Quand le facteur allait encore à pied, on suivait son cheminement
dans la campagne à la fureur des chiens. On l'entendait, avec inquiétude,
s'approcher. On reconnaissait la voix des gardiens
hérissés de colère. « Tiens, il est chez les Guinard... Ça doit être
leur fils Joseph qui leur écrit du régiment pour demander un mandat...
Tiens, il arrive chez l'Henri Bamier. C'est peut-être son oncle
de Rochegude qui est plus mal... » On écoutait encore, onœ espérait qu'il allait bifurquer du côté des Guibert. Non ! Tout à coup
le chien familier jaillissait de sa niche et s'étranglait de
rage au bout de sa chaîne, et, le coeur plein d'inquiétude, on
voyait apparaître au tournant du chemin le facteur avec sa grande
moustache, son képi bleu, sa sacoche de cuir et son bâton.
Quelle nouvelle inattendue apportait-il ?

Mes chers Amis,

“Cherchez, et vous trouverez !”... telle pourrait être la devise du barjaweb - et d'ailleurs ne l'est-elle pas ? - tant pour votre serviteur G.M.Loup et ses collaborateurs que pour ses visiteurs. C'est en effet selon cette règle que, petit à petit, le site se construit, grâce à ce qui est trouvé au fil du hasard et surtout des contacts qui peuvent se nouer. Parmi eux les échanges avec les visiteurs constituent une source d'information privilégiée, et avant tout agréable, même en ces temps où "l'information nous tombe dessus par tous les moyens électroniques, [où] nous savons tout et tout de suite, de tous les événements petits et grands" comme le commentait déjà Barjavel en novembre 74 dans un article délicieux où il se réjouissait de la grève de la poste, et duquel j'ai extrait la citation de ce mois-ci, hommage à ces temps candides où il était encore possible de n'être informé que de ses propres affaires. Mais même si ma correspondance ne se désemplit pas de ces requêtes puériles qui abreuvent continuellement le tonneau des Danaïdes du barjaweb : http://barjaweb.free.fr/SITE/sanssuite.php, je suis néanmoins très satisfait du courrier que je reçois des visiteurs du site et des amateurs de l'auteur, qui soulèvent souvent des axes nouveaux de recherches s'avérant quelquefois fructueuses. Il convient aussi d'ajouter les apports spontanés d'information, de souvenirs ou d'anecdotes qui, par petites touches, contribuent à l'enrichissement du site d'une façon inestimable, car vécus, et donc véridiques. Quant aux encouragements, félicitations et petites attentions, je ne devrai pas avouer qu'ils sont les friandises de ma correspondance et que mon orgueilleuse gourmandise est sans limite.

C'est à ces visiteurs, et souvent, visiteuses, que je consacre traditionnellement ma lettre de mars, et, plutôt que citer in extenso des messages que j'ai trouvés sympathiques et constructifs, je vais cette fois-ci présenter les résultats concrets de ces échanges.

J'ai ainsi reçu quelques contacts, témoignages et demandes de conseils d'étudiants qui m'ont fait part de leurs travaux passés, présents et à venir concernant l'œuvre de Barjavel. C'est avec plaisir que j'ai pu fournir des éléments de documentation (le "grenier de G.M.Loup" étant bien plus profond que ce que présente le site...), voire même passer en revue leurs projets pour compléter ou ajuster leurs recherches. Ces travaux ont trouvé leur place sur la page qui leur est consacrée depuis quelque temps : http://barjaweb.free.fr/SITE/academie

Je citerai en particulier les travaux de Mademoiselle Magali Moussu, passionnée par l'auteur, ses œuvres et sa "philosophie", qui en a fait le sujet de travaux universitaires littéraires, d'abord de Maîtrise (L'acte démiurgique dans l'œuvre de René Barjavel, Sophia-Antipolis 2000), puis de DEA avec un mémoire d'étude offrant un regard original sur la psychologie de l'auteur (Étude psychocritique d'un récit de voyage dans le futur), au point d'avoir convaincu son directeurs de recherches de l'intérêt du monde barjavélien alors qu'il en avait un préjugé initial défavorable.

|...] il m'a confié qu'il n'imaginait pas trouver une telle "profondeur" chez Barjavel et que le sujet l'avait beaucoup intéressé. Il ne s'y attendait pas. Preuve que Barjavel est vraiment méconnu dans le milieu universitaire et souffre de préjugés !

Mademoiselle Elsa Chipiloff, quant à elle, m'a contacté en novembre dernier en m'indiquant :

« Monsieur,
dans le cadre de mes études actuelles (licence lettres modernes mention documentation) et en prévision de celles futures (maîtrise avec, je l'espère, un mémoire sur Barjavel), je fais un dossier bibliographique sur Barjavel. Je recherche donc tout ce qu'il a écrit mais surtout tout ce qui a été écrit sur lui. Votre site m'apporte une aide précieuse mais j'avoue qu'il est presque trop complet et que je m'y perds. Votre aide serait la bienvenue. Pourriez-vous m'indiquez où chercher exactement sur votre site et quels types de documents y avez-vous répertoriés (avez-vous des articles sur Barjavel parus il y peu, faites vous un tri dans ce que vous trouvez, qu'est ce que je ne trouverai pas sur votre site,...) ? »

Sur la base d'indications complémentaires - car le barjaweb est effectivement assez "touffu" - et après une relecture de son mémoire, celui-ci s'est vu attribuer la note fort honorable de 18/20 et a lui aussi pris sa place sur la page des travaux académiques, où l'on trouvera de surcroit un lien permettant de le consulter. Parmi les très nombreuses (244) références trouvées dans le cadre de cette recherche, quelques-unes m'étaient inconnues : il faut dire que le monde universitaire dispose de moyens d'accès à des bases de données documentaires que le chercheur indépendant, même passionné, ne peut pas consulter facilement.
Si certaines références listées demeurent quelque peu énigmatiques, j'ai pu me procurer quelques-uns de ces documents, ils ont trouvé leur place dans la section "articles et documents" du barjaweb : http://barjaweb.free.fr/SITE/documents/articles.html avec en particulier l'interview de Barjavel pour les Nouvelles Littéraires à l'occasion de la parution de son recueil Le Prince blessé en juin 1974, sous le titre "Au commencement était l'épopée" : http://barjaweb.free.fr//SITE/documents/NL_0674.html

À l'autre extrémité de la pyramide des générations, un monsieur de 74 ans mais toujours jeune d'esprit m'a confié un souvenir de son enfance :

« J'ai découvert la Sphère d'Or à ... 10 ans et en feuilleton dans un journal qui devait s'appeler Jean-Pierre. J'ai été totalement émerveillé.
Puis, adulte, j'ai découvert la Nuit des temps et j'ai senti la parenté. Mais l'impression la plus forte est resté La sphère d'or. À 74 ans, je crois qu'il me reste un peu de passion pour Hiéranie, ses yeux gris et son charme à relents scientifiques. Et puis, ce nom ... a une résonance mythique. »

Fort de cet élément, j'ai pu retrouver et consulter quelques exemplaires de ce magazine plein de nostalgie qui, en effet, a publié ce roman d'Erle Cox en épisodes à partir d'avril 1939. Si cela m'a permis de raviver des souvenirs de jeunesse de ce monsieur, ce petit détail a bien sûr trouvé sa place dans la section "sources" de la page consacrée à la Nuit des temps : http://barjaweb.free.fr/SITE/ecrits/Ndt/nuit.html

car il montre que ce roman à présent retombé dans l'oubli avait pu marquer une génération de lecteurs.

Tout dernièrement, c'est un grand nom de la science-fiction française qui m'a honoré d'un message enthousiaste, je veux parler de Jean-Pierre Andrevon qui témoigne ainsi :

Je viens seulement, aujourd'hui, de découvrir votre Barjaweb. Je suis impressionné, vraiment. Et encore n'ai-je pas encore tout lu. Il est vrai que je ne suis pas du tout un surfeur de la toile (ni un surfeur tout court, d'ailleurs), principalement par manque de temps. [...] c'est un plaisir devoir que quelqu'un (dont j'ignorais le nom jusqu'à ce je tape Barjavel sur Google) a passé tant de temps et d'amour à lui tricoter ce tombeau vivant. Merci pour lui, en tout cas : car , comme vous avez l'honnêteté et la gentillesse de le rapporter en vos pages, même si je conserve des sentiments (intellectuels) ambigus envers Barja, mes sentiments de cœur n'ont pas varié depuis le jour où, jeune auteur de 30 ans (quand même), j'ai reçu un mot manuscrit de lui me disant que j'étais "un écrivain, un vrai". Bel hommage à mes pattes de mouche. [...] En tout cas, j'ai été heureux de faire votre connaissance. Et encore bravo !

Si vous vous êtes reconnu(e) dans ces présentations, vous savez par expérience qu'un premier contact, parfois un peu formel, avec G.M.Loup est souvent suivi d'échange qui peuvent devenir bien plus amicaux et mutuellement enrichissants et parfois sur d'autres plans. Et si vous n'avez pas trouvé trace de vos messages à G.M.Loup dans ceux qui précèdent, sachez qu'aucun n'est perdu, et dans la mesure où les questions qui sont posées sont souvent directement profitables à l'ensemble des visiteurs, je les ai regroupées dans une page du site avec l'essentiel de la réponse apportée, à l'adresse : http://barjaweb.free.fr/SITE/livredargent.php - le Livre d'Or restant quant à lui reservé aux témoignages les plus précieux.

Mais je m'aperçois que cette lettre est longue, et il me reste de nombreux documents à classer pour la préparation de la prochaine grande page du site !

Pary sur Arche, le 17 mars 2005

G.M. Loup.



P.S. : ma lettre du mois dernier annonçait un projet de spectacle théâtral, "Au delà du délire", inspiré par Si J'étais Dieu, mais j'ai reçu peu après un message du responsable de la compagnie qui l'organisait m'annonçant l'annulation des représentations pour des raisons de dissensions internes dans la troupe. On peut penser que ce n'est que partie remise.

P.P.S : ma lettre mensuelle est envoyée à plusieurs centaines de destinataires abonnés, parmi lesquels certaines adresses sont "périmées", ce qui pose des problèmes de gestion des envois. Pour cette raison, et afin de permettre la mise à jour de la liste, vous allez recevoir dans les prochains jour un "message de validation" dont l'objet sera : "[gm-loup] Validation d'abonnement a la lettre". Vous pourrez l'effacer sans problème, ce sont les messages qui me seront automatiquement retournés par les systèmes d'acheminements qui me permettront de nettoyer ma liste.