Un soir, à la boulangerie, alors que, le souper terminé, nous étions tous en train
de piquer dans le panier de cerises rapporté des Rieux l'après-midi,
mon frère aîné Paul lut à haute voix un entrefilet du Progrès
qui racontait qu'un musicien viennois qui, atteint de la maladie africaine,
« dormait depuis six mois », avait été guéri par un virtuose
qui avait joué du violon à son chevet.
Ma mère éclata de rire et dit :
« Si ça m'arrive, il suffira de me promener des cerises au-dessus des yeux,
et sûrement je me réveillerai... »
Ce fut quelques semaines plus tard, au début de l'été, que le mal la frappa.
Mon cerisier est couvert de fruits, presque mûrs, et j'espère que les oiseaux m'en laisseront quelques-unes,
pour se faire pardonner l'année dernière qui a été peu propice aux cerisiers.
Si le mien ne m'a donné aucun fruit, il en est un autre, dans le cimetière d'un petit village de la Drôme Provençale,
qui a vu ses jours se terminer brutalement au printemps 2007. La municipalité de Bellecombe-Tarendol, s'appuyant sur une
loi sanitaire relative à la présence d'arbres fruitiers dans les lieux de sépulture, et saisie par les plaintes de "voisins de
tombe" (on me pardonnera ce raccourci que tout le monde aura compris), a fait enlever celui qui ombrageait la tombe de
René Barjavel depuis plus de quinze ans.
La raison - et la loi - ont leurs raisons que le cœur ne connait pas, et on ne va pas à l'encontre
de décrets administratifs à l'exécution irreversible... Et on comprend un peu... ces cerises, personne ne les mangeait...
Il m'a seulement fallu mettre à jour quelques pages du barjaweb
(la biographie : http://barjaweb.free.fr/SITE/biographie/bio_detail.html, la Promenade à Tarendol :
http://barjaweb.free.fr/SITE/Drome/promenade2.html) pour préciser
ce changement ; et regretter, à titre personnel, cette désertification supplémentaire du lieu, déjà soumis en 2006
à des travaux de terrassement et de nivellement assez sévères.
Le Mont Ventoux, lui, est heureusement toujours présent, face à Tarendol au delà de la vallée de l'Ennuye,
et sa cime continue à marquer les saisons et, par ses effets de couvre-chef, à prédire le temps à qui, comme le grand-père Paget, sait les lire.
Ces quelques mises à jours que je viens d'évoquer ne sont pas les seules évolutions depuis ma dernière lettre - qui remonte à quelques mois je dois l'avouer, des activités parallèles et plus officielles obligeant à ralentir les travaux, ou du moins leur communication.
Le travail d'archivage s'est poursuivi, mené par les découvertes fortuites ou savamment préparées, et de nouveaux textes ont pris place dans la section "documents" du site :
II n'y a absolument rien de fantastique là-dedans. C'était un exercice de pure logique. Il est certain que plus une société grandit, plus elle devient une société non pas de consommation, comme on dit aujourd'hui, mais une société de distribution...
[...] le plus grand danger reste « la chose nucléaire ». Parlant des savants et techniciens qui lui consacrent leurs efforts il déclare : « Ce sont des gens très bien, des lumières dans leur domaine. Mais tellement sûrs des mérites de leur spécialité qu'ils n'ont plus la vue d'ensemble qui leur serait nécessaire. »
Ces nouveautés, d'apparence modeste mais qui raviront ceux qui aiment aller au fond des choses, étant récapitulées
sur la page "catalogue" http://barjaweb.free.fr/SITE/documents/articles.html#revues.
Un bon nombre d'articles du Journal du Dimanche, retrouvés dans des archives, attendent patiemment leur
transcription avant rejoindre, sur la page http://barjaweb.free.fr/SITE/ecrits/JDD/index.html,
ceux que j'ai récemment transcrits (marqués d'un bandeau "nouveau").
Je vous l'avais donc annoncé, 2008 verra en août (très précisément les 23 et 24) les Journées
Barjavel à Nyons. Comme habituellement, la municipalité en organise la "logistique", et cette année l'événement
est couplé avec une manifestation littéraire importante du monde de la S.-F., la 35ème Convention Nationale de
Science-Fiction qui prend ses quartiers d'été aux pays des olives, et en a choisi le doux nom d'Olicon
(prononcer « olikonn' »). Cette manifestation se voit réservée au microcosme de la science-fiction (auteurs,
critiques et fans confondus, rien que du beau monde), le quartier général (conférence, colloques,...) sera à la Maison
de Pays (Promenade de la Digue), mais le samedi et le dimanche verront des activités publiques, tant érudites que
ludiques, qui, par la thématique barjavélienne, s'insèreront harmonieusement à celles de nos Journées.
L'Olicon2008 annonce son programme sur son site propre : http://www.olicon2008.fr/, et l'on se réjouit à l'avance d'y retouver, parmi les organisateurs principaux, nos amis Ugo Bellagamba (qui officiait lors des Journées barjavel de 2002 (http://journees.barjavel.free.fr/2002), ainsi que
mon collaborateur Fabrice Méreste, aux côtés d'invités de marque que sont Jean-Pierre Andrevon, Michel Jeury...
Pour ce qui est des Journées proprement dites, on se reportera à la maintenant traditionnelle
présentation qui en dévoile le thème, sous le titre où chacun des mots - présents et absents - ont leur
importance : « René Barjavel, écologiste de la science-fiction ».
Un sujet qui semble bien dans l'air du temps, pour un domaine dans lequel Barjavel s'est, là aussi, montré
précurseur, mais qu'on aura la surprise de voir quelque peu détourné de son sens immédiat. Je n'en dis pas plus, et vous
donne rendez-vous à Nyons, cour de l'ancien collège Roumanille le 24 août (ou ailleurs pour des rencontres plus
personnelles), et dans ma prochaine lettre qui présentera le compte-rendu complet de ces Journées.
Le printemps me donne aussi l'occasion de récapituler les courriers de visiteurs du site, qui sont toujours les bienvenus et mènent parfois à des échanges enrichissants. La page Le livre d'argent du barjaweb en collecte les plus appréciés, et le Livre d'Or les plus personnels :
J'ai reçu en particulier un message d'un professeur de français m'indiquant avoir retrouvé l'enseignant - maintenant à la retraite - du collège de Chalais pour qui Barjavel avait répondu aux questions des élèves (transcription sur la page http://barjaweb.free.fr/SITE/documents/chalais.html), m'autorisant à mettre sur le site la version sonore de ce précieux document.
Merci à tous ceux, et celles, qui m'écrivent, que ce soit pour me demander un renseignement (mais je rappelle
que je filtre impitoyablement les mots "résumé" et "fiche de lecture"), m'apporter une précision, rectifier un point...
Ces messages sont toujours constructifs, et encourageants.
N'hésitez donc pas à m'écrire directement, en répondant à cette lettre par exemple, pour m'annoncer votre intention
de venir à Nyons, ou me demander des détails sur le programme des Journées, qui peut encore évoluer.
Si votre intérêt se manifeste, je compte organiser un nouveau barjaQUIZZ...
A bientôt, allons profiter des fleurs d'été et des cerises...
Pary sur Arche, le 29 juin 2008
G.M. Loup.