Je suis pris. Voilà le sens de la crucifixion, depuis toujours. La branche horizontale de la Croix, c'est le Rien. La branche verticale, c'est le Tout, qui pénètre le Rien. L'ensemble, c'est la création. Et Moi cloué dessus depuis toujours.
Le choix de la représentation qu'il lui donne montre que l'auteur a une grande connaissance des représentations symboliques. Le Dictionnaire des symboles de Jean Chevalier (docteur en théologie, professeur de Philosophie, Ancien directeur à l'UNESCO) et Alain Gheerbrant consacre à la spirale une section étoffée qui confirme bien que La spirale manifeste l'apparition du mouvement circulaire sortant du point originel ; ce mouvement, elle l'entretient et le prolonge à l'infini : c'est le type de lignes sans fin qui relient incessamment les deux extrémités du devenir... (La spirale est et symbolise) émanation, extension, développement, continuité cyclique mais en progrès, rotation créationnelie. Et aussi : La spirale est un symbole de fécondité, aquatique et lunaire. Marquée sur les idoles féminines
paléolithiques, elle homologue tous les centres de vie et de fertilité.
D'ailleurs : Pour de nombreux peuples d'Afrique Noire, la spirale ou l'hélicoïde symbolisent la dynamique de la vie, le mouvement des
âmes, dans la création et dans l'expansion du monde...
Et le symbolisme de la croix qui lui est associé par la présence des deux traits perpendiculaires est aussi confirmé : L'association Croix-Spirale résume l'organisation du monde selon la pensée des Bantou du Kasaï (Congo, Luiua et Baluba). L'axe vertical de cette croix unit la terre (demeure des hommes et, dans son expression chthonienne, des âmes mortes) et le Ciel Supérieur, demeure du Dieu Suprême. Il est lui-même au centre d'une croix sur les branches de laquelle demeurent les Quatre Génies supérieurs, ses assesseurs. L'axe horizontal relie le monde des bons génies (à l'Est) à celui des mauvais génies (Ouest). Le Centre de cette croix primordiale est le carrefour de la-Voie Lactée, où les âmes des morts, après avoir franchi un pont, sont jugées, puis dirigées vers la gauche ou vers la droite (l'Ouest ou l'Est), selon leurs mérites. De l'un à l'autre de ces quatre plans primordiaux, Génies, Esprits et Âmes évoluent en spirale.
En 1998, un certain Jacques Henri PREVOST écrivit un texte d'inspiration philosophie recueillant ses réflexions humanistes, qu'il intitula L'Univers et le Zoran, en référence à René Barjavel, et dédié A mes enfants chéris, et aux autres enfants égarés des étoiles, perdus sur cette Terre d'épreuve. Des extraits significatifs peuvent être téléchargés sur son site : [ http://jacques.prevost.free.fr/ ] où l'on pourra lire sa propre présentation : [ http://jacques.prevost.free.fr/page_005.htm ]. D'autres créations l'ont reprises sous des formes retravaillées, je veux dire en cela redessinées à la main ou au moyen d'outils informatiques, illustrant des réalisations inspirées par Barjavel :
Envisageant que l'Équation de Zoran puisse être un symbole d'un alphabet antédiluvien, j'ai créé cette police de caractère : zoran.ttf (format TrueType pour Microsoft Windows®). Elle ne comporte qu'un seul symbole remplaçant le caractère @ ainsi que le dernier caractère de la table (code ascii 255), ceci pour un usage que je vous laisse découvrir...) Pour eux qui se demandent comment la signification de l'Équation de Zoran a pu être connue par les savants accompagnants l'expédition antarctique, rappelons que les paroles d'Éléa
citées plus haut étaient traitées par la Traductrice qui les fournissait "verbalement" en chacune des 16 langues utilisées pas les membres de l'expédition. Mais on peut penser qu'une
étape préalable, seulement connue du philologue Lukos qui controlait la Traductrice et qui a dû l'employer lors de l'angoissante recherche en vue
de comprendre les paroles d'Éléa affamée, devait produire des résultats affichés sur un écran, qu'il m'a plu d'imaginer ainsi :
Pour rester dans le domaine des gadgets à tendance branchée, j'ai élaborée une section du barjaweb accessible par téléphone WAP, permettant de visualiser et de télécharger le symbole sur téléphone portable compatible.On pourra en faire un logo de fond d'écran :
J'ai mentionné plus haut l'existence d'authentiques Zoran. N'existerait-il pas un savant originaire d'Europe Centrale qui aurait formulé une équation
à laquelle son nom serait resté attaché, et dont il serait amusant de mettre en parallèle le sens physique avec la symbolique de l'auteur ? Je n'en ai pas - encore - trouvé...
La lecture intertexte de Barjavel montre que si la compréhension profonde et intégrale de l'Équation de Zoran nous reste inaccessible, sa solution numérique peut se trouver par des recoupements. En effet, de même que pous les amateurs de science-fiction le nombre 42 a une signification bien particulière révélée partiellement par Douglas Adams pour qui il constitue la réponse ultime au sens de l'univers (dans sa pentalogie Le guide du routard galactique : voir [ http://www.cafardcosmique.com/auteur/adams.douglas.html ]), un nombre apparaît de manière récurrente au fil de l'œuvre de Barjavel... Je l'évoque à plusieurs reprises dans le (Quizz), ainsi que dans les questions du concours (maintenant terminé !) de la Journée Barjavel 2002 (voir). Si vous n'avez pas trouvé, ce QCU (Questionnaire à Choix... Unique) vous en apportera la révélation. Mais l'explication, s'il y en a une, reste à découvrir... Pour rester dans le domaine des mathématiques, quelques considérations géométriques m'ont révélé que le symbole de l'Équation de Zoran bénéficie de non-propriétés (on n'en attendait pas moins...)
La topologie quant à elle établit la propriété de non-connexité du symbole (à cause de ses deux traits "annexes"), et aussi de son complémentaire (les deux "demies-parties" intérieures).
![]() Mais Nathalie L., une jeune femme passionnée de La Nuit des temps, m'a fait savoir : « J'ai découvert "La nuit des temps" je devais avoir 13 ou 14 ans ! Je suis tombée dedans et je n'en suis plus jamais sortie ! Je voulais appelé ma fille Éléa, mais comme j'ai eu deux fils j'ai trouvé que Païkan était un peu difficile à assumer ! J'adore Ravage, Une Rose au paradis et encore plus Le Grand Secret ! Barjavel me fait rêver et m'emmène dans un autre monde. Et pour moi, l'équation de Zoran symbolise ce monde. Lors de mes dernières vacances au Maroc j'ai fait réaliser par un artisan bijoutier des médaillons en argent représentant l'équation de Zoran... » ![]() ![]() ![]() Comme on le voit, toute la difficulté est de raccorder de façon discrète les deux traits situés dans l'espace courbe... Tâche nettement plus aisée lorsque l'on grave la figure sur de la pierre moyennement dure, tels ces médaillons bien particuliers que j'ai réalisés à partir de galets plats ramené de la page de Vaï, à l'extrémité est de la Crète (en face de l'île grecque de Santorin que certains voient comme une origine possible de la légende de l'Atlantide). Leur forme est celle qui "épouise" le mieux l'enveloppe de l'Équation de Zoran, et c'est en faisant ces gravures que me sont venus, comme une illumination, d'une part l'ordre idéal du tracén et d'autre part la signification exacte de ce qu'elle représente. On comprendra que je ne donne pas ici cette explication - après tout, cette révélation garde une certaine valeur initiatique... Mais la cohérence parfaite de cette explication avec les petites phrases que glisse Barjavel au fil de son œuvre ne permet pas le doute... ![]() L'infographie permet également la construction de motifs structurés donnant, lorsqu'on les regarde d'une certaine façon (typiquement à 30 cm de distance, en focalisant le regard à l'infini, derrière le
plan de l'image), la perception du relief d'un objet, non directement visible, qui apparaît détaché de la contingence de la pesanteur...
Une réalisation que m'a transmise un passionné de la Nuit des temps, Yohann, de Quiberon : ![]() Plus pragmatiquement, j'ai élaboré un tampon me permettant de sceller ma correpondance privée avec une élégance initiatique :
Si j'attends donc toujours de voir une création de bijou portant le symbole gravé (en creux ou en relief), certains authentiques passionnés ont franchi
le pas et en ont fait une décoration corporelle indélébile, autrement dit un tatouage !
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