RENÉ BARJAVEL |
Cérémonie d'inauguration de |
Aussi fidèlement que peut le permettre un enregistrement sur cassette réalisé en pleine rue il y a près de vingt ans,
voici le texte des discours, allocutions et aussi quelques conversations entre personnes présentes à cette occasion.
La ponctuation et la typographie s'efforcent de restituer la prosodie et les intonations des locuteurs, mais on
comprendra que cette retranscription ne peut pas rendre l'émotion perceptible de la voix des proches de l'auteur.
Le conseil municipal, la municipalité et moi-même, nous sommes heureux aujourd'hui d'honorer le plus illustre des
Nyonsais, pour reprendre une formule célèbre, le plus illustre des enfants de Nyons étant René Barjavel, l'écrivain, qui
est né ici même, dans cette boulangerie, devant laquelle nous nous trouvons, en janvier 1911.
Il y a parmi nous, aujourd'hui, en plus des voisins de la rue Gambetta, il y a une dame qui s'appelle Madame Jacquéné,
qui est née la même année que René Barjavel, et qui me disait tout à l'heure qu'elle avait partagé la tablette de
chocolat avec René.
C'est vous dire, et je m'adresse en particulier à Jean Barjavel et à Renée Barjavel, le fils et la fille de notre concitoyen, c'est vous dire à quel point René Barjavel, même si aujourd'hui il est dans le Panthéon des grands écrivains, est encore proche de ses racines, et proche de notre ville de Nyons.
Alors, lorsqu'il a disparu, que nous avons appris en novembre 85, que René Barjavel ne publierait plus de livres, le
Conseil Municipal et moi-même nous avons pensé à honorer sa mémoire et l'idée nous est venue que nous pourrions baptiser
la rue Gambetta la "rue Barjavel". Nous avons fait un petit référendum, nous avons fait un mini-sondage, et la population
en général nous a dit qu'elle était ???, et tenir de la rue Gambetta, d'autant plus que René Barjavel en a merveilleusement parlé,
et la population dans ses réponses nous a dit qu'elle souhaitait qu'on honore René Barjavel, mais sans débaptiser la rue
Gambetta, qu'il avait rendue célèbre. Alors nous avons donc décidé de mettre une plaque, sur cette boulangerie natale,
cette boulangerie symbolique où René Barjavel a vu le jour, et puis le collège
Je salue également Monsieur Hervé Mariton. Monsieur Hervé Mariton, Conseiller Régional, qui nous apporte des lettres
d'accréditation, comme il le dit lui-même, puisqu'il va nous donner lecture, tout à l'heure, d'un télégramme du
Ministre de la Culture, François Léotard ; François Léotard qui veut bien, très officiellement, apporter son patronage et
son parrainage à cette journée d'hommage à René Barjavel.
J'ai cité le nom de Monsieur le Sous-Préfet, je salue la présence de Monsieur le Conseiller Général à nos côtés, je
salue la présence de Madame l'Inspecteur d'Académie, Madame Massart, toujours très attentive à ce qui se passe à Nyons,
et que je remercie d'être là, et je salue également la présence, dans notre public, de nombreuses personnalités : au
hasard je citerai Monsieur Delatour, qui représente le département pour les Affaires Culturelles, je citerai la
présence de Charles Moulin, Charles Moulin le comédien, qui était un ami personnel de longue date de René Barjavel, ami
de Pagnol, ami de Barjavel, ami de Raimu, Charles vous aviez votre place ici ; je salue la présence de Jean Durand, Jean
Durand journaliste, écrivain ami de René Barjavel, qui tout à l'heure nous parlera au collège de Barjavel et de
Nyons ; je salue la présence du préfet Mignon, président du Syndicat d'Initiative, je salue la présence du Président
Ageron, Président de l'Académie Drômoise, dont c'était bien la place aujourd'hui à nos côtés. Je salue la présence de Freddy
Tondeur, un autre illustre nyonsais, Freddy, qui prouve que la souche est loin d'être éteinte, des écrivains et des
conférenciers nyonsais. Je salue la présence des élus qui sont à nos côtés, et Monsieur Aimé Buix, qui est le Président
des Amis du Buis, et Monsieur Aimé Buix a lui-même rendu hommage il y a quelque temps à
René Barjavel, la semaine dernière, dans le canton de Buis et à Tarendol, puisque vous savez que l'écrivain qui est né à
Nyons, a tenu à être enterré sous un modeste cerisier, à Tarendol, qu'il a illustré dans un roman très célèbre.
La meilleure façon, je crois, de parler de René Barjavel, qui a porté à des milliers de lecteurs un message qui
venait de Nyons, et c'est à ce titre-là que nous sommes particulièrement touchés par son œuvre et par sa
personnalité, la meilleure façon de parler de René Barjavel, je crois, c'est de le citer lui-même. Et c'est ainsi que je
vais à présent demander à Claude Fert, Claude Fert qui représente les comédiens de Haute-Provence, Claude Fert va à
présent nous lire quelques-unes des pages que René Barjavel a écrites sur la boulangerie natale de la rue Gambetta.
À Claude Fert...
La rue Gambetta est déserte.
Il fait très chaud. C'est un après-midi d'été, l'heure où l'on reste chez soi, derrière les volets de bois plein,
bien clos. Ma mère est debout, seule, au milieu de la rue. Elle s'est placée en plein soleil pour que je la voie
bien, elle a le bras droit levé, elle tient quelque chose dans sa main et elle m'appelle :
- René ! René !...
Je suis au bout de la rue, devant l'atelier d'Illy, le charron, avec des copains de mon âge et aussi quelques
vieux qui ne veulent manquer aucune occasion de se distraire, et qui ne craignent pas de transpirer, parce
que tant d'étés successifs leur ont depuis longtemps pompé toute l'eau du corps.
- René ! René !...
J'entends mon nom crié par ma mère. Je me retourne, et je la vois, droite dans la lumière, le bras levé, vêtue de
gris jusqu'aux chevilles. Il n'y a plus de couleurs sur les femmes, la guerre a mis le deuil partout.
Cette image immobile, en trois dimensions sculptées par le soleil, s'est gravée à tout jamais dans mes
yeux. C'est le seul souvenir précis que je garde de ma mère bien portante. Des années plus tard j'ai su à quoi
elle ressemblait : à la statue de la Liberté. Elle en a l'élan vers le haut, et la promesse, et l'équilibre. Avec,
en plus, un rire radieux sur le visage tandis que je cours vers elle. J'arrive sans ralentir, je me jette sur elle,
je me soulève, elle se baisse, elle m'embrasse, je l'embrasse, elle est heureuse, je suis bien, le soleil nous brûle...
Elle me donne ce qu'elle me montrait de loin, si haut dans sa main : c'est mon goûter, une tranche de
pain et une demi-barre de chocolat.
Je repars en sautant et courant. Elle me crie :
- Fais attention de pas te tomber !...
En Provence, le verbe tomber est transitif. On dit
« Je me suis tombé »..., « j'ai tombé mon mouchoir... » C'est normal.
Je réponds :
- Voui !...
Mon premier étonnement, lorsque j'avais appris à lire, avait été de constater que « oui » s'écrivait sans
V. Mais je continuais de le prononcer. Majuscule...
Je rentre à la maison précédé par Friquet, mon chien, un fox-terrier blanc
et noir, qui poursuit une poule rousse. Elle a l'habitude, elle le connaît, il est à peine plus gros qu'elle,
elle n'a pas peur, elle court par conviction, elle l'insulte en battant des ailes. « Tu ne pourrais pas trouver
un autre jeu, crétin à poils ? » C'est la poule de Mme Girard qui habite au premier étage à côté de
chez nous. Mme Girard passe ses journées derrière ses volets entrouverts, elle guette, elle regarde la rue,
c'est son théâtre, elle surveille sa poule, elle me surveille aussi, elle m'aime bien, elle a toujours peur
qu'il ne m'arrive quelque chose. Parfois elle ouvre un de ses volets et me crie :
- Tu peux pas marcher, au lieu de courir, tout le temps ? Tu vas encore te tomber !...
Les rues ne sont pas asphaltées, mais empierrées. Quand on court, de temps en temps, on butte sur un
caillou, et on part en vol plané, c'est fatal. Et sur cette chaussée râpeuse, on s'écorche les genoux et
les paumes des mains. Quand cela arrive, Mme Girard ouvre ses deux volets et crie :
- Le René s'est tombé !...
Moi je hurle. Je ne bouge pas, j'attends qu'on vienne me ramasser. De la boulangerie jaillissent une
femme ou deux, affolées, on se précipite, on me relève, on m'embrasse, on me console, on m'essuie
le nez, on me lave, on me noue un mouchoir autour du genou. Mme Girard referme ses volets.
De l'autre côté de la rue Gambetta, presque en face de la boulangerie, se trouvait une série de remises
dans lesquelles le père Coulet, avec ses ouvrières, se livrait à des activités de saison. Après les pluies de
printemps, les femmes comptaient les coucarelles - les escargots - qu'il emballait et expédiait. On
entendait les chocs légers des coquilles jetées une à une dans les corbeilles : toc, toc, toc, toc... À la saison
des noix, elles cassaient les noix pour en tirer les cerneaux. Il fallait des mains légères pour ne pas les
écraser. Le bruit était une sorte de crépitement continu, sur lequel flambaient les rires des ouvrières.
Elles se racontaient les potins de Nyons, et des histoires salées. Ça chauffait dans les remises, même
quand ce n'était plus l'été.
La boulangerie de Nyons ne m'appartient pas. J'ai été poussé par le vent
hors de mon pays comme un navire. Peut-être un jour retournerai-je au port...
Merci, Claude, merci aux comédiens de Haute-Provence. Je vais demander à présent à Monsieur Navarre de bien vouloir dévoiler cette plaque, grâce à laquelle les passants de la rue Gambetta auront, au fil des années, une pensée pour René Barjavel. |
Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs.
C'est un... une épreuve pas facile de prendre la parole après ce que vous venez d'entendre. Cependant, ce que j'ai à vous dire, ce qu'il faut que je vous dise, sans talent, vous m'en excuserez, je tenais à vous remercier. D'abord en mon nom personnel ; au nom, ensuite de ma famille. Au nom également de tous ceux qui, à travers les livres de mon père, constituent le prolongement naturel de sa famille. Je tenais aussi à associer à cet hommage que vous lui rendez, et dont je vous suis reconnaissant, les noms de deux personnes. Marie Paget, ma grand-mère, dont vous venez d'évoquer la mémoire. Marie Paget ce fut une mère très brève, puisque la maladie la tua, alors que mon père avait onze ans ; très brève mais très importante, tant grande était l'idée de sa personne.
Je voulais également évoquer la mémoire de Boisselier. Je n'ai jamais connu son prénom, car mon père disait de lui « le Père Boisselier »... Boisselier c'était le principal du collège de Cusset, où mon père arriva venant de Nyons, du collège de Nyons, pour poursuivre ses études et les erminer. Boisselier c'était un érudit, doublé d'un homme généreux, il menait son collège avec tendresse, avec intelligence, et ce fut une rencontre importante et riche. Boisselier, Marie Paget, je vous remercie, je vous salue.
Je voulais vous dire aussi combien votre initiative était symbolique à plus d'un titre. D'abord, vous avez choisi un collège. Vous auriez pu choisir une bibliothèque, ou une Maison pour Tous. Vous avez choisi un collège, qui est un lieu de réflexion, un lieu de partage, et lieu de vie, car tourné et consacré à la jeunesse. Or mon père, c'était un homme de culture, donc de réflexion, un homme de partage car généreux, de tout, et un homme émerveillé tous les jours par la vie.
Ce collège du Pontias vous l'avez écrit Collège René Barjavel. C'est un deuxième symbole.
Vous avez chassé le vent, et vous avez installé à sa place le soleil. Et je vous en remercie. |
Merci, Jean Barjavel, merci aux membres de la famille de René Barjavel.
Si vous le voulez bien, à présent, nous allons partir par l'Avenue Paul Laurens jusqu'au nouveau collège René Barjavel.
- C'est encore plus symbolique cette manifestation que mon père, le soir de son décès, sortait d'un collège. Il avait
passé sa journée avec des étudiants, au collège Stanislas, à Paris. C'est en sortant qu'il était épuisé, il ne pouvait
plus... il avait décidé de prendre sa retraite, son carnet de rendez-vous était... lui qui avait des engagements sur
plusieurs mois, moi j'ai vu son carnet de rendez-vous, il était complètement vierge à partir de ce soir-là.
Et comme chaque année il allait dans ce collège où il suivait des classes, il consacrait beaucoup de son temps à la jeunesse,
à ce que pouvait ... il a dit « j'y vais quand même. »
Il y est allé, il a passé tout le dimanche à discuter, à participer aussi à la fête, parce qu'ils avaient fait une fête...
la fête ça fait quand même partie aussi des activités normales, et en sortant, il est mort.
- J'avais cru, j'avais entendu dire, ou lu, qu'il était décédé, qu'il avait eu une crise cardiaque, il se trouvait sur le trottoir ; c'était quelque chose de pas tout à fait exact ?
- Oui, on a dit "dans un restaurant"...
- Non, non, on a dit "un lieu public", c'est à dire qu'on a cru qu'il était sorti d'un restaurant...
- Ah, oui, oui...
- En fait, il sortait du collège, il passait la journée avec les étudiants...
- ...
- Ça, c'est exact, c'est le samedi qu'il est venu ; le principal l'a raccompagné, ou le surveillant général, jusque sur
le parvis du collège, et... il l'a entendu tomber, il a appelé le SAMU, il est décédé à Cochin.
Enfin, c'est également symbolique, qu'il ait passé ses dernières heures dans un collège, qu'il revienne...
- Oui, naturellement... il aimait la jeunesse...
- C'est à dire qu'il avait surtout un grand espoir en la jeunesse
- Voilà, exactement
- ...
- C'est quand même, un collège, l'endroit où se joue l'avenir de l'Humanité, puisque c'est là qu'on enseigne, c'est là qu'on transmet, c'est un lieu de partage, d'amour... Une grande partie de son temps était consacrée à cela.
- Aussi bien avec des classes comme la vôtre, des sixièmes aussi, des élèves qui préparaient des thèses, il n'y avait pas de préférence, ni de... il a toujours fait face à la curiosité.
- D'ailleurs, le mot “curiosité” a un sens chez lui, le vrai, au bon sens du terme, appétit de connaissance, il le disait dans la cassette qu'il nous a envoyée il prononce le mot, "la curiosité"...
- En fait dans sa cassette, je crois... Il se sous-estimait, parfois, je pense... quand il disait, dans sa cassette
il disait qu'il était incapable de peler une pomme de terre sans se blesser... Je pense qu'il était beaucoup plus proche
des choses qu'il veut le dire... Il se donnait le rôle de celui qui est un petit peu perdu, en réalité, même s'il avait...
c'est un peu d'humour aussi, parce que, d'ailleurs il dit qu'un écrivain qui n'a pas d'humour, il lui manque quelque chose...
Mme Ylzer - Vous êtes (venu) avec le lycée ?
M. le Proviseur - oui...
- Dès le départ, nous avons songé à honorer René comme ça...
- Nous avons envoyé une lettre à la Mairie de Nyons, et vous nous avez envoyé des documents tout à fait intéressants...
- Oui, et c'est pour cela, maintenant, nous voulons nous mettre à la disposition... nous allons créer une association dont Monsieur le Maire sera certainement Président d'honneur, une Association des Amis de René Barjavel, en accord avec les natifs du Nyonsais, qui lui sont très attachés aussi. Et vous voyez, à chaque fois qu'on se rencontre, comme on peut discuter... On a toujours quelque chose à dire quand on parle de René... c'est vrai...
- Oui, et vous le prouvez en ce moment...
- Oui, moi je regrette, parce que il y a tellement de gens qui prennent la parole aujourd'hui, les Officiels, si vous voulez, c'est le jour officiel...
- Je ne sais pas s'il aurait aimé ce genre de cérémonie...
- Sûrement pas... (rires)
- Mais parmi les gens qui ont parlé il y en a qui sont sincères...
- Tout est dit dans son livre, dans ses livres. Moi je relis incessament les livres de René, parce qu'on y découvre, en avançant en âge, on y retrouve toujours des choses nouvelles. Il s'est adressé à tout le monde. Et son dernier livre, c'est un testament pour les jeunes.
- Demain le Paradis ...
- Oui...
- Qu'il a... terminé par une virgule.
- Oui, et je lui ai téléphoné la veille, la veille de sa mort, il m'a dit “je suis un peu fatigué, mais je suis en train de faire quelque chose de bien, tu verras...”
- Oui, il avait pris le « Qui sommes-nous ? D'où venons-nous ? » Moi ça me fait penser, évidemment, à Pascal et Gauguin...
- Mais regardez dans le Journal d'un Homme simple, moi, il y a une phrase, ce qui est drôle, j'en parlais encore avec mes enfants hier soir, il arrive à vous faire réfléchir sur vos propres pensées. Et moi je me suis dit « mais c'est vrai que je pense cela... » Quand il dit « mais, qu'il fasse beau, qu'il fasse mauvais, qu'il pleuve, qu'il neige... j'aime la pluie, j'aime le vent, parce que j'existe... » Mais je trouve ça merveilleux... Si tous les gens avaient la même façon de penser, comme ça...
- C'est ce qu'il disait à nos élèves, dans sa cassette qu'il nous a envoyée, il disait « vous avez peut-être mal au derrière, à force d'être assis sur vos chaises, mais justement »... il le dit d'une autre façon que moi, « mais ça c'est encore une preuve que vous existez, si vous voulez... »
- Et cet humour...cet humour qu'il avait... il traitait tout avec humour, et pourtant il avait des sérieuses inquiétudes, quand il parle de l'avenir... Il a prédit Tchernobyl, et il était très inquiet... Et il s'attachait à une tortue...
- Oui, d'ailleurs son amour des bêtes... vous savez que j'ai écrit à la SPA...
Alors, écoutez Monsieur, c'est à vous que je vais remettre tout ça, ces documents... J'ai récupéré le plus de choses possible, j'ai fais refaire des photos pour le collège, vous en avez quelques une, là, il y a des charrettes, là, avec René Barjavel, et il y a une charrette qu'il faut que je vous mentionne : c'est une miniature, faite par Monsieur Illy fils, qui a mis peut-être 2000 heures pour faire sa charrette. Je l'avais vu en vitrine, et je l'ai prise en photo, je trouvais ça tellement joli que je l'ai pris en photo, et j'en ai fait refaire des tirages.
- Le fils d'Illy le charron ? qu'est-il devenu ?
- Il est toujours ici, c'est lui qui a prêté cette charrette il y a deux ans...
- C'est d'autant plus émouvant que dans La Charrette bleue, la charrette est une sorte d'accord, si vous voulez, ce n'est pas l'ordre chronologique, dans La Charrette bleue. Mais c'est en même temps le jour où Madame, la mère de René Barjavel, est atteinte de la maladie du sommeil ; et alors elle revient, et donc s'il y a un symbole dans cette Charrette bleue...
- Alors, écoutez, je ne vous l'ai pas mis là-dessus parce que j'ai été un peu bousculée, c'est la vraie charrette, c'est la vraie... qui n'était plus bleue du tout parce que, vu le temps...
- Un petit peu quand même...
- Oui, il en reste un petit peu...
- Je suis absolument... je ne sais pas quoi dire... merci.
- Je vous les ai numérotées, dans l'ordre chronologique, ce sont les photos des grands-parents ; j'ai mis les noms, prénoms, dates de naissance.
- Ça va beaucoup nous aider, parce que deux de nos élèves sont chargés, d'après La Charrette bleue, de dresser un arbre généalogique des deux branches de la famille : la famille Paget et la famille Barjavel.
- Là, vous pourrez compléter toute la lignée. Je l'avais déjà fait pour un collège de Vitrolles, qui était venu ici, ils étaient allés à Tarendol, qui était venu pour... mais ils ne sont pas gentils, ils ne m'ont pas envoyé leur petit laïus, c'est dommage...
- Ils l'avaient promis à mon parrain, et finalement ils ne l'ont pas envoyé... alors j'ai bien envie d'écrire, pour lui demander qu'ils me l'envoient (rires...).
- Là vous trouverez des photos plus récentes...
- Et il avait, à ce moment-là ?
- C'est au moment de La Charrette... La Charrette c'est en 80 je crois... Et puis alors j'ai récupéré son acte de naissance, à la mairie de Nyons, parce qu'il n'est pas né à Tarendol...
- C'est cet acte de naissance sur lequel un certain Louis Pez a servi de témoin à Monsieur Barjavel déclarant son fils, et quelques heures après, c'était l'inverse... Ils se sont servis de témoin mutuellement... Je connais ce document... le haut du document, l'avez-vous examiné ?
- Non, c'est à dire je me suis fait faire simplement une copie
- Alors je suis heureux de vous apprendre quelque chose !... Quelques heures avant, le père de René Barjavel est venu servir de témoin à ce Monsieur Pez, pour la naissance de son propre fils, qui est ensuite devenu Pupille de la Nation, car M. Pez est mort à la guerre de 14. Ils se sont donc servis mutuellement de témoin pour la naissance de leurs deux fils. C'est ça qui est extraordinaire... C'est sur la même page du registre de l'Etat Civil que la Mairie nous a envoyée quand nous lui avons écrit.
- Ceci, c'est l'historique de Bellecombe-Tarendol, que nous a fait samedi dernier Monsieur Buix de Buis. C'est
toute l'historique du coin de Tarendol. Je ne sais pas où ils avaient trouvé cela. Monsieur Buix est très érudit, c'est
un ancien libraire, qui s'est intéressé à l'histoire locale et autre...
Alors ici j'avais trouvé un... petit machin de... je ne sais plus à quelle date, je pense que c'est en 80, par là aussi ;
là il y a Mme ?? l'actuelle premier adjoint, Mme ?? qui n'y est plus, Monsieur le Maire, Monsieur Escoffier, René
Barjavel, et là c'était mon mari.
Je vous remets tout ceci.
- J'ai préparé une petite allocution, je vais vous remercie, et surtout pour les élèves, ils ne sont pas encore au courant de tout ce que vous avez fait pour nous, alors en leur nom je vous remercie.
- Écoutez je le fais très volontiers, parce que mon parrain c'était un homme très bon, et il a beaucoup fait pour moi aussi. Alors, pour lui, je le fais très volontiers.
Né à Nyons, il fit une partie de ses études dans cette ville. Journaliste, écrivain, scénariste, il est surtout connu pour ses ouvrages de science-fiction Offert par la famille de l'écrivain
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Les index correspondent aux notes de renvoi dans le texte qui visent à apporter des précisions sur les personnes ou œuvres mentionnées.